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Edito Septembre 2025 / Un gouvernement pour faire adopter un budget

Dès le mois d’avril, le désormais ex Premier ministre François Bayrou avait dressé un état des lieux réaliste et lucide des finances publiques de notre pays.

Et si plus personne désormais ne récuse le constat de la forte dégradation de notre déficit public, les formations politiques ne sont cependant pas d’accord sur les solutions pour y remédier, ni sur le degré d’urgence avec lequel il convient d’agir.

Pendant ce temps, les français, eux, sont inquiets par la situation de la dette (77%) et ils sont 82% à souhaiter une baisse des dépenses publiques. Pour 66% d’entre eux, ils sont prêts à faire des efforts dans de nombreux domaines (sondage Odoxa réalisé les 3-4 septembre sur un échantillon de 1005 français).

En tout état de cause, l’ancien chef du gouvernement n’a pas convaincu le Parlement puisque le vote de confiance sollicité le 8 septembre dernier, portant sur l’état des finances publiques, lui a été refusé.

Ce dernier a donc dû présenter sa démission ainsi que celle de son gouvernement.

A la suite de ce vote, on aurait pu imaginer que le Président de la République désigne un Premier ministre issu d’un autre rang que celui de son ancienne majorité.

Il a pourtant choisi de nommer un fidèle, Sébastien Lecornu, ministre depuis 2017, notamment en charge des Armées depuis 2022. Un homme que je connais bien et qui est reconnu pour sa capacité à mobiliser et travailler avec tous.

Face à une Assemblée divisée en trois blocs de dimension quasiment égale, la question qui se pose aujourd’hui est celle des marges de manœuvre dont il disposera pour faire adopter le budget de 2026.

Plus que jamais, alors que le pays est fracturé nationalement et fragilisé à l’international, le gouvernement et les groupes politiques de l’Assemblée devront coconstruire un budget acceptable par le plus grand nombre.

Il est en effet urgent de ne pas rajouter aux difficultés actuelles une crise politique majeure dont pâtiraient – au premier chef et à coup sûr – , nos concitoyens les plus fragiles.

Le nouveau Premier ministre cherche, d’ailleurs, à jouer l’apaisement sur de nombreux sujets et multiplie les concertations avec les forces politiques et syndicales. C’est la bonne méthode et elle mérite d’être soutenue.

Pour le reste, il faut jouer la stabilité et donc respecter le calendrier politique. En 2026 viendra le temps des élections municipales et c’est seulement en 2027 que nous élirons un nouveau Président de la République et une nouvelle assemblée. Ce sera, lors de ces échéances, que se confronteront sur le fond les projets politiques, les uns aux autres.

C’est à ce moment-là qu’il faudra trancher par le vote un certain nombre d’orientations claires et courageuses pour l’avenir de la France.

A ce sujet, je fais mien le constat formulé récemment par Gabriel Attal, un autre ex Premier ministre : « on ne peut pas continuer à gérer le pays en 2025 sur un modèle érigé en 1945 ».

D’ici-là, et il reste 18 mois, donnons un budget à la Nation. Les acteurs socio-économiques, partout, nous le demande.

 

 

– 24 septembre 2025 –

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