Infirmiers libéraux : malaise au sein de la profession
Deux jours avant la mobilisation des « Infirmiers libéraux en colère » qui s’est tenue à Paris, j’ai reçu à ma permanence parlementaire ce 2 avril des infirmiers du Finistère venus m’exposer la réalité de leur métier et les difficultés qui sont les leurs. Ce collectif asyndical et apolitique IDEL s’est formé en avril 2023 et regroupe de nombreux infirmiers libéraux exerçant sur le territoire breton. Le 19 mars, le collectif organisait également une grève nationale, avec des mouvements organisés dans le Finistère.
Dans un long échange, ces professionnels ont tenu à m’alerter sur le malaise existant et qui s’amplifie au sein de la profession.
Les infirmiers, partenaires de la politique de maintien à domicile
Alors que le gouvernement déploie une politique de maintien à domicile, 60% des cabinets infirmiers envisageraient de cesser leur activité. Ce sont les chiffres annoncés par le collectif reçu.
En cause, les raisons ci-dessous avancées :
- Le manque de reconnaissance de la pénibilité de la profession (les infirmiers reçus saluent toutefois l’aide gouvernementale MaPrimeAdapt’ qui permet l’adaptation des logements à la perte d’autonomie) ;
- Une absence d’ augmentation des revenus depuis 15 ans ;
- Des processus administratifs de plus en plus complexes et chronophages (difficultés menant à des indus liés à des erreurs administratives ou des incohérences de facturations) .
Le paradoxe du métier
Les infirmiers libéraux m’on rappelé – à juste titre – le dévouement total qui a été le leur pendant la crise sanitaire auprès des citoyens. Pendant la crise, ils ont eu un rôle « pivot » dans le système de soin, ont mis en place les centres de dépistage, et été en première ligne. Aujourd’hui, en manque de reconnaissance sur leur engagement pendant la crise covid, ils expriment leurs difficultés tant sur le plan physique, que psychologique, qu’économique.
Les infirmiers reçus parlent du « paradoxe du métier » car exerçant un métier du soin, ils sont eux-mêmes, souvent, mal soignés ou mal couverts (le coût de leur prévoyance étant souvent très onéreux).
Accompagner les infirmiers dans la mutation de leur métier
Dans ce contexte, j’ai rappelé à ce collectif combien les infirmiers libéraux jouent un rôle majeur dans le système de santé. Depuis 2017, des mesures sont prises pour la reconnaissance de la place qu’occupe cette profession :
- A ainsi été créé le bilan de soins infirmiers, qui a permis aux infirmiers et aux infirmières d’être accompagnés par un effort de plus de 700 millions d’euros depuis 2020.
- L’indemnité forfaitaire de déplacement a été augmentée de 10 %.
- Le Ministre, dans les jours qui ont suivi sa prise de fonction, a reçu les trois syndicats d’infirmiers libéraux afin de discuter de leurs attentes et de leurs revendications.
- Une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été diligentée afin d’évaluer la pénibilité de leur métier. Cette enquêtes étaient réclamée depuis des années. Elle est désormais en cours et les organisations des infirmières et des infirmiers ont salué cette décision.
- A également été lancé le chantier de l’attractivité.
- A été créé en décembre 2023 le statut d’infirmier référent, auquel sera donné du contenu avec les organisations syndicales.
- La majorité a également le statut d’infirmier en pratique avancée (IPA). Les décrets d’application, publiés dans les prochaines semaines, y donneront un contenu concret.
Le Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention de France rappelait encore récemment que : « Les infirmières et les infirmiers ont un rôle essentiel dans notre système de santé. Il faut les accompagner dans la mutation de leur métier, aux côtés des médecins et des autres soignants qui prennent en charge la santé des Français. »
– 2 avril 2024 –
Bonjour
Je ne sais pas si c’est du domaine du possible mais les actes sont payés aussi un peu n’importe comment :
1er acte payé à 100 %
2nd acte payé à 50%
Et tous les autres gratuits….
C’est aussi sans compter les appels aux médecins pour les renouvellements de traitements, les passages à la pharmacie et autres qui ne sont pas comptés !
Quel métier est payé ainsi ?? Aucun a ma connaissance
Bonne journée
Bonjour,
Merci à vous pour ce commentaire laissé sur le blog.
Le député, dans les échanges qu’il a eus avec plusieurs professionnels, a bien en tête la réalité du métier que vous décrivez.
Le ministre de la Santé a lancé une mission IGAS sur la pénibilité du métier d’infirmière.
Nous restons en contact pour le suivi de ces travaux.
Bien cordialement,
La permanence parlementaire
Bonjour
Parle t’on également de notre retraite à 67 ans qui pour beaucoup n’y arriveront pas à cause de leur problème de dos…..
Non ! !
Une retraite minable si on part avant.