Ma réaction au discours de politique générale de Michel Barnier
Michel Barnier, Premier ministre, a prononcé mardi 1er octobre à l’Assemblée nationale son discours de politique générale.
Dans des conditions politiques inédites et à la tête d’un gouvernement de coalition, le nouveau Premier ministre, avec un discours caractérisé par une très grande retenue et un souci d’apaisement, a développé certains thèmes et s’est inspiré de valeurs qui me sont chers.
Ainsi, il a tenu à rappeler que sous son gouvernement, il n’y aurait aucune tolérance à l’égard du racisme et de l’antisémitisme, à l’égard des violences faites aux femmes ni à l’égard du communautarisme.
Il a également souligné qu’il n’y aurait aucun accommodement sur la laïcité, qu’aucune discrimination ne serait acceptée pas plus que la remise en cause de la loi Veil sur l’avortement, de la loi sur le mariage pour tous ou de la loi sur la procréation médicalement assistée.
Concernant la question de la sécurité et de la surpopulation carcérale, il a manifesté son ambition de construire davantage de places de prison. Aujourd’hui notre pays compte 80.000 détenus pour seulement 62.000 places de prison. Cette situation est à la fois nuisible en matière de dignité des conditions de détention mais aussi parce qu’elle ne permet pas davantage d’incarcération.
Concernant la vie quotidienne des Français, je me réjouis que le Premier ministre ait fait part de son souhait de prendre les mesures nécessaires en matière de construction de logements, de relance de l’investissement locatif et d’accession à la propriété, notamment pour les primoaccédants. Pour se faire, il souhaite l’extension du prêt à taux zéro sur tout le territoire et la simplification des normes pesant sur la construction des logements neufs ou sur la réhabilitation du bâti ancien. Des propositions de nature à redonner du souffle aux professionnels du bâtiment.
Il a également exprimé son désir que, 40 ans après les grandes lois de décentralisation, soit bâti un nouveau contrat de responsabilité entre les collectivités et l’État, et que soient respectées les compétences des collectivités locales en les renforçant. Ses annonces visant à faciliter les projets d’expérimentation au niveau local, à mettre en œuvre avec pragmatisme la politique du zéro artificialisation nette, à soutenir le déploiement des services publics en milieu rural sont des gages de confiance à l’égard des territoires.
Le Premier ministre s’est par ailleurs engagé à reprendre l’examen de plusieurs projets de loi – interrompu par la dissolution – que je soutiens. Je pense en particulier au projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole, très attendu par le secteur, mais aussi au projet de loi sur la fin de vie.
Enfin, il en a appelé au compromis qui ne saurait se confondre avec la compromission et enjoint les élus à prendre soin de la République qui est fragile, à prendre soin de l’Europe qui est nécessaire et à prendre soin de la France et des français en dépassant nos divisions.
Mon seul bémol – et il est de taille – au sujet de ce discours de politique générale, concerne la politique du Bien Vieillir. Un sujet majeur qui concerne au premier plan notre région et notre département, au vu de la situation plus que critique de nos EHPAD.
Sur ce dernier point, j’attends plus et mieux de ce nouveau gouvernement.
– 2 octobre 2024 –