Association des jeunes diabétiques du Finistère (AJD 29)
Reconnue d’utilité publique, l’association nationale pour aider les patients qui ont un diabète et leur famille (AJD) a été fondée dans les années 50 par des médecins et familles ayant la volonté de sortir les enfants de l’hôpital et de développer l’éducation. Fondée en 1998 par Jean-Pierre Jaouen, l’association de familles Jeunes Diabétiques du Finistère est aujourd’hui présidée par Delphine Corfa. Entre la recherche d’informations, mise en réseau et entraide, l’AJD29 (Association des jeunes diabétiques du Finistère) accompagne et rassure les personnes concernées. L’apparition du diabète dans une famille provoquant souvent un choc psychologique. L’AJD29 développe ainsi des actions d’informations et de soutien psychologique des familles dès l’apparition de la maladie. |
L’AJD29 accompagne aujourd’hui 129 familles dans le Finistère.
Diabète et Insertion Professionnelle
Ce vendredi 13 décembre, j’ai reçu à ma permanence Jean-Pierre Jaouen ; il était accompagné d’Alexandre Valette, jeune diabétique habitant la circonscription à Locmaria Plouzané, venu apporter son témoignage sur les difficultés qu’il rencontre dans son projet professionnel du fait de sa maladie.
Les maladies chroniques, en particulier le diabète de type 1, peuvent engendrer des difficultés dans le cadre d’un projet professionnel. En effet, le diabète peut avoir une incidence plus ou moins importante sur la vie professionnelle, compte tenu des contraintes liées au traitement et aux risques que peut représenter une hypoglycémie inopinée. Certains métiers peuvent ainsi être déconseillés, réglementés par la loi, voire interdits aux personnes concernées.
Témoignage d’un jeune diabétique
Agé de 23 ans, Alexandre est atteint d’un diabète de Type 1 depuis Décembre 2011. Il indique avoir toujours souhaité s’engager au sein de la Marine Nationale.
Quelle est son histoire ?
Etant diabétique je dois me piquer 5 fois par jour afin de réguler mon taux de sucre dans le sang, cela est devenu un réflexe car cela fait des années que je suis malade. La maladie ne m’empêche en aucun cas d’avoir une vie parfaitement normale, je travaille l’été en tant qu’animateur dans des colonies de vacances pour enfants diabétiques. Et depuis septembre 2024 je travaille à mi-temps en tant que surveillant de La Défense au sein de l’école des mousses. Le fait de m’engager au sein de la Marine Nationale à toujours été une évidence pour moi et je souhaite y rentrer malgré mon diabète. Il n’y aurait pas plus belle victoire que d’y rentrer mais également de dire aux jeunes diabétiques qu’ils peuvent également s’engager au sein des forces armées françaises.
Diabète de type1 (insulinodépendant) et le diabète de type2 (non insulinodépendant)
Le Diabète est une maladie chronique qui se caractérise par un excès de sucre dans le sang, une hyperglycémie. Il existe deux principaux types de diabète. Le diabète de type1 (insulinodépendant) et le diabète de type2 (non insulinodépendant).
- Le diagnostic du diabète de type 1 se fonde sur des signes facilement reconnaissables, associant une soif intense et des urines fréquentes, à un amaigrissement et une grande fatigue. Aujourd’hui le diabète de type 1 ne se guérit pas, mais se soigne grâce à l’administration de l’insuline que le pancréas ne fabrique plus. Cette administration se fait plusieurs fois par jour : par stylo ou pompe à insuline. Le traitement par l’insuline est indispensable tout au long de la vie. On dénombre aujourd’hui en France environ 400 000 diabétiques de type 1, dont 30 000 jeunes de moins de 20 ans, 3 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2022, la survenue d’un diabète de type1 augmente de 4% par an. L’augmentation est particulièrement importante chez les enfants de moins de cinq ans.
Il y a un rajeunissement dans l’apparition du diabète.
- L’apparition d’un diabète de type 2 est directement dépendante du mode de vie (niveau d’activités physiques et type d’alimentation) et est favorisée par l’existence d’une prédisposition génétique.
Progrès thérapeutiques
De nouveaux outils thérapeutiques sont apparus, facilitant énormément le quotidien des personnes qui en souffrent. Les pompes à insuline et les capteurs de glucose ont fait leur apparition. Les programmes d’éducation thérapeutique se sont généralisés. Ces divers progrès techniques permettent à l’heure actuelle, de mieux équilibrer son diabète qu’il y a une trentaine d’années.
