Au port de Brest avec la start-up Bluefins
Ce lundi 24 février, je me suis rendu sur le port de Brest pour découvrir la solution développée par la société Bluefins* en faveur de la décarbonation du transport maritime.
Accueilli par Philippe Ruffin et Olivier Giusti, respectivement directeur général et fondateur de Bluefins, j’ai pu en avant-première assister à l’installation de leur démonstrateur sur un navire test.
*Bluefins compte aujourd’hui 14 personnes et a ses bureaux dans le quartier des Capucins à Brest.
Une solution inspirée du mouvement de la baleine
Installée à l’arrière du navire, la nageoire robotisée immergée développée par Bluefins transforme l’énergie des vagues en système de propulsion. En plus de sa conception technique et de son design, la start-up a fabriqué tous les algorithmes destinés à ajuster en temps réel les battements de l’appareil, selon différents paramètres (fréquence, force des vagues, mouvement du navire).
Cette technologie a été élaborée en partenariat avec l’IFREMER. Elle permettra de réduire de 20 % la consommation de carburant du navire.
Monsieur Ruffin m’indique qu’elle a vocation à s’adapter aux gros navires. L’entreprise est d’ailleurs en contact étroit avec plusieurs armateurs, intéressés par le gain écologique et financier que représente une telle solution.
L’enjeu de la décarbonation du transport maritime
D’après l’Organisation Maritime Internationale, le transport maritime représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial et il a vocation à doubler d’ici 2050.
Face à ce constat, des objectifs de décarbonation ambitieux ont été fixés au niveau international : zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050. Une feuille de route a également été élaborée par la filière française. Trois défis ont été identifiés :
≥ l’efficacité énergétique, qu’elle soit technologique ou opérationnelle ;
≥ le changement d’énergie, en ayant recours à des énergies moins carbonées tels que les biocarburants (le « Saint-Malo » de la Brittany Ferries, que nous avons récemment inauguré, en est un parfait exemple), la propulsion par le vent, l’électrification , etc. ;
≥ la sobriété (principalement la baisse de vitesse des navires, mais aussi la sobriété au niveau de la conception et de la construction des navires).
La France peux compter sur de nombreux acteurs capables d’innover, à l’instar de Bluefins !
Lancement des tests dans la rade de Brest
Après plusieurs phases d’études et de R&D, la start-up a lancé en 2024 une levée de fonds et a récolté 4 millions d’euros. Grâce à de nombreux soutiens financiers – dont le fonds Breizh Up de la région Bretagne – Bluefins a pu démarrer ses phases de tests dans des bassins d’essais et ainsi accélérer le développement de son hydrofoil.
Ce mois de février marque une nouvelle étape dans le projet. La semaine dernière, l’entreprise bretonne de construction navale Piriou a assemblé le démonstrateur dans un atelier situé sur le port de Brest, au niveau du Polder. Les équipes ont débuté aujourd’hui l’installation du prototype sur le bateau. En ligne de mire le départ pour des tests en grandeur nature dans la rade de Brest puis en mer d’Iroise vendredi prochain !
Monsieur Ruffin attend beaucoup de cet essai, pour étudier de façon plus approfondie le comportement et la puissance du système. Il permettra ainsi de confirmer les premiers tests et donnera de la crédibilité à cette solution, en vue de sa commercialisation future.
Un grand merci à l’équipe de Bluefins d’avoir pris le temps de me faire découvrir leur solution, qui plus est dans cette période charnière !
Je vais suivre de près l’évolution du projet et me tiens à leur disposition pour les accompagner.
> Sur cette même thématique, à relire :
– 24 février 2025 –
