La formation des thanatopracteurs est aujourd’hui fragilisée en France. Saisi par un habitant de la circonscription, j’ai interrogé le ministre pour cette profession – essentielle à l’accompagnement des familles dans le deuil – puisse bénéficier d’une formation adaptée et de qualité.
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Thanatopraxie : Témoignage d’un habitant de la circonscription
Cette question écrite fait suite au témoignage reçu d’un professionnel de terrain : un habitant de la circonscription, thanatopracteur depuis 20 ans, gérant d’une société de soins funéraires et également formateur dans cette discipline. Son message est clair : la profession de thanatopracteur est aujourd’hui mise en difficulté par une modification réglementaire récente, issue de la loi de bioéthique du 2 août 2021 et de son décret d’application du 27 avril 2022.
Un décret qui prive les thanatopracteurs d’un outil essentiel de formation
Jusqu’à récemment, les laboratoires d’anatomie, accessibles grâce aux dons du corps à la science, permettaient aux thanatopracteurs d’acquérir les compétences indispensables à l’exercice de leur métier, notamment en matière de reconstruction post-traumatique. Or, le décret de 2022 a supprimé l’accès de ces professionnels à ces structures. Ce changement s’applique aussi bien à la formation initiale qu’aux formations complémentaires. La conséquence est directe : sur le terrain, des thanatopracteurs sont aujourd’hui démunis face à certaines situations complexes, notamment lorsqu’il s’agit de présenter un défunt dans un état digne à la famille.
Un métier oublié du législateur
Dans son témoignage, ce professionnel regrette que « lors de l’élaboration de ce décret, le législateur n’a à aucun moment pensé à cette belle profession qu’est la thanatopraxie ». Et les conséquences humaines sont lourdes : « imaginez la douleur des familles qui ne peuvent pas voir leur proche décédé, faute d’un soin approprié. Pour pallier ce manque, certains thanatopracteurs n’ont aujourd’hui d’autre choix que de partir à l’étranger pour se former, notamment en Belgique, où une formation sur corps donnés à la science est toujours possible. »
Une profession essentielle, trop souvent invisible
La thanatopraxie, souvent mise en lumière uniquement à la Toussaint, est pourtant une profession de proximité, humaine et essentielle au deuil des familles. Or, les difficultés actuelles de formation menacent la qualité des services funéraires en France. Au travers de cette question, j’attire l’attention du Gouvernement sur les conséquences concrètes du décret de 2022 pour les thanatopracteurs et l’interroge sur une possible révision du cadre réglementaire est envisagée, afin de permettre à ces professionnels d’accéder à nouveau aux laboratoires d’anatomie pour se former et de préserver une qualité de service digne pour les familles endeuillées.
– 6 mai 2025 –