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Edito Février 2025 / Regagner la confiance

La dernière édition du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF (Centre d’Études de la Vie Politique Française), publiée le 11 février dernier, montre un nouveau décrochage de nos concitoyens à l’égard de la vie politique et de ses représentants. Les chiffres sont édifiants.

74 % des personnes interrogées disent ne pas avoir confiance en la politique. Quand on leur demande de traduire cette défiance, ce sont les termes « dégoût » et « méfiance » qui viennent en premier… De la même manière, 74 % des sondés estiment que le personnel politique est corrompu et, désormais, 78 % de ces mêmes personnes remettent en cause la légitimité des représentants politiques.

Même si ces chiffres ne reflètent pas la réalité (il est par exemple avéré qu’il n’y a jamais eu aussi peu de corruption), ils expriment néanmoins, à un moment précis, le désarroi, la colère et la lassitude des Français. C’est ce ressenti dont il faut tenir compte. Bien entendu, le verdict est sans appel concernant la politique telle qu’elle s’exerce au niveau national.

A ce sujet, la dissolution de juin 2024, incompréhensible et incomprise, a accéléré le sentiment de défiance à l’égard de la vie publique. Les élections qui ont suivi et n’ont permis à aucune majorité de se dégager, ainsi que les jeux complexes d’alliance entre partis pour constituer des gouvernements ,ont pu également donner une piètre image de la politique.

Le pays semble, en effet, désormais fracturé en trois blocs irréconciliables qui ne partageraient rien en commun. Les images « repoussoirs » de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, où s’échangent injures et cris à tout propos et à tout bout de champ, achèvent d’éloigner durablement nos compatriotes de cette politique là.

J’entends des remarques à ce sujet tous les jours en circonscription.

A contrario, loin de cette agitation, on note en lisant cette étude que le maire, élu de proximité s’il en est, bénéficie lui de 61% de confiance. C’est la preuve que la politique pragmatique de nos élus territoriaux est bien mieux considérée que la politique nationale, perçue comme désincarnée et lointaine.

Le plus inquiétant, c’est que cette étude montre que désormais 73 % de Français veulent « un vrai chef pour remettre de l’ordre » et que près de la moitié pense qu’il vaudrait mieux « moins de démocratie et plus d’efficacité ».

Alors que les Américains ont réélu Donald Trump à la présidence de leur république, que beaucoup de pays acquis solidement et depuis longtemps à la démocratie semblent désormais céder à la tentation de l’autoritarisme et des extrêmes (Etats-Unis, Pays-Bas, Autriche, Allemagne…) et alors même que la situation internationale se tend dangereusement, il nous faut être vigilant.

Aujourd’hui, nous avons une responsabilité forte à l’égard de nos concitoyens et de nos enfants. Nous devons, plus que jamais, faire de la pédagogie au lieu de faire de la démagogie en proposant des solutions simplistes et coûteuses pour capter un électorat mécontent.

Il faut prendre des décisions courageuses, notamment pour ce qui concerne la dette publique. Un pays n’est pas indépendant s’il est endetté. C’est une question de souveraineté nationale. C’est en étant courageux sur des sujets comme celui-là que nous regagnerons, peut-être, je l’espère, la confiance, le respect et qui sait ? l’estime des Français.

 

– 27 février 2025 –

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4 commentaires sur “Edito Février 2025 / Regagner la confiance”
  1. Bravo pour cet article, j’entends aussi la même chose dans ma commune.
    Non respect des engagements simples de campagne,  » ils sont tous pareils, ils promettent et après font ce qu’ils veulent ».
    Ils parlent de participatifs, d’associer les élus et habitants, d’être transparents et arrivés au pouvoir en use et en abuse comme des barons pour les copains et les amis. Les citoyens disent qu’ils ne voteront plus. Et en plus ils ont le culot de se faire passer pour des victimes, débordées, surchargées ne répondant pas aux demandes, questions, etc…
    Alors qu’au niveau local, ce sont et heureusement de plus en plus les communautés de communes, les différents société d’économies mixtes qui font le taf, il est plus qu’urgent de revoir la place des communes, des maires et le rôle des élus…L’UNEL fait des propositions en ce sens.

    1. Bonjour Monsieur Mellaza
      Le député a bien pris connaissance de votre message et vous remercie pour ce témoignage.
      Bien à vous,
      La permanence parlementaire

  2. Bonjour Didier
    Je ne peux que te suivre dans ton édito. Tu décris malheureusement une situation déplorable et nuisible pour notre démocratie. Pour rétablir un débat apaisé et constructif, nous ne pourrons éviter de modifier la constitution et les lois qui régissent notre pays. Nous ne sommes plus en 1958! Encore moins en 1789!! Mais qui pour le faire?
    Bon courage

    Cordialement
    Roger LE BERRE

    1. Bonjour Monsieur Le Berre,
      Le député a bien pris connaissance de votre message et vous en remercie.
      Bien à vous,
      La permanence parlementaire

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