Echanges sur la question globale du soin et de la santé mentale en particulier
Ce vendredi 10 janvier, j’ai de nouveau reçu des psychologues, Vincent Renault, psychologue au sein de l’Etablissement Public de Santé Mentale (EPSM) Finistère Sud et Grégory Goasmat, à la fois psychologue au CMPP de Brest (le CMPP Jean Charcot est gérée par La Sauvegarde) et en exercice indépendant. A ce titre, ce dernier a d’ailleurs intégré le dispositif « Mon soutien psy« . C’est donc dans une démarche constructive que ces deux professionnels – représentant le SNP (Syndicat Nationale des Psychologues) – sont venus me présenter leur vision de la question du soin en général et de la santé mentale en particulier.
Ils représentaient également l’association CPL (Convergence des psychologues en lutte) qui porte la voie de plus d’une vingtaine de collectifs et organisations, et syndicats de la profession (ce qui représente environ 20 000 psychologues). La CPL englobe une très grande majorité des psychologues en libéral et des psychologues en institutions publiques et privées (sanitaire, éducation nationale, justice, médico sociale, handicap, crèches, etc…).
Prise en charge de la santé mentale : quelle est la réalité du secteur ?
Le dispositif « Mon soutien psy » a l’avantage de vulgariser et d’ouvrir la consultation vers un psychologue sans prescription. Le dispositif a été critiqué, puis amélioré. « Mon soutien psy » n’est cependant qu’une partie du maillage de la prise en charge de la santé mentale dans notre pays. C’est sur la réalité du secteur et défendant le service public de la prise en charge de la santé mentale que ces deux professionnels ont souhaité attiré mon attention.
A cet égard, ils m’alertent sur différents points :
- Le fait que dans le Finistère, les CMPP sont saturés. Ils indiquent que pour la prise en charge, les listes d’attente ne cessent de gonfler. La situation devient notamment dramatique pour les jeunes ;
- La manque de professionnels pour assurer le suivi de la prise en charge (une fois le diagnostic posé) ;
- La formation, qui – depuis vingt ans – a profondément changé ; le projet étant de monter le niveau d’études avec la création un doctorat professionnel.
Santé mentale : grande cause nationale pour 2025
Depuis ce rendez-vous, le Premier ministre François Bayrou a confirmé dans sa déclaration de politique générale prononcée ce 14 janvier que la santé mentale sera la grande cause nationale en 2025, confirmant ainsi les annonces de son prédécesseur.
Mon action passée
Ce que j’ai déjà entrepris
Quelques données utiles
Syndromes dépressifs : la France, pays le plus affecté en Europe en 2019
De fortes disparités entre les pays et les régions
Santé mentale des enfants et des adolescents : une dégradation préoccupante
En 2024, la santé mentale des enfants et des adolescents continue de se dégrader estime le Conseil de l’enfance et de l’adolescence qui salue néanmoins la décision du gouvernement de faire de la santé mentale la « Grande cause nationale 2025 ».
Le 21 novembre 2024, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a publié un avis sur l’état de la santé mentale des enfants et des adolescents en France en 2024. Il alerte sur l’augmentation du mal-être (troubles émotionnels mais aussi comportementaux qui peuvent mener à une hospitalisation) face à un système de soins en « grande difficulté ». Dans ce contexte, il insiste notamment sur l’importance de la prévention, de réponses thérapeutiques diversifiées et d’un accompagnement des familles.
Saluant la décision de faire de la santé mentale la « Grande cause nationale 2025 », le HFCEA constate « l’abandon de l’aide sociale et de la protection de la jeunesse » et appelle au déblocage de « financements pérennes et généralisés » afin de lutter plus efficacement contre ce type de problèmes. Il insiste sur la nécessité d’adopter une « approche globale » qui prenne en compte les spécificités de chaque territoire et qui porte une « attention particulière aux enfants les plus vulnérables« . Cette approche doit également permettre de préserver le modèle d’une « réponse thérapeutique diversifiée » (psychothérapeutique, éducative et sociale) et de mieux coordonner les professionnels « à l’échelle géographique du bassin de vie de l’enfant ». Dans ce cadre, le HFCEA prévoit de veiller à la mise en œuvre de la feuille de route 2024-2030 issue des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant de mai 2024 et de participer à l’animation du débat public à travers la publication d’avis et de recommandations.
J’ai décidé d’interroger le ministre de la santé sur la situation des Centres médico-psycho-pédagogiques au moyen d’une Question écrite (lien disponible prochainement).
– 10 janvier 2025 –