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OPINION. « Politique énergétique de la France : la raison s’impose ! » © La Tribune

Mixant les énergies et les solutions

Avec d’autres parlementaires, je cosigne une tribune plaidant pour un mix énergétique français mixant réellement les énergies et les solutions.

Nous, parlementaires, voulons réaffirmer notre soutien à une politique énergétique française qui inscrit les énergies renouvelables, le nucléaire, l’efficacité énergétique et la sobriété comme briques indispensables d’un système énergétique français fiable, soutenable, souverain et à forte valeur ajoutée pour nos territoires et nos industries. Oui, plus que jamais, nous avons besoin des renouvelables !

 

Notre plus grand défi : sortir des énergies fossiles

Le mix énergétique français n’est pas le mix électrique ! Si le mix électrique est effectivement décarboné à 95% grâce au nucléaire et aux renouvelables, notre mix énergétique reste encore majoritairement composé d’énergies fossiles, représentant toujours 60% de notre consommation. C’est là notre plus grand combat à mener ! La défossilisation progressive de nos usages n’est pas une nécessité, c’est un impératif écologique et économique. Le réchauffement climatique, nos concitoyens en mesurent tous les jours les conséquences au rythme des sécheresses, des inondations et autres aléas climatiques majeurs.

De plus, les leçons de la crise énergétique de 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ne peuvent être oubliées. Notre pays ne peut pas continuer à dépendre massivement des importations d’énergies fossiles extra-européennes et doit s’appuyer sur le nucléaire comme sur les renouvelables. C’est indispensable pour assurer notre sécurité d’approvisionnement, notre souveraineté, et pour rétablir notre balance commerciale.

C’est pourquoi, pour sortir des énergies fossiles, nous n’avons ni le luxe ni le temps d’opposer les solutions entre elles, d’opposer le nucléaire aux renouvelables voire les renouvelables entre elles. C’est cette urgence et uniquement celle-ci qui doit guider nos politiques publiques et dans ce cadre il n’y a pas de pause qui s’impose !

 

« La défossilisation de nos usages n’est pas une nécessité, c’est un impératif écologique et économique »

 

Mixer les énergies et les solutions

Quels que soient les scénarios évoqués, nous ne pouvons présager de ce que sera l’avenir, la responsabilité nous impose en matière énergétique de ne pas opposer les solutions entre elles. La science toujours plutôt que le dogme et la caricature.

Il n’y aura pas de solutions uniques et nous avons dans ce pays l’opportunité de nous appuyer à la fois sur l’énergie nucléaire et à la fois sur les énergies renouvelables électriques et thermiques. C’est un atout et c’est une chance. Pour s’affranchir des fossiles, il nous faudra davantage d’électricité décarbonée en s’appuyant sur la relance du nucléaire et sur la massification des énergies renouvelables, mais aussi en développant de nouveaux vecteurs énergétiques, comme l’hydrogène renouvelable et bas carbone.

Le gaz renouvelable devra aussi prendre toute sa part pour verdir nos usages et apporter la flexibilité dont notre système énergétique a besoin. Les énergies renouvelables c’est une clé vers davantage de souveraineté nationale et locale, c’est une chance aussi pour repenser notre politique énergétique en fonction de nos territoires, des enjeux, des besoins et des potentiels.

 

Les renouvelables au cœur de notre souveraineté

Le développement des énergies renouvelables, électriques comme thermiques est, nous le savons, une nécessité pour accélérer la transition écologique et préparer notre pays aux prochaines décennies. À travers elles, la Stratégie française énergie et climat (SFEC) donne un cap clair, une trajectoire plus lisible à tous les secteurs pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, protéger la biodiversité et nous adapter au changement climatique.

En France, les énergies renouvelables représentent 15,4 % de la consommation d’énergie primaire en 2023. Notre pays est le deuxième producteur européen de biomasse, d’hydroélectricité, de déchets renouvelables et de géothermie. Nous avons le potentiel. Et pour être développé, ce potentiel a besoin de moyens pour la recherche, pour l’innovation et l’industrialisation de nos technologies. Aussi malgré l’équilibre budgétaire qu’il nous faut trouver, à l’heure où il nous faut accélérer, la France ne peut faire le choix de ralentir sur le soutien apporté aux énergies renouvelables mettant en péril ses objectifs climatiques, mais aussi sa souveraineté énergétique en cas de crise. Car si les énergies renouvelables représentent un coût pour l’État, à l’orée d’une crise, comme ce fut le cas en 2022 et 2023, les filières d’énergies renouvelables ont représenté des recettes cumulées pour le budget de l’État à hauteur de 30,9 Md€ et ont contribué au financement du bouclier tarifaire. Un acte concret dans la vie des Français.

La soutenabilité de notre système énergétique dépendra plutôt de notre capacité à construire et pérenniser une industrie des renouvelables française et européenne et à lui donner les gages structurels pour un déploiement massif qu’à une pause qui aurait pour principale conséquence, au-delà des enjeux environnementaux et climatiques, à encore accentuer le retard que nous avons pris pour développer une industrie décarbonée souveraine et compétitive. Générateurs d’emplois dans un secteur en pleine expansion, la filière du renouvelable, c’est aussi la création de milliers de postes dans de nouvelles gigafactories (photovoltaïques, batteries, hydrogène …). C’est aussi la participation de PME et TPE innovantes qui font vivre les filières sur nos territoires, participent à la réindustrialisation du pays et au grand chantier de la défossilisation de notre économie.

 

« Les renouvelables comme le nucléaire sont des puissants vecteurs de résilience, d’attractivité et d’emplois »

 

Et le nucléaire et le renouvelable

Il n’y aura pas de transition écologique sans les renouvelables ! L’accélération de leur développement est aussi un gage de souveraineté et d’attractivité pour nos territoires. C’est le sens des lois [loi d’accélération des énergies renouvelables, loi de relance sur le nucléaire, loi sur l’industrie verte] que nous avons votées en 2023 au Parlement et qui vont nous permettre de déployer plus rapidement des capacités de renouvelables avec notamment une territorialisation des décisions et une meilleure prise en compte du gisement et des spécificités locales. L’objectif est simple : donner de la latitude aux territoires pour construire leur mix énergétique et rendre la France plus résiliente et souveraine avec une production nationale centralisée, le nucléaire, et des productions locales décentralisées, les renouvelables. Il ne faut pas opposer nos atouts, mais les additionner.

Pour la pluralité de notre mix énergétique, pour nos territoires, pour notre agriculture, pour notre industrie, mais surtout pour nos concitoyens, les renouvelables comme le nucléaire, sont des puissants vecteurs de résilience, d’attractivité et d’emplois dont on ne saurait se passer aujourd’hui.

À une vision court-termiste qui préfèrerait freiner l’électrification plutôt que de bénéficier des apports des renouvelables, complémentaires au nucléaire, nous opposons une véritable ambition énergétique de sortie des énergies fossiles en additionnant toutes les solutions. Nous pensons qu’une politique énergétique se construit sur le long terme et nécessite une part de risque, une part d’inconnu et une part d’audace.

 

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– 25 janvier 2025 –

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