Avec la hausse du prix de nombreuses matières premières, la question du pouvoir d’achat s’invite à nouveau dans le débat public. Ce sujet touche au premier chef le prix des produits alimentaires et la juste rémunération de nos agriculteurs.
A la fin de l’année 2021, le Parlement a adopté la loi Egalim 2 qui prend des dispositions en matière d’amélioration du revenu des agriculteurs.
Ce texte doit permettre ainsi à un agriculteur, représenté souvent par une organisation de producteurs, de vendre sa production à un industriel à un prix qui soit indexé sur ses coûts de production, et pour une durée minimale de 3 ans.
C’est, par exemple, le cas d’un éleveur qui, faisant face à une augmentation du prix de l’alimentation de son bétail, peut désormais répercuter cette hausse sur le prix de vente de son lait à un industriel.
Le but de ce texte est donc de sanctuariser le prix d’achat pour faire en sorte que le revenu des agriculteurs soit plus juste.
Encore faut-il que les agriculteurs et les industriels se mettent d’accord selon la logique voulue par le gouvernement et que l’on rééquilibre vraiment les rapports de force en inversant la logique de construction des prix des matières premières agricoles.
C’est pourquoi, et alors que les négociations vont durer encore quelques semaines (jusqu’à fin février) il faut plus que jamais faire pression (et faire des contrôles) pour qu’aboutissent les négociations en cours, notamment celles qui mettent face-à-face les centrales d’achats de la grande et moyenne distribution avec les agriculteurs-producteurs.
C’est pourquoi aussi, ces mêmes acteurs de la grande distribution doivent cesser de pratiquer des politiques déflationnistes en laissant entendre, notamment à travers des promotions, que les prix bas sont la norme. Ce faisant, ils ne rendent pas service aux agriculteurs car ils laissent penser aux consommateurs que leurs denrées n’ont que peu de valeur alors qu’ils sont produits en tenant compte de contraintes et autres normes parmi les plus exigeantes au monde !
C’est pourquoi, il faut également que les consommateurs (au moins ceux qui le peuvent) consentent, eux-aussi, à prendre leur part dans cette meilleure rémunération alors que la part des produits alimentaires baisse régulièrement dans le total des dépenses des ménages.
C’est pourquoi, il faut continuer de soutenir nos agriculteurs qui sont trop facilement pointés du doigt alors que la crise sanitaire a démontré la place essentielle (pour ceux qui l’avaient oublié !) qu’ils occupent dans notre économie en nourrissant, au sens littéral, nos concitoyens.
Enfin, rappelons-le, l’agriculture française est la première au palmarès de « l’indice de durabilité des modèles agricoles et alimentaires dans le monde » publié par le magazine britannique The Economist. Cet indice de durabilité alimentaire (Food Sustainability Index – FSI) est issu d’une étude comparative, permettant d’analyser les différentes façons de produire et de consommer dans 67 pays. Chaque année, un score est ainsi attribué par pays, à partir d’une quarantaine d’indicateurs, et cette année encore, n’en déplaise à ses détracteurs, l’agriculture française est sur le podium, pour la 3ème année consécutive. Soit l’une des agricultures parmi les plus exemplaires au monde.
– 26 janvier 2022 –