La présentation du projet de loi d’orientation agricole annoncée pour le 20 mars 2024
Le projet de loi d’orientation agricole (dont la présentation en conseil des ministres sera annoncée pour le 20 mars 2024) sera prochainement débattu au Parlement.
A l’approche de ces travaux législatifs, l’Insee brosse le portrait de l’agriculture française d’aujourd’hui dans une étude très documentée. Il s’agit d’un éclairage des plus utiles sur un secteur qui subit depuis plusieurs décennies de profondes transformations. Le document pointe la question du renouvellement des générations, de la transmission des exploitations et donc de l’emploi.
L’Insee brosse le portrait de l’agriculture française d’aujourd’hui
L’étude de l’Insee intitulée « Transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires » est extrêmement documentée et propose les informations organisées de la manière suivante :
- Un panorama de l’agriculture en France
- 1970-2020 : des exploitations agricoles moins nombreuses, plus grandes et davantage spécialisées que les territoires
- Les exploitations agricoles biologiques : des structures plus petites et économiquement plus performantes à taille donnée
- Entre 2009 et 2019, la part du budget alimentaire des ménages consacrée aux produits carnés recule
- L’agriculture face aux enjeux environnementaux
Points clés à retenir
- Premier pays pour la production agricole en Europe (88,2 milliards d’euros en 2022, soit 18% du total européen), l’agriculture française est également fortement exportatrice.
- Depuis 2015 toutefois, « le solde des échanges avec les seuls pays de l’Union européenne est devenu déficitaire ».
- En matière d’emploi, le secteur ne représentait en 2022 guère plus de 2,7% de l’emploi total en France contre 3,4% en 2010.
- Les exploitants sont de plus en plus âgés au point que 25% d’entre eux ont 60 ans ou plus en 2020 contre seulement 20% dix ans plus tôt. En 2020, toujours, 34% des exploitants ne prévoyaient pas de transmettre dans les trois ans ; 20% envisageaient une reprise intrafamiliale… et un tiers d’entre eux n’avaient même aucune idée de ce qu’allait devenir leur exploitation. Ceci pose la question du difficile renouvellement des générations.
- Globalement, le modèle familial reste prédominant mais cède du terrain pour laisser la place à d’autres formes d’organisations. Dans les exploitations, l’emploi familial diminue au profit des salariés non-familiaux. Et dans les ménages agricoles, il est même fréquent que l’un des deux conjoints travaille en dehors de l’exploitation. Quant aux travailleurs saisonniers, ils représentent environ 11% des équivalents temps plein du secteur agricole.
- Les exploitants agricoles sont de plus en plus diplômés : « En 2020, 55% d’entre eux ont au moins le baccalauréat et 27% un diplôme de l’enseignement supérieur », contre respectivement 38% et 17% en 2010, à titre de comparaison.
- L’emploi agricole représentait en 2020 près de 675 000 ETP, dont 400 000 chefs d’exploitations ou coexploitants, l’emploi familial comptant pour 8% du total, en recul de 4 points en dix ans. Les salariés permanents non-familiaux représentaient environ 20% du total.
– 1er mars 2024 –