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Débat sur la PPE : accélérons le développement des EMR

Soutenons les EMR pour notre décarbonation et notre souveraineté

Le lundi 28 avril, le Gouvernement a organisé un débat dans l’hémicycle sur la souveraineté énergétique de la France et la 3ème PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie), feuille de route de notre stratégie énergétique pour 2025-2035.

 Lors de mon intervention à la tribune, j’ai rappelé la nécessité d’accélérer le développement des Energies Marines Renouvelables (EMR) pour sortir des énergies fossiles et renforcer notre souveraineté.

=> J’ai invité le Gouvernement à être volontariste, en actionnant les leviers suivants :

signer au plus vite les décrets d’application de la PPE qui fixe un cap ambitieux en matière d’éolien et mentionne – et pour la première fois – l’hydrolien.

simplifier les procédures tout en maintenant un niveau d’exigence élevé.

revoir la question de la fiscalité liée à l’éolien en mer, pour passer d’une logique de dédommagement à une logique d’investissement.

✅ renforcer l’ancrage territorial des projets.

✅ s’assurer d’une bonne cohabitation des usages pour favoriser l’acceptabilité des projets, en particulier avec les marins-pêcheurs.

 

 

Mon communiqué de presse

A l’occasion du débat sur la stratégie énergétique de la France qui s’est tenu ce lundi 28 avril à l’Assemblée nationale, je regrette que le Premier ministre ait si peu évoqué la place des EMR dans son intervention.

En effet, alors que les décrets de la troisième PPE n’ont toujours pas été signés, la France doit impérativement sortir de sa dépendance aux énergies fossiles, comme à celle de pays tiers. C’est à la fois une question d’écologie et de souveraineté nationale.

Or, le Premier ministre a déclaré que, pour les EMR, il convenait « d’avancer avec mesure ».

Pourtant, le cap fixé dans le projet de PPE est clair : en 2030 – autrement dit, demain – un tiers de l’énergie que nous consommons devra être produit par les énergies renouvelables, et en 2050, la moitié.

Pourtant, dans ce même document, les objectifs concernant les EMR sont tout aussi clairs puisqu’ils sont fixés à 45 GW à horizon 2050, que ce soit avec l’éolien marin posé ou flottant ou avec l’hydrolien qui figure pour la 1ère fois dans une PPE.

C’est ce que j’ai tenu à rappeler à la tribune de l’Assemblée ce lundi. J’ai rappelé que pour atteindre cet objectif des 45 GW, il était nécessaire d’accélérer et de simplifier les procédures d’appel d’offres tout en maintenant le dialogue avec les marins-pêcheurs.

Enfin, j’ai demandé au Ministre de l’énergie de travailler sur une refonte de la fiscalité de la taxe éolienne, mieux répartie en faveur des régions qui portent les principaux investissements des EMR.

En Bretagne, sous l’impulsion de la Région, tous les ingrédients sont réunis pour développer une filière EMR associant l’ensemble des acteurs publics et privés, avec d’importants gisements d’emplois à la clé.

J’appelle donc le Gouvernement à être plus ambitieux en la matière.

Téléchargez mon communiqué de presse

 

 

Mon intervention en vidéo

 

Le texte de mon intervention

« Votre déclaration sur notre souveraineté énergétique, Monsieur le Premier Ministre, était attendue au moment où nous allons réviser pour la troisième fois notre Programmation Pluriannuelle de l’Energie, notre PPE. 

Concernant cette 3ème PPE, il est crucial que le gouvernement signe au plus vite les décrets permettant son adoption. Tous les acteurs l’attendent.  

 

Député breton, je veux, aujourd’hui, mettre l’accent sur notre formidable potentiel en matière d’énergies marines renouvelables, les EMR.  

En effet, notre pays qui dispose du deuxième plus grand espace maritime au monde n’exploite pas assez ce potentiel marin Et quand je parle d’exploiter, il ne s’agit bien évidemment pas, comme le souhaite le président Américain, de procéder à de l’exploitation minière sous-marine mais bien de développer les énergies marines renouvelables 

C’est pourquoi, je salue le cap fixé de 45 GW d’énergie produite en 2050 par l’éolien en mer avec un point intermédiaire de 18 GW en 2035.  C’est un cap très ambitieux mais nous en sommes encore très éloignés parce que nous ne produisons, aujourd’hui que 1,5 GW alors même que la précédente PPE prévoyait une production de 2,4 GW pour 2023…  Ce sont également des chiffres peu glorieux si on les compare à ceux de nos voisins européens  

Il reste donc énormément de chemin à parcourir avant d’atteindre les 45 GW en 2050, soit 20% de notre consommation totale électrique Nous avons déjà fait du chemin depuis 2017 puisqu’alors, il n’y avait aucun parc éolien en France, et que 3 sont désormais en service De même, si la France rattrape son retard sur l’éolien posé, elle a même une longueur d’avance sur le flottant.  Il a été dit tout à l’heure que l’électricité générée par le flottant était plus couteuse que celle générée par le posé. Elle l’est parce que nous n’avons justement pas assez développé l’éolien marin, posé ou flottant.  

