Le département du Finistère est un territoire de forte ruralité, où les traditions cynégétiques sont nombreuses et variées, où les équilibres entre pratiques de chasse et usages ruraux sont respectés.
Parmi ces pratiques ancestrales il en est une – peu connue – la vènerie, et en particulier la « petite vénerie », dont j’ai pu débattre ce lundi 30 novembre avec un de ses représentants, Monsieur André Le Gall, venu me faire part de ses craintes quant à la pratique pérenne de sa passion.
La « petite vènerie » est une forme de chasse à courre où seuls les chiens dressés pour un seul gibier donné (lièvre, renard ou lapin) vont chasser. Aucun fusil n’est utilisé, il s’agit de suivre des traces et de laisser les chiens se fier à leur instinct, jusqu’au terrier.
Cette chasse qui ne concerne que quelques équipages dans le département, est, comme la grande vènerie à cheval, très réglementée par le Code de l’environnement et fait l’objet de licence annuelle délivrée par la DDTM pour une espèce de gibier. Le chasseur, ou « veneur », est également souvent l’éleveur des chiens qui constituent sa meute, ils forment « l’équipage » (15 chiens pour mon interlocuteur), qui détient une autorisation.
L’article R.425-2 du Code de l’Environnement prévoit, selon les départements puisque c’est le Préfet qui décide, le nombre minimum et le nombre maximum d’animaux à prélever annuellement en fonction de leur sexe, leur âge, leur poids. Chaque meute chasse donc un animal particulier. Toutefois, il arrive que des chiens chassant le sanglier, par exemple, se mettent à courir après un chevreuil. Ils sont alors immédiatement arrêtés par les veneurs et remis sur la voie de l’animal distingué par le maître d’équipage. De même, instinctivement, les chiens s’orientent vers les animaux vulnérables, blessés ou malades car plus faciles à prendre. Ils participent ainsi à l’équilibre cynégétique (Source : https://www.venerie.org/)
La vènerie en France c’est 390 équipages, pour environ 10.000 veneurs et 100.000 suiveurs (en 2018).
Ce mode de chasse très proche de la nature, à l’éthique forte, est surtout un mode de vie pour ces pratiquants, souvent éleveurs, et parmi les premiers à défendre notre environnement rural et nos paysages. Je resterai à l’écoute de leurs inquiétudes et relayerai en circonscription comme à l’Assemblée nationale leurs questions.