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Pêche du lieu jaune : Les ligneurs mobilisés

Depuis quelques mois, face à la diminution de la ressource, la question de l’évolution des quotas de pêche du lieu jaune se pose, en particulier dans la zone Nord et notamment en Mer d’Iroise.

Pour gérer ces risques pour le stock de poissons le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) a proposé au printemps dernier une interdiction de la pêche pour 2024. Ce projet de moratoire fait réagir les pêcheurs professionnels et notamment les ligneurs membres de l’Association des Ligneurs de la Pointe de Bretagne, auprès de qui je me suis rendu vendredi 1er décembre pour un point de situation.

 

=> La décision du Conseil des Ministres de la pêche a été prise le 12 décembre : Voir l’article mis à jour, ICI.

 

L’activité des pêcheurs professionnels est directement menacée :

La pêche professionnelle du lieu jaune constitue une activité importante notamment pratiquée en Mer d’Iroise, et partagée entre les ligneurs, les fileyeurs et les bolincheurs. Aujourd’hui après le dernier avis du CIEM les inquiétudes sont grandes de voir mettre en place par la Commission européenne un moratoire interdisant la pêche du lieu jaune en 2024 sur la zone Nord (Zone VII, Manche et Mers Celtiques).

Tous les pêcheurs professionnels seront impactés mais, parmi ceux-ci, les ligneurs pratiquant une pêche raisonnable pouvant aller pour certains jusqu’à 100% de leur chiffre d’affaires sont directement menacés de cesser, à terme, leur activité. J’ai été alerté de cette situation il y a plusieurs semaines par le CDPMEM du Finistère mais également par l’Association des Ligneurs de la Pointe de Bretagne, et son Secrétaire général qui m’a invité à une réunion d’information sur le sujet.

 

Le point sur la situation avec les Ligneurs de la Pointe de Bretagne :

Environ une trentaine de marins-pêcheurs, tous ligneurs dans le Finistère ou en Bretagne, étaient présents au Conquet pour cet échange.

Des propositions très concrètes ont été formulées et  – le lieu jaune étant une espèce soumise à quotas – elle devront être défendues dans le cadre des prochaines négociations européennes sur les TAC et quotas de décembre, avant une décision de la Commission européenne pour l’année 2024.

A ce titre les ligneurs de l’association défendent notamment une augmentation de la taille minimale des captures ou la mise en place d’un plafond annuel. Surtout, la proposition principale qu’ils souhaitent voir mise en œuvre dès l’an prochain est le respect du repos biologique, entre janvier et mars, (ou bien entre le 15 février et fin mars). Un tel repos biologique serait ainsi demandé à tous les marins-pêcheurs, et les fileyeurs en priorité.

Pour ma part, je soutiens cette mesure de bon sens qui trouvera un large écho favorable auprès de la population. La plaisance serait également concernée avec, comme pour la pêche au bar de loisir, la limitation à deux lieux par jour.

A l’issue de cette réunion constructive j’ai alerté le secrétaire d’Etat à la mer et reste à l’écoute de l’ensemble des professionnels et des organisations représentatives.

 

M. Ken KAWAHARA, Secrétaire général de l’Association des Ligneurs de la Pointe de Bretagne, Le Conquet, 1er décembre 2023

 

– 4 décembre 2023 –

 

 

 

 

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6 commentaires sur “Pêche du lieu jaune : Les ligneurs mobilisés”
  1. Bonjour,
    En qualité de président de l’Association des Plaisanciers de Trémazan (Enez Glaz), je me fais le porte-parole de nos adhérents.
    Un premier point est à souligner; personne n’est en mesure de quantifier l’impact de la pêche plaisance sur le stock de lieu jaune.
    C’est un poisson courant en mer d’Iroise et les techniques sont multiples pour le pêcher, ce qui entraîne des prises multiples.
    Si, comme le prévoit l’arrêté un quota de 2 lieus par personne est mis en place, la ressource ne s’en trouvera pas pour autant préservée car les poissons relâchés ne survivent pas.
    L’instauration d’une interdiction de pêche du lieu du 01/01 au 30/04 pour tous (professionnels et plaisanciers) prend plus de sens du fait de la fraie de ce poisson durant cette période.
    La mise en place d’une limite territoriale de chalutage (ex : 15 milles de la côte) empêcherait également une surpêche de ce poisson.
    Enfin, un quota annuel pour les plaisanciers pourrait être mis en place avec un dispositif style bagues.
    En vous remerciant pour votre écoute et votre relais auprès du ministère concerné.
    Cordialement.
    Pierre NINON.

    1. Bonjour Monsieur Ninon.
      Merci pour votre commentaire et ces informations. Le député en est bien informé et a pu relayer ce besoin d’évolution de la réglementation.

  2. bonjour monsieur je suis pêcheur plaisancier mon bateau est au port de Lanildut j’habite à Brest et pratique une pêche récréative ,effectuant en moyenne une douzaine de sortie par an entre le 15/03 et 15/12 respectant le repos biologique, ne prélevant un nombre de lieu jaune par sortie se situant entre 8 et 12 poissons maximum et évidement il n’y a aucune garantie car cela arrive d’en faire moins .nous restreindre à 2 lieus jaune par jours et homme embarqué risque de poser le problème suivant c’est un poisson qui supporte très mal la décompression possédant une vessie natatoire celle si gonfle et quand le poisson arrive en surface il est très difficile de le relâcher vivant il va reste à la surface et mourir !!!
    l’autre soucis c’est un poisson qui peut mordre sur un très grand nombre de leurre ou technique de pêche voila pourquoi je trouve cette restriction pas adapter .l’instauration d’un permis de pêche en mer ainsi qu’un quota annuel de prise d’une 100 de poisson avec obligation de baguer le poisson me parai plus adapter et serai plus facile pour quantifier la pêche récréative et éviter de relâcher des poissons morts .les chasseurs et les pêcheurs en eau douces le font déjà !!! un chasseur de béquasse a le droit à 30 pièces dans ça saison !!! l instauration de ce permis pourrai être assujetti a une cotisation qui pourrait servir … la pêche professionnelle nous incrimine de la raréfaction du lieu jaune et du bar pourtant cela fait 7 ans qu’ il y a un moratoire sur le bar et malgré cela les stocks ne sont toujours pas reconstitues ,il serait plus qu’urgent d’interdire toutes les pêches pendant la période de fraie car si vous regarder à quelle période il y a les plus grand apport en criée en France c’est pendant la période de reproduction .nous sommes tous conscients qu’il faut faire quelque chose pour notre futur mais faisons le intelligemment et dans le respect de la nature et de nos citoyens

    1. Bonjour Monsieur,
      Merci pour votre message. La gestion des différents quotas est en effet complexe, en particulier pour le bar et le lieu et en zone VII où de nombreux usages (professionnels, plaisance) et techniques de pêche sont présents. Pour information le député va prochainement interroger le Secrétaire d’Etat chargé de la Mer et de la biodiversité sur ces sujets.
      (Yann Rabuteau, collaborateur de Didier Le Gac)

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Nous attendons la décision du Conseil des Ministres de l’Union Européenne pour connaître les restrictions (TAC, quotas, taille, nombre de prises…) qui seront appliquées. Cette décision devrait intervenir prochainement. Cet article sera mis à jour dès publication de cette décision.

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