Evolution de la Législation
Depuis peu, la loi évolue dans le bon sens. En effet, le 6 décembre 2021, l’adoption de la loi n°2021-1575 (Agnès Firmin le Bodo, Députée) a marqué un tournant dans la reconnaissance des droits des personnes atteintes de maladies chroniques, y compris le diabète de type 1.
En effet, cette loi supprime la restriction d’accès à certaines professions en raison de l’état de santé. Dès à présent, être diabétique aujourd’hui est tout à fait compatible avec une vie professionnelle.
Proposer l’actualisation des textes en tenant compte des progrès médicaux
Cependant, depuis l’adoption de cette dernière loi, l’article 1er a permis la mise en place d’un comité interministériel chargé de recenser et d’évaluer les textes de loi nationaux et internationaux encadrant l’accès à la formation professionnelle, et au marché du travail des personnes atteintes de maladies chroniques. L’objectif du comité, mis en place pour une durée de trois ans, est de proposer l’actualisation de ces textes en tenant compte des progrès médicaux.
Quelles sont les difficultés persistantes ?
Bien que cette loi constitue une avancée significative, certaines difficultés persistent malgré tout.
Par exemple, certains métiers ne sont pas interdits mais peuvent être déconseillés. Cependant, malgré cette avancée, des défis subsistent pour garantir un accès équitable à l’emploi pour tous. Il est donc nécessaire de rechercher de nouvelles solutions, en tenant compte des progrès médicaux et technologiques, pour mettre fin à toute forme de discrimination dans le milieu professionnel.
Quelle évolution au niveau des métiers de l’armée ?
Le référentiel d’aptitude intitulé le SIGYCOP
À présent, pour tous les candidats à l’engagement, les normes médicales d’aptitude à l’admission dans les métiers de l’armée sont encadrées par le référentiel d’aptitude intitulé le SIGYCOP, permettant de déterminer le profil médical d’un individu pour exercer dans l’Armée Française, la Gendarmerie, les Sapeurs-Pompiers, en faisant référence à l’arrêté du 29 mars 2021.
Les sigles du « Profil Médical » représentent le « S-I-G-Y-C-O-P » dont chaque composante est définie comme suit : S, ceinture scapulaire et membres supérieurs. ; I, ceinture pelvienne et membres inférieurs ; G, état général ; Y, yeux et vision ; C, sens chromatique (capacité à identifier les couleurs) ; O, oreille et audition ; P, psychisme.
L’application du SIGYCOP, pour le diabète de type 1 ou de type 2, entraine la plupart du temps une inaptitude, considérée comme une affection incompatible avec l’exercice militaire. Cependant, une modification de la cotation (arrêté du 29 mars 2021) attribuée au sigle G du référentiel SIGYCOP, permettrait aux diabétiques d’éviter une exclusion systématique de l’accès aux emplois militaires.
Cependant, une évolution récente laisse toujours un espoir vers une suppression définitive de cette restriction chez les candidats au ministère des armées. En effet, en fin de l’année 2022, le ministère de l’Intérieur a supprimé par décret, l’application du SIGYCOP au niveau de la police nationale, considéré comme étant un dispositif extrêmement restrictif et discriminatoire, à l’égard des personnes atteintes de maladies chroniques.
Une évolution est attendue au niveau de l’accès au travail pour les militaires, en particulier la marine
Etant donné les progrès majeurs obtenus chez les patients diabétiques ces dernières années, grâce à une meilleure prise en charge du diabète, une évolution est attendue au niveau de l’accès au travail pour les militaires, en particulier la marine, l’armée de terre etc… en procédant à l’adaptation des postes au cas par cas, comme c’est le cas dans d’autres pays ayant progressé dans ce domaine, sous certaines conditions. Il est maintenant possible d’être pilote de ligne, pompier etc…
Sur la base des ces éléments, j’ai décidé d’interroger le Ministre au moyen d’une Question écrite pour savoir si une nouvelle évaluation des normes d’aptitude était envisageable en tenant compte des évolutions médicales et technologiques.
[lien de la Question disponible prochainement].
– 13 décembre 2024 –