Mardi 2 mai à la suite de la séance des Questions au Gouvernement, nous débattions sur le rapport d’information du bilan de la loi de programmation militaire 2019-2025. C’était pour moi, en tant qu’ancien rapporteur pour avis du budget de la Marine, l’occasion d’interroger le Ministre des Armées sur la place du port militaire de Brest et des moyens qui lui seraient affectés.
Le Loi de Programmation Militaire confirme la place de Brest dans un contexte de montée en puissance des forces navales
Comme l’ont rappelé mes collègues Chenevard et Jacobelli dans leur rapport, la Loi de programmation militaire 2019-2025 est une loi tout d’abord de « réparation » dont l’exécution a marqué une rupture salutaire pour nos forces armées au regard d’un certain désinvestissement passé.
Comme eux, je me réjouis du respect de la programmation financière de cette loi avec près de 200 milliards d’euros de crédits budgétaires engagés de 2019 et 2023, dans un contexte marqué par les aléas comme la crise liée au Covid ou, plus récemment, le retournement de la conjoncture économique.
Comme eux, je considère que les nouvelles menaces exigent d’amplifier encore certaines dynamiques portées par la présente LPM, dans les nouveaux champs de conflictualité mais également de rehausser notre activité opérationnelle.
En tant que rapporteur pour avis des crédits alloués à la Marine Nationale pour les PLF 2021 et 2022, j’avais mis en exergue la plus grande importance qu’il fallait désormais porter aux conflits ayant pour théâtre les espaces maritimes. Ainsi, la plus grande attention doit être accordée au développement et à la montée en puissance des différentes armes, notamment de nos forces navales.
Grâce à la LPM, à horizon 2030, nos forces navales seront pourvues, notamment, de 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, 6 sous-marins nucléaires d’attaque, 1 porte-avions nucléaire, 40 avions de chasse et 3 avions de guet aérien, 15 frégates de premier rang, 3 bâtiments de projection et de commandement, 18 avions de patrouille maritime rénovés, 4 pétroliers ravitailleurs.
Concernant le déploiement de ces forces, il faut souligner que les nouvelles menaces ne viennent plus seulement de l’espace méditerranéen et des espaces maritimes avoisinant. En effet, l’Atlantique est à nouveau une zone de tension qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Arctique.
Ainsi, concernant l’Arctique, le réchauffement climatique ouvre de nouvelles voies maritimes liées au Passage du Nord-Ouest reliant l’océan Atlantique au Pacifique en 1400 km, qui posent à nouveau des questions très sensibles de souveraineté sur ces eaux. Je veux également souligner les enjeux liés à la sécurité de nos communications et de nos productions d’énergie, avec les câbles sous-marins et les futurs parcs éoliens offshore en Atlantique.
C’est pourquoi, ce déplacement des zones de tension actuelles et les nouveaux enjeux de sécurité doivent renforcer le rôle de Brest comme grand port militaire, délaissé au profit de Toulon en raison des crises militaires précédentes directement liées à l’espace méditerranéen, oriental ou africain.
Dans cette optique, j’ai souhaité interroger le ministre et lui demander combien de frégates et autres bâtiments pourraient être affectés en plus à Brest, et combien de marins cela représenteraient pour la base navale de Brest-Lorient. Le ministre a notamment rappelé l’importance stratégique de Brest pour l’espace atlantique, confirmé les investissements à venir en termes d’infrastructures pour le site de l’Ile-Longue et les sites aéronavales, mais également souligné l’arrivée des frégates de type FREMM et FDI, tout en insistant sur la mise en œuvre du programme de guerre des mines de nouvelle génération. L’ensemble de ces mesures impliquera une gestion des ressources humaines cohérente et, bien entendu, l’arrivée de marins et de leurs familles dans le Pays de Brest.
=> Voir la vidéo de mon intervention et la réponse du Ministre des Armées, Sébastien Lecornu :