La Maison Foricher : une certaine vision de l’artisanat
A l’occasion de mon déplacement dans la commune de Bourg-Blanc ce lundi 26 juin 2023, j’ai rencontré Monsieur Yvon Foricher, meunier diplômé, grossiste en farine, créateur de La Maison Foricher.
Implantée sur plusieurs sites en France et fortement tournée vers l’export, l’entreprises dispose d’une unité à Bourg-Blanc ; Yvon Foricher étant natif du secteur. C’est un fort attachement familial qui lie ce passionné au territoire. Dans la lignée d’une tradition familiale depuis 7 générations, Yvon Foricher a créé en 1997 sa société, initialement entreprise de négoce, destinée à vendre de la farine exclusivement aux artisans boulangers. Aujourd’hui, Yvon Foricher est entouré de près de 90 collaborateurs. Selon ce meunier intransigeant, la régularité et l’excellence sont indispensables pour sauvegarder ce savoir-faire unique et créer la différence sur un marché en pleine mutation.
En présence de ses équipes locales et Vincent Pavec, Responsable Bretagne, Yvon Foricher a présenté sa vision de l’artisanat. Selon lui, qualité des produits et niveau de l’offre de formation vont de pair. Défenseur de l’apprentissage comme une voie de réussite et d’insertion professionnelle durable pour nos jeunes, il reconnait à cet égard les bienfaits du fort niveau d’investissement en faveur de l’apprentissage.
Proche des boulangers avec lesquels il travaille, il développe une relation qui va bien au-delà de la relation commerciale, s’engage au quotidien, apportant motivation et services, anticipant les besoins.
Défendre le savoir-faire des artisans boulangers
Pour cet échange en toute simplicité, étaient présents différents boulangers du secteur : Monsieur Frédéric Bian (Boulangerie Bian au Conquet), Monsieur Patrice Roudaut et Madame Karine Jestin (Boulangerie Roudaut à Lannilis et Landéda), Monsieur Frédéric Guillou (Boulangerie Terre de Levains à Saint-Renan), Monsieur Loïc Héliès (Boulangerie L’atelier du Boulanger à Brest) et Monsieur Pierre Renaud (Le Tamelier de Brest Saint-Marc).
Alors que la boulangerie artisanale du Finistère résiste mieux qu’ailleurs vis-à-vis des chaines de boulangerie et de la grande distribution, il a été davantage question lors de cette rencontre de qualité et de savoir-faire artisanaux, que d’aides à l’énergie.
Il était intéressant d’entendre une profession dont on a beaucoup parlé et qui a un avis plus nuancé sur l’énergie. En effet, dans le prix d’une baguette, l’énergie est de l’ordre de 5%. Voilà une vision très différente de ce que l’on entend habituellement.
Ce que demandent les artisans boulangers :
- Dans un contexte où l’équilibre entre acteurs économiques doit être préservée, les savoir-faire artisanaux doivent être valorisés et la bonne information du consommateur doit être garantie.
- L’appellation « boulangerie » est aujourd’hui réglementée (article L. 121-80 du code de la consommation), l’appellation de « pâtisserie » ne l’est pas, sauf par le biais de la réglementation générale qui interdit toute présentation de nature à induire en erreur, voire trompeuse.
- L’obligation de fabriquer sur place les produits (pain, viennoiseries, croissants) proposés à la vente ou de porter à la connaissance du consommateur le traitement de « congélation décongélation » sont des éléments de différenciation important auprès du consommateur. Il est essentiel d’aider les consommateurs à faire la différence entre les produits de la boulangerie industrielle et ceux de la boulangerie artisanale.
- Hausse des matières premières, hausse du cout de l’énergie, difficultés de recrutement… Les boulangers rencontrés demandent aussi de la visibilité.
Rappel de ce que fait le gouvernement pour les boulangers face à la hausse des tarifs de l’électricité
Hausse des prix de l’énergie : les dispositifs d’aide aux entreprises
Dans le cadre de son soutien aux entreprises confrontées à la hausse des coûts de l’énergie, le Gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs d’aide, outre le bouclier tarifaire dont bénéficient les particuliers et certaines très petites entreprises (TPE) (moins de 10 salariés, moins de 2 M€ de chiffre d’affaires (CA) ou de bilan, compteur d’une puissance électrique de moins de 36 kVA).
S’agissant des TPE éligibles mais passées en offre de marché, elles bénéficient d’un dispositif semblable à celui qui s’applique pour les TPE au TRVe, moyennant l’envoi de l’attestation d’éligibilité au fournisseur pour se déclarer. Si malgré ce dispositif dédié, des TPE conservent un prix supérieur à 280 €/MWh, elles bénéficient alors d’une garantie de prix à 280 €/MWh en moyenne sur 2023.
Par ailleurs, pour aider les petites et moyennes entreprises (PME) et TPE non éligibles au bouclier tarifaire sur l’électricité, un amortisseur électricité a été mis en place à compter du 1er janvier 2023. Il prend en charge, sur 50 % des volumes d’électricité consommés, l’écart entre le prix de l’énergie du contrat payé en 2023 (hors acheminement et hors taxes) et 180 €/MWh, dans la limite d’une aide de 160 €/MWh maximum sur l’ensemble de la consommation.
Les entreprises peuvent par ailleurs bénéficier de l’aide du guichet d’aide gaz-électricité.
Pour cela, l’entreprise doit subir une augmentation du prix moyen de l’énergie de 50 % sur la période de demande d’aide par rapport à la même période en 2021, et les dépenses d’énergie sur la période de demande de l’aide doivent s’élever à au moins 3 % du CA sur la même période en 2021. Outre les dépenses de gaz naturel et d’électricité, les achats de chaleur et de froid produits à partir de ces énergies sont éligibles à cette aide. Le dispositif est composé d’une aide dite « générique » (intensité de 50 % pour une aide plafonnée à 4 M€), ainsi que de deux aides dites « renforcées » (intensités respectives de 65 % et 80 % pour des aides plafonnées respectivement à 50 et 150 M€) pour les entreprises énergo-intensives (les dépenses d’énergie en 2021 doivent représenter au moins 3 % du CA 2021, ou les dépenses d’énergie du premier semestre 2022 doivent représenter au moins 6 % du CA de ce même semestre). Pour accéder aux aides renforcées, les entreprises énergo-intensives doivent justifier d’un excédent brut d’exploitation (EBE) négatif ou en baisse de plus de 40 % par rapport à 2021. Par ailleurs, les TPE et PME qui subissent des difficultés de trésorerie pourront bénéficier de facilités de paiement telles qu’un étalement des factures liées aux premiers mois de l’année sur plusieurs mois.
Des délais de paiement sans frais pourront aussi être accordés aux TPE et PME.
Les TPE et PME en difficulté peuvent également demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales pour soulager leur trésorerie.
Cette mesure est accessible à la demande des entreprises.
Pour orienter et accompagner les entreprises dans leurs démarches, des conseillers départementaux à la sortie de crise, dont les coordonnées sont accessibles sur le site des impôts, sont désignés dans chaque département.
Pour le Finistère, il s’agit de Madame Ariane Guillaumin (02 98 98 36 53 / 06 14 91 43 60 / codefi.ccsf29@dgfip.finances.gouv.fr).