Le 12 juin dernier à Carhaix, j’ai assisté à l’assemblée générale de la coopérative porcine Evel’Up, un rendez-vous annuel stratégique pour la deuxième coopérative porcine française. Entre bilan encourageant, défis économiques et résilience face aux attaques, les éleveurs ont exprimé leurs attentes. Retour sur les moments clés de cette rencontre.
Evel’Up : une coopérative porcine en pleine dynamique
🔸 Evel’Up affiche des résultats solides : 3,87 millions de porcs charcutiers commercialisés en 2024, soit une hausse de 2,3 % sur son périmètre historique, alors que le marché français connaissait un recul de 0,9 %. Cette performance est le fruit d’une dynamique collective : 22 nouveaux adhérents ont rejoint la coopérative, et 20 jeunes éleveurs se sont installés en un an et demi.
🔸 Malgré les freins administratifs rencontrés par certains projets d’extension ou de modernisation, les éleveurs membres d’Evel’Up ont investi massivement : 68 millions d’euros en 2024. Un effort remarquable qui témoigne de leur volonté de renforcer la compétitivité et la durabilité de leurs exploitations.
Prix du porc : un différentiel préoccupant avec l’Espagne
🔸 Le prix moyen du porc en 2024 s’est établi à 1,898 €/kg, oscillant entre 1,689 € et 2,132 €/kg. Pour soutenir leurs adhérents, les dirigeants de la coopérative ont redistribué 645 000 € sous forme de parts sociales d’épargne, soit 0,20 € par porc charcutier.
🔸 Cependant, l’écart avec les prix européens suscite des inquiétudes. En Espagne, le cours dépasse de 0,30 €/kg celui de la France. Pour David Riou, vice-président d’Evel’Up, une revalorisation urgente de 0,20 €/kg est indispensable pour maintenir la compétitivité de la filière française et assurer notre souveraineté alimentaire.
Un incendie criminel choquant
Le 25 janvier 2025, le siège d’Evel’Up à Plouédern a été la cible d’un incendie volontaire, revendiqué par un groupe activiste. Les dégâts, estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros, ont contraint à la fermeture temporaire des locaux. Ayant condamné avec fermeté cette action « inqualifiable », il était important pour moi de me rendre à Carhaix pour exprimer mon soutien au rôle essentiel des agriculteurs dans nos territoires.
En tant que député du Finistère, je salue l’engagement et la résilience des éleveurs bretons et reste mobilisé aux côtés des coopératives comme Evel’Up pour défendre l’élevage français, garantir la souveraineté alimentaire.
Simplifier pour investir et garantir l’avenir
Lors de cette assemblée générale, les responsables de la coopérative ont tiré la sonnette d’alarme : les démarches administratives freinent considérablement les projets de modernisation. « Même avec une autorisation obtenue, les recours sont quasi systématiques », déplore Philippe Bizien.
Pour faire face à une balance commerciale déficitaire, il appelle à accélérer les installations et agrandir les élevages, avec pour objectif une hausse de 36 % des capacités de production d’ici 2035. Une ambition qui suppose un soutien fort des pouvoirs publics, tant sur le plan économique que réglementaire (c’est tout l’objet de la loi Duplomb que nous venons d’examiner à l’Assemblée nationale).
– 12 juin 2025 –