Evénement agricole de référence immanquable pour la Bretagne
Ces 25 et 26 février 2019, je me suis rendu au Salon international de l’Agriculture, qui se tient cette année du 23 février au 3 mars au Parc des expositions de Paris Porte de Versailles.
C’est un événement de référence immanquable pour un territoire comme la Bretagne, où l’agriculture et la pêche sont des secteurs clés.
Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer un nombre important d’acteurs, bretons mais pas que, qui œuvrent au développement économique et à l’innovation. J’ai notamment visité les entreprises qui rayonnent sur la circonscription (Saveol, Sill, Inaporc,…) et ai pu m’entretenir avec Olivier Le Nezet, Président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de Bretagne (photo ci-dessous).
L’Europe agricole
Au Salon de l’Agriculture, le Président de la République s’est exprimé sur sa vision européenne de l’agriculture. Il a prononcé un discours du l’Europe agricole devant 500 jeunes agriculteurs européens, des élèves de lycées agricoles et des start-ups agricoles. Etaient également présents Didier Guillaume, François de Rugy, Nathalie Loiseau et Frédérique Vidal.
Il a appelé les pays européens à l’unité, pour faire face aux autres puissances agricoles (Etats-Unis, Chine, Russie). « L’Europe agricole est aujourd’hui menacée de l’extérieur et de l’intérieur », par une concurrence interne qui l’affaiblit collectivement (PR, discours, 23/02/2019). Plutôt que de nous diviser, nous devons coopérer, en créant des filières européennes de production.
Il a appelé à « réinventer » la politique agricole commune (PAC), pour relever plusieurs défis :
- Retrouver notre souveraineté alimentaire, alors qu’aujourd’hui, 70% du bétail européen est nourri par du soja OGM importé. « Le danger pour notre agriculture n’est pas [la concurrence des autres pays européens] mais notre dépendance à l’égard d’autres puissances. » (ibid.)
- Préserver une agriculture de qualité, en adoptant une stratégie de segmentation et de diversification, en évitant la compétition mortifère sur le prix le plus bas.
- Aller plus loin dans la transition écologique en consacrant une part significative de la PAC à l’environnement, par exemple pour rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs (pour lutter contre l’érosion des sols, entretenir les forêts, stocker le carbone…) et en sortant du glyphosate le plus rapidement possible, sous 3 ans. « Il ne faut pas voir ça comme une contrainte mais comme une opportunité » : le vignoble français pourrait par exemple devenir « le premier vignoble du monde sans glyphosate ». Quoi qu’il arrive, « nous ne laisserons personne sans solution » (ibid.)
- Mieux protéger les agriculteurs face aux aléas climatiques et aux risques du marché (comme une chute soudaine des prix), et les consommateurs, en refusant que les produits importés dérogent à nos normes, et en réformant l’Autorité européenne de sécurité des aliments.
Le président a également souligné la nécessité de susciter de nouvelles vocations agricoles : « 1 agriculteur européen sur 2 partira à la retraite d’ici 2022. [Or] une société qui ne cultive plus est en danger de mort. Notre enjeu, c’est donc la nouvelle génération ». (ibid.)
S’agissant enfin de la rémunération des agriculteurs, et de l’enjeu du partage de la valeur, au cœur de la loi EGALIM, le président a rappelé que « les choses sont en train de s’améliorer. Toutes les filières, tous les acteurs doivent continuer à se mobiliser. Nous ne lâcherons rien ». (ibid.)