Ce lundi 15 septembre, j’ai eu le grand plaisir d’accueillir sur la circonscription mon collègue Eric Bothorel.
Député de la 5ème circonscription des Côtes-d’Armor et ancien bénévole de la SNSM, Éric Bothorel a été chargé d’une mission par le Gouvernement pour améliorer la protection juridique des sauveteurs en mer.
📍Première étape du déplacement, le Conquet ! Accueillis par le maire Monsieur Jean-Luc Milin, nous avons animé avec Philippe Dutrieux, délégué départemental de la SNSM 29, une table-ronde réunissant les présidents et bénévoles des stations SNSM de la circonscription.
🚢 À l’issue de cette matinée riche en échanges, nous nous sommes rendus au port de Brest, dans les locaux de France Cyber Maritime. Éric Bothorel étant reconnu pour son expertise sur les questions numériques, je tenais à ce qu’il puisse rencontrer Xavier Rebour, directeur de cette institution stratégique.
« Mieux protéger ceux qui nous protègent »
🔎Le drame du BREIZ, LE déclencheur
En ouverture de cette rencontre, Éric Bothorel a rappelé le contexte de sa mission parlementaire, née à la suite de plusieurs événements judiciaires ayant touché les sauveteurs en mer. L’un d’eux a tout particulièrement marqué les esprits : l’accident mortel survenu le 14 janvier 2021, lors d’une opération de remorquage du coquillier BREIZ.
En effet, à la suite de cette tragédie, des membres de la station SNSM de Ouistreham, intervenus pour porter secours, ont été mis en examen. Un an de prison avec sursis et deux ans d’interdiction de navigation avaient été requis à l’encontre du patron du canot de sauvetage.
=> Même si, in fine, la SNSM a été relaxée, ces événements ont mis en lumière la nécessité urgente d’une meilleure protection pour celles et ceux qui, bénévolement, risquent leur vie pour sauver celle des autres.
Une mission parlementaire pour sécuriser l’engagement des bénévoles
Envisagée dès 2021, la mission a vu son lancement reporté pour deux raisons : d’abord, il a paru plus judicieux d’attendre le verdict du procès du Breiz, afin de ne pas interférer avec l’instruction en cours ; ce jugement a été rendu le 7 juin 2024. Puis est intervenu le 9 juin 2024 la dissolution de l’Assemblée nationale.
C’est donc finalement le 16 mai dernier que le Gouvernement a officiellement confié à Éric Bothorel une mission sur la protection juridique des bénévoles de la SNSM.
« Compte tenu de l’importance des enjeux attachés au sauvetage en mer et à la préservation du modèle de la SNSM, il convient d’étudier l’opportunité et les modalités d’une évolution du régime juridique de la responsabilité pénale des bénévoles (…) »
Extrait de la lettre de mission
D’une durée de 6 mois, la mission aboutira à un rapport qui s’articulera autour de deux parties :
- Une analyse de la situation actuelle et de ses limites ;
- Des recommandations concrètes visant à mieux encadrer les interventions des bénévoles, tant sur le plan de la responsabilité envers les personnes que de la protection des biens.
>🖇️ Consulter la lettre de cadrage du Gouvernement.
>🖇️ Consulter le communiqué de presse du député Eric Bothorel.
Table-ronde avec les bénévoles de la pointe finistérienne
C’est dans cet esprit que le député Éric Bothorel — ancien bénévole de la SNSM — sillonne le territoire pour aller à la rencontre des sauveteurs en mer. Son objectif : recueillir leurs témoignages, écouter leurs préoccupations concrètes et faire émerger des propositions solides pour mieux les protéger.
« Il faut protéger l’altruisme »
Après s’être rendu dans plusieurs stations, notamment à Loguivy-de-la-Mer (sa station d’attache lorsqu’il était sauveteur), Arcachon, dans la Manche puis dans le Sud-Est de la France, Éric Bothorel a répondu favorablement à mon invitation pour venir dans la 3ème circonscription du Finistère. Nous avons sur le territoire quatre stations SNSM – Argenton, Le Conquet, Molène et Portsall. Régulièrement, je vais à la rencontre des bénévoles pour leur témoigner de mon soutien.
