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Édito Février 2018 / Une stratégie pour notre agriculture

Avec les élus et parlementaires bretons

Le salon de l’agriculture a ouvert ses portes ce samedi 24 février 2018, Porte de Versailles à Paris. Je m’y suis rendu ce mercredi 28 février, l’occasion de prendre le pouls mais aussi de rencontrer plusieurs acteurs finistériens comme André Sergent, président de la chambre d’agriculture du Finistère ou encore Olivier Le Nézet, président du comité régional des pêches.

J’ai pu mesurer combien toute la profession attends de pied ferme la loi qui fait suite aux États Généraux de l’Alimentation et qui va venir en débat au parlement dans les prochains jours. Présenté en conseil des ministres le 31 janvier 2018, le projet de loi est la première brique de mise en œuvre des États généraux de l’alimentation (EGA).

Le Président de la République, quand il a invité les JA à l’Élysée, a rappelé avec fermeté que les agriculteurs ne seraient pas la variable d’ajustement (retrouvez ici le discours du président de la république).

S’agissant de l’actualité immédiate, il s’est exprimé sur les dossiers qui suscitent actuellement l’inquiétude des agriculteurs, comme les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (indemnités compensatoires de handicaps naturels, le Mercosur ou encore le Glyphosate.

Pour passer de « l’exploitant agricole » à « l’entrepreneur agricole » et sur la base de la feuille de route de chaque filière posée dans le cadre des États généraux de l’alimentation, plusieurs engagements ont été pris par le Président de la République comme assurer une gestion du risque et la stabilité des dispositifs.

Il a rappelé aussi sa volonté de réformer la protection sociale : « nous devons donner aux agriculteurs les mêmes droits que dans les autres secteurs« , en matière de congé maternité, de retraites, de congés.

 

Le grand plan d’investissement d’Avenir accompagne la loi.

Investir 5 Mds € dans le cadre du grand plan d’investissement, à la fois en amont et en aval.

  • En amont : 1 Md € de prêts garantis en lien avec la banque européenne d’investissement, 100M€ de fonds de prêt à la méthanisation avec Bpifrance.
  • En aval : 200 M€ d’investissement direct en fonds propres dans des TPE/PME avec Bpifrance, renforcement du fonds de prêts sans garantie pour les PME/ETI à hauteur de 1,4 Mds €.

 

Ce texte réponds donc à plusieurs objectifs : permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail notamment en inversant la construction du prix et en donnant plus de poids aux interprofessions ; renforcer la qualité des produits en doublant les sanctions encourues en cas de mauvais traitement sur les animaux, et en réduisant la dépendance de l’agriculture aux produits phytopharmaceutiques ; assurer à tous les Français l’accès à une alimentation de qualité, sûre et durable pour un coût raisonnable en luttant contre le gaspillage alimentaire et en fixant des objectifs ambitieux de produits bios et locaux dans la restauration collective.

Il permettra aussi de mettre en œuvre plusieurs mesures du programme Présidentiel d’E. Macron dont : l’encouragement du développement de « véritables organisations de producteurs, avec des capacités de négociations renforcées » ; la séparation des « activités de conseil aux agriculteurs et de vente des pesticides qui peuvent susciter des conflits d’intérêt » ; l’objectif « d’atteindre 50% de produits biologiques, écologiques ou locaux dans l’ensemble de la restauration collective en 2022 ».

Sur les terrains, les attentes sont fortes. J’ai encore pu le mesurer le mois dernier à Locmaria-Plouzané, où j’ai eu un échange autour de la table avec une dizaine d’agriculteurs du secteur.

Chacun a sa part de responsabilité. La transformation doit aussi passer par les consommateurs. Les Français doivent intégrer dans leurs choix de consommation que « produire a une valeur« .

C’est là une bataille de l’image qui se joue également sous nos yeux. Je suis de ceux qui militent pour faire reconnaitre que l’agriculture bretonne, dite « conventionnelle », produit des produits de qualité et qu’il ne faut pas opposer les modèles entre eux. Ce texte sera l’occasion de rappeler combien la Bretagne a à gagner, dans le cadre de cette recherche de juste compromis – filière par filière –  d’avoir une stratégie à l’export, en transformation, en montée de qualité.

L’enjeu de ce texte est donc considérable puisqu’il s’agit d’accompagner la transformation des modèles agricoles vers une multi-performance sociale, sanitaire, environnementale et économique afin de répondre davantage aux attentes et aux besoins des consommateurs, et de promouvoir une alimentation plus saine, plus sûre et plus durable, accessible à tous.

Surtout, une fois voté, il faudra le faire appliquer et respecter.

        

          

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