L’enseignement immersif des langues régionales dans les établissements publics est possible
Comme s’y était engagé le ministre de l’Éducation Nationale, une circulaire est parue jeudi 16 décembre 2021 assurant que l’enseignement immersif des langues régionales dans les établissements publics est bien possible.
Pour la première fois, une définition de la méthode d’enseignement par immersion est actée. Cette reconnaissance sécurise officiellement le cadre juridique d’un enseignement bilingue immersif.
La circulaire stipule que : » L’objectif des classes bilingues et des sections bilingues, de la maternelle au lycée, est d’assurer une maîtrise équivalente du français et de la langue régionale, que ce soit par la parité horaire hebdomadaire dans l’usage des deux langues ou par l’enseignement bilingue par la méthode dite immersive. Cet enseignement par immersion est une stratégie possible d’apprentissage de l’enseignement bilingue« .
Télécharger la circulaire – Bulletin officiel n° 47 du 16 décembre 2021
Une avancée historique
Pour la première fois, la présente circulaire reconnaît une pratique d’enseignement jusque-là tolérée à titre expérimental. C’est la fin de quarante ans d’expérimentation. C’est une avancée historique.
Défendre l’enseignement immersif, c’est défendre la survie des langues régionales.
Un soutien aux langues régionales sans précédent au cours de ce mandat
Au cours de ce mandat, le soutien aux langues régionales demeure sans précédent. Citons, entre autres, des mesures telles que :
- l’obligation du versement du forfait scolaire par les communes,
- l’élaboration d’un enseignement dispensé par le CNED en direction des lycéens,
- la création d’un conseil supérieur des langues donnant toute sa place aux langues régionales et le renforcement de l’enseignement de la langue régionale au collège.
Télécharger le communique de presse du 17 décembre 2021 des députés bretons de la majorité présidentielle
La mobilisation a porté ses fruits
Le 8 avril 2021, nous avions un vote historique sur les langues régionales à l’Assemblée nationale (Proposition de loi, modifiée par le Sénat, relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion , n° 3658). Dans l’hémicycle, j’étais intervenu pour défendre, avec mes collègues bretons, la proposition de loi du député Paul Molac.
Le texte voté définitivement en seconde et dernière lecture par les députés contenait notamment comme avancées majeures la reconnaissance de l’enseignement immersif.
Suite à la censure partielle de la loi Molac par le Conseil constitutionnel, avec d’autres députés, nous nous sommes fortement mobilisés.
Sécuriser l’enseignement immersif des langues régionales
Mes collègues députés Yannick Kerlogot et Christophe Euzet ont fait diverses propositions au Premier ministre pour sécuriser l’enseignement immersif des langues régionales.
Le 21 juillet 2021, ils ont remis au Premier ministre et au ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports leur rapport sur l’enseignement des langues régionales, conformément à la mission confiée par ces derniers, en vue d’analyser les effets de la décision du Conseil constitutionnel du 21 mai 2021 portant sur la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion.
Les pratiques actuelles de l’enseignement immersif ne sont pas contraires aux exigences constitutionnelles
Le rapport des députés démontrent que les pratiques actuelles de l’enseignement immersif ne sont pas contraires aux exigences constitutionnelles.
En témoignent :
- Le caractère facultatif de l’immersion,
- L’objectif final de maîtrise des deux langues (la langue française comme la langue régionale),
- Le nécessaire enseignement du et en français sur les trois cycles d’enseignement primaire envisagés comme une globalité,
- L’utilisation facultative de la langue régionale comme langue de communication à l’intérieur des établissements.
Télécharger le rapport sur l’enseignement des langues régionales
Je me réjouis que le caractère immersif de l’enseignement dispensé dans le réseau Diwan soit enfin reconnu par la loi.