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France Energies Marines, l’excellence au service de l’éolien en mer

Mon entretien avec Herveline Gaborieau, directrice de France Energies Marines

Ce vendredi 7 février, je me suis rendu dans les locaux de France Energies Marines (FEM) situés sur le Technopôle Brest Iroise à Plouzané pour m’entretenir avec sa directrice, Madame Herveline Gaborieau.

France Energies Marines illustre l’excellence des expertises présentes sur le territoire en matière de recherche et d’innovation maritime. 

=> Avec la directrice, nous avons pu aborder l’actualité de l’institut et les différents projets qu’il porte. Nous avons également échangé sur le déploiement de la filière des Energies Marines Renouvelables (EMR). Une ambition dans laquelle s’inscrit d’ailleurs pleinement le port de Brest, comme me l’a indiqué son directeur Christophe Chabert lors de notre entretien du 31 janvier dernier.

 

 

Un acteur pivot pour accélérer le déploiement des EMR

France Energies Marines est un centre de recherche et d’innovation axé sur le développement des énergies marines renouvelables, dont la notoriété dépasse les frontières de l’hexagone. Aujourd’hui, 95 % de son activité est dédiée à l’éolien en mer.

 

Des projets co-construits

Le fonctionnement de l’institut repose sur un modèle hybride, avec ses 29 membres privés et publics. Il réunit 4 collèges composés respectivement :

≥ des collectivités locales (dont le conseil régional de Bretagne, pro-actif sur ce sujet avec le projet Bretagne Ocean Power) ;

≥ des entreprises du secteur industriel, à l’image de Skyborn avec qui j’ai des contacts réguliers ;

≥ des pôles de compétitivité dont le Pôle Mer Bretagne Atlantique, qui accompagne les acteurs du monde maritime dans leurs projets innovants.

≥ des structures académiques et scientifiques tels que l’UBO, l’IFREMER ou encore le SHOM, l’institut de référence de l’hydrographie en France qui a inauguré son nouveau siège le 3 décembre dernier.

Cet alliage monde de l’industrie, de la recherche et pouvoirs publics facilite les synergies entre toutes les parties prenantes ainsi que la co-construction de projets répondant aux enjeux de déploiement de la filière. 

 

Une approche à 360° pour lever les freins

Les travaux de l’institut sont tournés vers l’accélération et la sécurisation du développement de la filière des EMR.  Dans cette optique, le centre a consolidé une expertise scientifique pour lever les multiples freins susceptibles d’entraver cet objectif ; qu’ils soient d’ordre socio-économiques, environnementaux, technologiques ou encore sociétaux.

Nous avons plus particulièrement échangé avec la directrice sur l’acceptabilité des projets d’implantation d’éoliennes en mer. Elle constate une évolution du grand public sur cette question : les citoyens sont sensibles aux enjeux écologiques et de souveraineté énergétique, auxquels ce secteur contribue fortement. La méthode initiée par le Gouvernement en 2024 dans le cadre de la planification maritime – basée sur la transparence et la concertation – va également dans ce sens.

Cette approche multidimensionnelle s’intègre dans les différents axes de la feuille de route scientifique et technique de l’institut, détaillés ci-dessous :

Source : plaquette de présentation de l’institut

 

Des implantations de proximité

Pour réaliser ses études, Madame Herveline Herbieau m’indique que l’institut bénéficie d’une équipe pluridisciplinaire de 90 collaborateurs, composée notamment de techniciens, d’ingénieurs, de chercheurs mais aussi de sociologues. Outre ses salariés et de ses membres, France Energies Marines peut également s’appuyer sur un réseau solide baptisé « FIT ». Il regroupe 15 instituts de divers domaines animés par une ambition commune, à savoir réindustrialiser le pays tout en réussissant sa mutation énergétique.

D’envergure nationale, le centre de recherche dispose de plusieurs implantations sur le territoire : en plus de son siège à Plouzané, des antennes sont présentes à Nantes, à Marseille et au Havre. Ceci afin de prendre en compte les spécificités des différentes façades maritimes françaises.

 

 

Le potentiel de l’éolien en France

Le Gouvernement a fixé des objectifs ambitieux dans le développement de l’éolien en mer :  à l’horizon 2050, 20 % de notre production d’électricité sera issue de cette source d’énergie. A l’appui plusieurs arguments :

→ il s’agit d’une énergie très productive  : une éolienne en mer de 20 MW produit entre 12 à 15 fois plus qu’une éolienne à terre) ;

→ La France bénéficie du deuxième gisement de vent pour l’éolien en mer après la Grande-Bretagne ;

→ Son impact environnemental est faible ;

→ Cette technologie affiche un coût compétitif ;

De nombreux emplois à la clé (la filière s’est engagée à atteindre 20 000 emplois à l’horizon 2035).

L’éolien en mer apparaît comme l’une des meilleures filières (de grande puissance) pour accélérer la décarbonation et renforcer notre autonomie.

L’exemple breton l’illustre : le parc éolien de Saint-Brieuc couvre à lui seul 9 % de la consommation énergétique de la région. La Bretagne va d’ailleurs poursuivre l’implantation de cette énergie sur son territoire, avec à l’horizon 2035  deux nouvelles zones identifiées (une en Bretagne Nord Ouest et une en Bretagne Nord Est).  En plus de ce positionnement stratégique, la Région peut s’appuyer sur ses infrastructures portuaires ainsi qu’un tissu industriel solide.

 

 

 

Quatre projets majeurs

Les travaux de R&D menés par l’institut se traduisent par de nombreux projets, d’une durée allant de 18 à 42 mois et préalablement définis avec ses membres.  Ils s’inscrivent dans l’ADN de l’institut, à savoir transformer les enjeux de viabilité en innovation.

Quatre projets ont récemment été lancés représentant un budget de 9,5 millions d’euros. Ils portent sur :

  • La prise en compte des vagues extrêmes dans le dimensionnement et la fabrication des éoliennes (Dimpact+) ;
  • L’analyse des interactions entre les pêcheurs et les éoliennes (Fischoreman) ;
  • L’étude du comportement des poissons autours des parcs éoliens (Fischow+) ;
  • Le création d’un outil permettant d’évaluer la fiabilité et de la maintenabilité des fermes flottantes (Storm).

 

 

En attente d’une nouvelle convention avec l’Etat

En 2019 , France Energies Marines a été labellisé « institut de la transition énergétique ». Une reconnaissance qui témoigne de la qualité de ses travaux

Dans ce cadre, le centre bénéficie d’une convention avec l’Etat et des financements dédiés. C’est le Secrétaire général pour l’investissement, qui était d’ailleurs venu au Technopôle Brest Iroise et notamment chez France Energies Marines il y a deux ans, qui gère pour partie ces fonds publics.

Or la convention signée début 2020 est arrivée à échéance le 31 décembre 2024 ; l’instabilité politique a retardé son renouvellement, censé couvrir la période 2025-2030.

=> La directrice m’a rappelé que le financement du centre de recherche repose pour 1/3 sur du financement privé et pour 2/3 sur des financements publics (Etat et Europe). Elle s’inquiète de la pérennité des financements de l’Etat et de l’absence de visibilité de l’institut. Pour poursuivre ses projets en faveur des EMR – et face à la concurrence de plus en plus accrue des autres pays européens – , les investissements de l’Etat doivent être à la hauteur de ses ambitions.

 

Très attaché au développement des EMR et convaincu qu’il s’agit d’une filière motrice pour notre territoire , je suivrai de près la demande de France Energies Marines.

 

 

– 7 février 2025 –

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