Il est donc temps de nous montrer ambitieux. A ce titre, je ne peux que me réjouir de l’annonce faite au Salon Internationale des EMR, à Brest auquel j’ai participé, par la DGECde l’AO10 Une annonce très attendue puisque ce sont entre 8 à 10 GW de nouvelles installations à partager, entre les quatre façades maritimes de l’Hexagone à 2035.  

 

Cependant, pour réussir, il faudra encore simplifier des procédures  ! La durée totale de celles-ci ne devrait pas excéder 12 mois contre 2 ans au moins aujourd’hui.  

Il est urgent également que le règlement « zéro net » stratégique » de l’UE, (Net-Zero Industry Act ou NZIA) ne soit pas surtranspo de manière plus contraignante pour notre pays !  

Il faut également être toujours plus exigeant pour l’attribution des projets.  Attention au projet à bas coût qu’il faut impérativement écarter.  

Attention également à l’absence de pondération suffisante sur le critère robustesse ainsi que sur la concentration extrême du marché.  

 

Il faut également renforcer l’ancrage territorial des projets en mettant en place des volets « emploi-formation » au sein de cette nouvelle PPE car ce sont 20.000 emplois directs que créera la filière des EMR en 2035 

L’état n’y arrivera pas seul et il faut rappeler le rôle stratégique des régions qui sont les collectivités compétentes pour investir dans l’éolien marinLa région Bretagne, par exemple, a investi près de 200 millions d’euros sur le port de Brest pour créer une base arrière et accueillir les EMR.  

 

Je souhaite, sur ce sujetque le PLF 2026, soit l’occasion de remettre sur la table la question de la fiscalité liée à l’éolien en mer.  Celle-ci avait été initialement pensée en 2005 comme une fiscalité de compensation en attribuant 50% des recettes aux communes littorales situées dans un rayon de 12 miles nautiques.  

Or, aujourd’hui il me semble nécessaire de passer de cette fiscalité de compensation à une fiscalité d’investissement afin que le bénéfice de ces taxes soient attribuées désormais à l’investissement et à la formation, autrement dit principalement aux régions qui en ont la responsabilité.   

Pouvez-vous indiquer, Monsieur le Ministre, à la représentation nationale quelles orientations le gouvernement entend prendre en la matière ?

 

Enfin, les EMR ce n’est pas que l’éolien en mer et je veux saluer également l’intégration, pour la première fois, au sein d’une PPE de l’hydrolien avec 250 MW attribués d’ici 2030 sous forme d’un premier appel d’offres commercial.  

Pour conclure, et je tiens vraiment à mettre l’accent sur ce point : je demande au gouvernement de maintenir un dialogue constant avec les marins-pêcheurs. La cohabitation des usages doit être possible à l’instar de ce qui s’est fait pour les parcs éoliens marins déjà en service, comme celui de Saint-Nazaire ou celui de St Brieuc. 

Je regrette que dans sa déclaration sur notre souveraineté énergétique, Monsieur le Premier Ministre aient une si peu évoqué les EMR sinon pour dire qu’il fallait « avancer avec mesure ».  Or il y a urgence.  « La Mer c’est ce que les Français ont dans le dos quand ils sont sur la plage » aimait à nous rappeler Eric Tabarly.  En effet, nous sommes un grand pays maritime et les Français l’ignorent trop souvent. Aujourd’hui encore la France doit s’organiser pour ne pas passer à côté de son économie bleue »

 

 Lien vers le compte-rendu des débats

 

> A relire :

Sur le débat autour de la PPE :

L’adoption de la feuille de route énergétique repoussée à la fin de l’été par François Bayrou © Le Marin – article presse du 28 avril 2025

Tribune –  Politique énergétique de la France : la raison s’impose ! » © La Tribune – article presse du 25 janvier 2025

Sur mon action récente sur les EMR :

Ship as a Service, du clé en main pour les opérations en mer – article blog du 11 avril 2025

France Energies Marines, l’excellence au service de l’éolien en mer – article blog du 7 février 2025

BrestPort résolument engagé vers les transitions – article blog du 31 janvier 2025

Energie hydrolienne : échanges avec Jean-Christophe Allo – article blog du 6 décembre 2024

Energie hydrolienne : la ministre de l’Energie nous reçoit – article blog du 27 novembre 2024

 

 

– 28 avril 2025 –

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