Puffs : l’Assemblée nationale vote l’interdiction de ces cigarettes électroniques jetables
Ce mardi 28 novembre, la commission des affaires sociales examinait la proposition de loi visant à interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique. Le texte est rapporté par mes collègues Michel Lauzzana et Francesca Pasquini.
Depuis, un vote à l’unanimité des députés est intervenu sur ce texte lundi 4 décembre au soir. Les sénateurs doivent encore valider l’interdiction.
Il s’agit d’un sujet qui intéresse les jeunes et leurs parents.
Mieux protéger la santé des jeunes et l’environnement
Un produit extrêmement populaire auprès des adolescents
Les dispositifs de type « puff » sont des produits de vapotage jetables, ce qui les différencie des produits de vapotage couramment commercialisés qui sont rechargeables. Ils contiennent le plus souvent de la nicotine. Malgré l’interdiction de la vente de ce produit aux mineurs, celui-ci est extrêmement populaire auprès des adolescents : en 2022, l’Alliance contre le tabac indiquait que 13 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans avaient déjà utilisé une « puff » et que pour 28 % d’entre eux cela correspondait à leur première consommation de nicotine.
Une plus grande proportion d’adolescents indique avoir déjà acheté une « puff » (9%) contre des cigarettes électroniques (7%) ou des cigarettes classiques (6 %). L’achat est perçu comme étant relativement aisé puisque 25% d’entre eux estime qu’il est facile de s’en procurer.
Concernant les périodes de consommation, la moitié des adolescents qui ont déjà entendu parler des « puffs » indique qu’elles sont utilisées avant tout dans l’enceinte scolaire (collège ou lycée), ce qui demeure interdit, ou à la sortie des cours, plutôt que lors des sorties ou soirées entre amis (29 %) et lors des activités en dehors de l’école (24 %).
Concernant les facteurs d’attirance des plus jeunes envers ces produits, 61% affirment qu’ils permettent de découvrir des goûts originaux et 52% qu’il existe un aspect ludique au fait d’utiliser une « puff ».
Quelle est la position du groupe Renaissance ?
La lutte contre le tabagisme constitue une priorité de santé publique de premier plan. Le tabac pèse en effet lourdement sur la santé des Français et sur les comptes de la nation : première cause de mortalité évitable, de mortalité par cancer et de mortalité avant 65 ans, il est responsable dans notre pays de près d’un décès sur huit.
Si les cigarettes « classiques » à base de tabac et la cigarette électronique ne comporteraient pas les mêmes risques pour la santé (elle ne dégagerait notamment pas les substances cancérogènes contenues dans la fumée de cigarette, ni de monoxyde de carbone ou de goudrons), elles constituent pour de nombreux jeunes un premier contact avec la consommation de nicotine, propice à les orienter vers le tabagisme (voir notamment un avis du Haut Conseil de la Santé Publique de 2021).
Ce risque est particulièrement marqué s’agissant des « puffs », qui font quasi systématiquement l’objet d’une stratégie marketing ciblée vers les plus jeunes (paquets colorés, arômes originaux, …).
Un fléau environnemental en puissance
Par ailleurs, la composition des « puffs » – et en particulier celle de leurs batteries, riches en lithium et autres métaux lourds – empêche leur recyclage, et ce malgré leur obsolescence programmée au bout de quelques centaines d’usages. Elles constituent à cet égard un fléau environnemental en puissance.
Pour ces raisons, le groupe Renaissance soutiendra cette proposition de loi.
– 28 novembre 2023 –