Rencontre avec Cerafel (fruits et légumes), Poplait (lait) et AOP Porcs (porcs)
Avec mes collègues parlementaires Nadège Havet (sénatrice du Finistère), Sandrine Le Feur (députée de la 4ème circonscription) et Graziella Melchior (députée de la 5ème circonscription), nous avons rencontré le 29 août 2022 au Cérafel à Saint-Martin-des Champs, Marc Kerangueven, Président de l’AOP Cerafel, Fabrice Guérin, Président de l’AOP Poplait et Jean-Luc Chéreau, Président de l’AOP Porcs Grand Ouest (photo ci-dessus).
Les AOP Cerafel, Poplait et AOP Porcs Grand Ouest regroupent plus de 8 500 exploitations agricoles (pour plus de 3 milliards de litres de lait par an, plus de 500 000 tonnes de légumes et de fruits commercialisés, et plus de 11,5 millions de porcs charcutiers vendus (la moitié de la production française).
Ceci représente plus de 95 000 emplois indirects.
Malgré ce poids économique avéré, les AOP s’inquiètent de la place accordée à l’amont agricole dans la stratégie agricole française.
C’était l’objet-même de la réunion de travail.
AOP pour « Associations d’Organisations de Producteurs »
Les Organisations de Producteurs (OP) et leurs Associations – les AOP (Associations d’Organisations de Producteurs) sont des organisations économiques qui rassemblent les producteurs agricoles au sein d’une même structure, dans un souci de représentativité, pour davantage peser dans les négociations face aux industriels et distributeurs.
Les AOP, levier de la transition de l’agriculture
Cette organisation au sein de l’amont agricole permet d’ailleurs d’impulser la dynamique d’investissements financiers nécessaires à la transition de l’agriculture française face aux enjeux globaux (environnementaux, sociaux) et aux attentes des consommateurs (durabilité, responsabilité, qualité).
Depuis 2008, les réformes successives de la PAC poussent ainsi les producteurs à s’organiser au sein de telles organisations économiques pour structurer la production et renforcer leur pouvoir de négociation vis-à-vis de l’aval.
Un amont agricole structuré pour plus de revenus aux producteurs, et aux jeunes générations
Première région agricole française, la Bretagne doit à l’avenir pouvoir continuer à compter sur le maintien d’un tissu dense d’exploitations à capitaux familiaux, auquel participent justement les AOP.
Du renforcement du pouvoir de négociation de l’amont agricole, dépend par ailleurs la rémunération des producteurs, et en définitive le renouvellement des générations d’agriculteurs.
Un courrier commun au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
A l’heure où la souveraineté alimentaire est au cœur des préoccupations, nous avons tenu à alerter le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire sur la nécessité de donner plus de poids à l’amont agricole, au travers une meilleure reconnaissance des AOP (télécharger notre courrier commun au Ministre Marc Fesneau).
Quelles sont les demandes des AOP ?
L’urgence pour les « Associations d’OP » est d’obtenir des financements dans le cadre des Programmes Opérationnels de la nouvelle PAC (2023-2027), ce qui signifie :
- Être intégrés aux négociations sur la répartition des financements prévus dans les Programmes Opérationnels (PO) dès septembre 2022 pour s’assurer que les AOP Lait et Porcs en bénéficient ;
- Maintenir l’engagement pris sur 0,5% en 2024 pour l’augmenter progressivement à 1% en 2025, 2% en 2026 jusqu’à 3% en 2027.
D’autres pistes d’actions seraient également à initier comme : la création d’un système de bonus individuel pour inciter à l’organisation. Ceci permettrait en effet d’encourager l’organisation commune des producteurs dans la structuration des filières.
Les « AOP » demandent également à pouvoir participer aux négociations sur la programmation agricole française et à être auditionnées dans le cadre du projet de loi d’orientation et d’avenir agricole (2023).
De la même manière, elles demandent à pouvoir intégrer les instances de concertation en vue du prochain PSN de la PAC.