> 🖇️ Sur ce sujet, à revoir notamment :
Inauguration des nouveaux locaux de la SNSM de Portsall – 29 août 2025
A Molène pour le Baptème de Jean-Cam II – 17 mai 2025
Assemblée générale de la SNSM de Portsall – 5 mars 2025
SNSM du Conquet : un grand merci au Président Didier Quentel ! – 14 décembre 2024
Ainsi, au cours de cette matinée, Eric Bothorel a pu échanger avec les présidents et les bénévoles des stations de la circonscription (NB : En raison des conditions météorologiques, les membres de la station de Molène n’ont malheureusement pas pu se joindre à la rencontre).
Durant une heure trente d’échanges francs et nourris, de nombreux sujets ont été abordés à la lumière d’une évolution majeure : la judiciarisation croissante de tous les pans de notre société. Les sauveteurs ont pu exprimer leur ressenti face à l’impact du procès lié au drame du Breiz, un événement qui a profondément marqué la communauté. Ils ont aussi évoqué les pistes pour améliorer les conditions d’exercice de leurs missions.
Un rapport pour la mi-octobre 2025
En complément de ces échanges sur le terrain, une étude comparative des régimes dans les autres pays européens est en cours.
=> Objectif : remise du rapport mi-octobre et une traduction au plus vite des recommandations dans la loi.
Un grand merci aux bénévoles pour leur participation et une mention spéciale à la station du Conquet pour son aide logistique !
Visite de la station du Conquet
A l’issue de cette table-ronde, nous sommes allés sur le port du Conquet visiter les locaux de la station SNSM, accompagnés par le vice-président François Kersaudy.
Entretien avec France Cyber Maritime
En clôture de son déplacement, je tenais à ce qu’Éric, fin connaisseur des sujets liés à la cybersécurité, puisse découvrir plus en détail l’action de France Cyber Maritime, dont le siège est situé à l’espace Grand Large sur le port de Brest.
France Cyber Maritime, vigie cyber du secteur portuaire et maritime
Le directeur Xavier Rebour nous a rappelé la genèse de l’Association. Créée en novembre 2020, France Cyber Maritime est née d’une réflexion amorcée dès 2018, à la suite du CIMER (Comité interministériel de la mer), qui avait mis en évidence les fragilités du secteur maritime face aux menaces cyber.
Sa mission est double :
- Participer à la sûreté et à la sécurité maritime : elle surveille les menaces, analyse les signaux faibles, publie des bulletins d’information et assiste les opérateurs maritimes en cas d’incident.
- Contribuer au développement d’une filière française d’excellence en cybersécurité maritime.
En matière de gouvernance, l’association repose sur trois collèges : le collège « acteurs publics » ; le collège « utilisateurs », rassemblant les opérateurs maritimes et portuaires ; le collège « solutions », qui regroupe les fournisseurs de technologies de cybersécurité.
Point sur la situation financière
Je souhaitais en particulier faire un point sur la situation financière de la structure. Le modèle de financement de France Cyber Maritime est basé sur les cotisations de ses 90 membres, le soutien financier des collectivités territoriales (la Région Bretagne et Brest Métropole) ainsi que de l’Etat (subventions dans le cadre du volet cybersécurité de France Relance de 2021 à 2024, Fond d’intervention maritime en 2024 ).
Or, l’absence de participation financière de l’Etat en 2025 mettait en danger l’équilibre budgétaire de la structure. Elle compromettait sa pérennité, alors même que sa notoriété s’est renforcée à l’échelle européenne et internationale. Face à ces incertitudes, j’avais d’ailleurs alerté le Gouvernement en mai 2025. Ce sujet avait également été évoqué avec le nouveau secrétaire général de la Mer.
=> Xavier Rebour nous a partagé une bonne nouvelle : France Cyber Maritime a récemment remporté un appel à projet européen, dont les fonds alloués lui offrent une bouffée d’oxygène bienvenue. Cependant, la question du soutien de l’État reste entière.
En effet, il est impératif de maintenir l’appui de l’État à cette structure stratégique, dont l’expertise est essentielle pour la souveraineté numérique et la sécurité du secteur maritime.
=> Avec Eric, nous avons réaffirmé notre plein soutien à France Cyber Maritime, pour promouvoir ses missions auprès de l’Etat mais aussi des acteurs maritimes.
Un grand merci à Eric pour sa disponibilité et ce temps accordé tout au long de cette journée !
– 15 septembre 2025 –