Priorité donnée aux enjeux de santé
La Première Ministre Elisabeth Borne, le Ministre de la Santé et de la Prévention Aurélien Rousseau et la Ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo viennent d’annoncer des mesures pour l’amélioration de l’accès aux soins et des conditions de travail des acteurs de la santé. Ces mesures visent à renforcer l’attractivité du secteur en tenant compte, notamment, de la pénibilité du travail de nuit.
Télécharger les mesures pour l’amélioration de l’accès aux soins et des conditions de travail des acteurs de la santé (annonces du 31 août 2023).
Mieux valoriser le travail de nuit, le dimanche et les jours fériés
- Les infirmiers et aides-soignants verront la rémunération de leurs heures de nuit rehaussée de 25 % par rapport au tarif de jour, et le forfait versé pour le travail le dimanche et jours fériés augmenté de 20 %.
- Le tarif de la garde de nuit des médecins sera, lui, augmenté de 50 % dans le public comme dans le privé, et les astreintes des praticiens seront revalorisées à l’hôpital public à hauteur de celles versées dans le privé.
- La Première ministre a également rappelé que l’attractivité de l’hôpital passe aussi par une modernisation de son organisation et des conditions de travail ainsi que par plus de proximité dans les prises de décision du quotidien. Elle a ainsi demandé aux ministres d’intensifier le travail pour attirer et fidéliser sur les métiers de la santé et du soin.
Valorisation du travail de nuit : les mesures s’appliqueront en Ehpad public
Ces revalorisations salariales concernant le travail de nuit, le dimanche et les jours fériés à l’hôpital s’appliqueront également en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) public. C’est ce qu’a annoncé Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, le 6 septembre 2023 lors des Universités d’été de la Fédération hospitalière de France (FHF).
Une nouvelle impulsion au système de santé
Dans ses vœux aux acteurs de la santé de janvier 2023, le Président de la République avait défini en ce sens deux objectifs clairs :
- Fixer un cap aux soignants en redonnant du sens et de l’attractivité à leur métier ;
- Favoriser au quotidien l’accessibilité aux soins des Français.
Des annonces attendues de longue date
Ces mesures de revalorisation sur le travail de nuit et la pénibilité étaient une demandées de longue date du monde hospitalier.
Ces revalorisations viennent ainsi pérenniser les dispositions provisoires décidées à l’été 2022, alors que l’hôpital se retrouvait sous haute tension avec la multiplication des fermetures dans les services d’urgences, et prolongés depuis.
La Fédération Hospitalière de France se félicite de ce signe fort adressé aux soignants
Dans son communiqué du 31 août 2023 la Fédération Hospitalière de France (FHF) se félicite de ce signe fort adressé aux soignants qui permettent à l’hôpital public d’assurer sa mission au service de tous, 24h/24 et 7j/7. Si ces mesures ne suffiront bien entendu pas à elles seules à répondre aux enjeux d’attractivité et de fidélisation à l’hôpital – enjeu prioritaire pour le système de santé – elles y contribuent fortement.
Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024
Concrètement, ces annonces – inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024 – entreront en vigueur en janvier 2024.
Elles représentent une enveloppe de 1,1 milliard d’euros en année pleine.
Du fait de la prise en compte de l’ancienneté, les revalorisations seront « plus avantageuses » pour les soignants. L’augmentation consiste ainsi en un pourcentage du salaire, et non plus à un doublement d’une indemnité fixe. Pour une infirmière en milieu de carrière, qui effectuerait douze nuits par mois, cela représentera 300 euros brut d’augmentation ; 496 euros en fin de carrière.
Renforcement des compétences d’acteurs
Ces annonces s’inscrivent dans un contexte d’une démographie médicale compliquée. Selon les dernières projections de la Drees, l’accès aux professionnels de santé ne devrait en effet commencer à s’améliorer que d’ici une dizaine d’années.
Le communiqué de la Drees sur la démographie des professionnels de santé au 1er janvier 2023.
A travers ces mesures -attendues de longues date – le gouvernement vise par le renforcement des compétences d’acteurs tels que les pharmaciens, qui vont être autorisés à délivrer dans certains cas des antibiotiques. Il en va de même de l’autre levier, qui permet la flexibilité au niveau territorial, avec la publication cet été d’une instruction sur le nouveau droit de dérogation accordé aux agences régionales de santé.
– 31 aout 2023 –