Echanges et rencontres autour de la question du « repowering »
J’ai souhaité organiser le 3 décembre 2018 une rencontre avec les professionnels et les collectivités concernés par la question du « repowering », à savoir le renouvellement, ou la montée en puissance, des éoliennes terrestres que nous connaissons bien sur la circonscription. Ainsi il y a déjà près de 20 ans qu’a été installé le parc éolien de Plouarzel (« Plouarzel I ») ou 15 ans pour celui de Plourin. Plusieurs autres ont suivis depuis.
Aujourd’hui ces parcs sont bien intégrés dans l’environnement et le paysage quotidien, néanmoins les technologies évoluent et les structures et équipements installés dans ces parcs vieillissent. Les professionnels souhaitent donc adapter les éoliennes existantes et effectuer des montées en puissance qui passent, le plus souvent, par des modifications de la taille des mâts ou des pales.
La question des impacts environnementaux et des procédures d’autorisation se pose alors, à la fois pour les producteurs et les collectivités. L’objectif de cette demie-journée était donc de faire le point sur cette question importante pour l’effectivité de la transition énergétique du territoire.
Avec la collaboration d’André TALARMIN, Maire de Plouarzel et Président de la CCPI, j’ai souhaité réunir ces différents acteurs pour connaitre les enjeux de la question du « repowering » au niveau national et en cerner les enjeux au niveau local, à l’échelle de la circonscription.
La table ronde organisée le 3 décembre en Mairie de Plouarzel a donc réuni des élus et représentants des communes de Plouarzel, de Plourin, de Ploumoguer, de Lanrivoaré, du Conquet et de Lampaul-Plouarzel, le président du Syndicat Départemental d’Energies et d’Equipement du Finistère (SDEF), un représentant de la DREAL ainsi que des représentants des sociétés exploitantes et des professionnels, à savoir ENGIE GREEN et FRANCE ENERGIE ÉOLIENNE.
Les enjeux et contraintes ont été clairement identifiés et les progrès en matière de simplification des procédures issus de la loi « Essoc » (Loi pour un Etat au service d’une société de confiance, du 11 août 2018) ont été salués. Néanmoins des interrogations demeurent quant aux situations dans lesquelles une nouvelle autorisation environnementale sera nécessaire, ou une simple déclaration, en fonction par exemple de la hauteur du mât.
La notion de modification « notable » ou de modification « substantielle » a été discutée à cet égard, et les intervenants ont échangé sur l’initiative du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire qui, par une Instruction du 11 juillet 2018 « relative à l’appréciation des projets de renouvellement des parcs éoliens terrestres », a précisé la situation au bénéfice de la continuité de la transition énergétique. Ainsi, les critères et seuils d’appréciation permettant de juger du caractère substantiel de la modification, qui entraîne une nouvelle autorisation ou non, sont clarifiés. il s’agit également de donner aux exploitants une meilleure visibilité dans le choix des solutions techniques à retenir pour la poursuite de l’exploitation de leurs installations.
On notera enfin qu’en complément de cette approche de simplification, un décret est intervenu le 29 novembre pour améliorer le dispositif de l’autorisation environnementale, simplifier encore le droit et le contentieux applicables aux éoliennes terrestres.
Au niveau local les acteurs partagent également ce besoin de simplification et de visibilité en cas de « repowering », tout en soulignant les spécificités du territoire. Ainsi l’habitat diffus pose des difficultés quant aux règles de distance des parcs éoliens avec les habitations, surtout en cas d’augmentation de la taille des mâts. De même les contraintes liées à l’aviation (aéronautique navale essentiellement) et à l’importante couverture des radars militaires soulèvent des difficultés pour l’extension des parcs existants.
Autant de questions sur lesquelles je suis mobilisé pour relayer les préoccupations des collectivités, des professionnels, et obtenir des informations auprès de l’Etat.
A la suite de ces présentations et échanges j’ai accompagné les participants sur le terrain, sur le site du parc « Plouarzel I », pour prendre la mesure des contraintes matérielles et du vieillissement des installations.