Depuis le 22 mai nous examinons le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) pour la période 2024-2030. Cette actualité est l’occasion de faire le point sur un texte budgétaire fondamental pour nos armées, la souveraineté et l’indépendance de la Nation.
Lorsque j’étais membre de la Commission de la Défense et de Forces Armées de l’Assemblée nationale, et en particulier comme Rapporteur pour avis du budget de la Marine nationale, j’ai participé activement aux travaux de la précédente LPM et défendu la place de la Marine nationale au sein de nos forces armées.
Aujourd’hui, je reste très attentif au contenu de ce texte qui engage nos armées sur une trajectoire budgétaire ambitieuse, et qui concernera directement – par sa composante maritime – la base navale de Brest, les personnels et les familles qui y travaillent et y vivent.
Contexte & budget :
Avec la loi de programmation militaire pour la période 2019-2025, le président Emmanuel Macron et sa ministre des Armées, Florence Parly, avaient souhaité un effort de réparation de nos forces, abîmées par plusieurs décennies de coupes budgétaires. Le projet de loi de programmation militaire que nous examinons s’inscrit dans son prolongement en portant l’effort de défense à 2% de la richesse nationale à partir de 2025.
Comme l’a souligné le Ministre des Armées, Sébastien Lecornu, « Avec 413 milliards d’euros de dépenses militaires prévues pour les sept prochaines années, le projet de loi de programmation militaire 2024-2030 doit permettre à la France de faire face aux nouvelles menaces qui pèsent sur elle, et à maintenir son rang parmi les premières puissances du monde ».
Cette LPM est le fruit d’un réexamen approfondi du modèle des armées françaises – armée d’emploi – qui confirme et renforce les grands fondamentaux de notre défense dessinés dans les années 1960 et remis à jour dans les années 1990 : une défense de l’Hexagone et des Outre-mer qui repose sur la dissuasion nucléaire ; des forces de souveraineté et des capacités de projection et d’intervention seule ou en coalition, sous bref préavis, partout dans le monde ; portée par une armée professionnelle, soutenue par une réserve opérationnelle pleinement intégrée, et appuyée sur une base industrielle et technologique de défense (« BITD ») souveraine.
Quels sont les objectifs de la LPM ?
Dans un contexte de tensions internationales qui perdure la nouvelle LPM s’organise autour de 4 axes d’efforts pour nos armées :
Conforter les fondamentaux de notre défense (dissuasion ; renforcement des postures permanentes de protection ; renseignement et contre-ingérence ; forces spéciales ; réactivité ; outre-mer ; consolidation du socle d’entraînement)
Adapter notre outil militaire à l’évolution des menaces (maîtrise des milieux historiques à l’horizon 2030 ; drones ; défense sol et surface-air (dsa) ; économie de guerre ; munitions ; maintien en condition opérationnelle)
Réussir les sauts technologiques (innovation, avancées et ruptures technologiques ; spatial ; maîtrise des fonds marins ; cyber)
Accroître les forces morales (modèle RH ; montée en puissance de la réserve opérationnelle ; renforcement des soutiens ; amélioration des conditions de vie et de travail ; transitions ; résilience)
Brest et la Marine nationale ?
Compte tenu de la modernisation déjà entamée sur la base navale de Brest-Lorient, à la fois cœur de la composante navale de notre dissuasion nucléaire avec les SNLE, grand port militaire, centre de vie et de formation (Ecole Navale, Maistrance, Ecole des Mousses, CIN…), bases d’aéronautique navale, centre de maintien en condition opérationnelle de nos navires avec l’Arsenal, sites industriels de défense (Naval Group, Thalès…), cette LPM est également fondamentale pour notre territoire.
A date, on note que la LPM confirme la modernisation de la Marine à l’horizon 2030 avec 3 Bâtiments ravitailleurs de forces, 3 Frégates de défense et d’intervention (FDI), 7 Patrouilleurs hauturiers, 6 SNA Barracuda et les programmes majeurs SNLE 3G et Porte-avions de nouvelle génération (PANg) qui seront en cours de réalisation.
La Marine poursuivra son effort de dronisation entamé lors de la précédente LPM, notamment sous la mer et embarqué. Une capacité de maîtrise des fonds marins sera capable d’engager des moyens d’intervention (robots et drones) jusqu’à une profondeur de 6 000 m. Le futur système de lutte anti-mine marine poursuivra le renouvellement de la capacité de guerre des mines.
Je note également que pour l’Outre-Mer le renouvellement des capacités débuté lors de la précédente LPM se poursuivra avec la livraison des Patrouilleurs Outre-mer (POM) et l’arrivée de la première corvette hauturière destinée à remplacer les frégates de surveillance.
Je serai attentif à ce que Brest bénéficie de la continuité des investissements déjà réalisés et des moyens annoncés dans cette nouvelle LPM, pour confirmer son statut de premier port militaire de l’Atlantique.
En savoir plus sur la LPM 2024-2030 avec :
=> le Livret de Présentation du Ministère des Armées.
=> l’accès au dossier législatif à l’Assemblée nationale.
– 23 mai 2023 –