Intervention devant la classe de terminale
Ce vendredi 6 décembre, je me suis rendu au lycée brestois La Croix Rouge La Salle pour un temps d’échanges avec des élèves de terminale.
C’est un établissement que je connais bien : j’avais déjà eu l’opportunité d’échanger avec des lycéens en février dernier et j’ai fréquenté ses bancs il y a (quelques) années !
> A relire : mon intervention devant les élèves de la Croix Rouge – article blog du 2 février 2024
L’Enseignement Moral et Civique, une étape clé pour ces citoyens en herbe
Notre rencontre s’inscrit dans le cadre de leur programme d’Enseignement Moral et Civique. Ce module a notamment vocation à les accompagner dans le développement de leur jugement critique, du sens de l’engagement, ainsi que dans la compréhension du rôle de la règle et du droit.
Les lycéens se plongent ainsi dans l’étude des principes au fondement de notre démocratie ainsi que de la citoyenneté. Avec deux objectifs assignés à cet enseignement par l’Education nationale : cultiver le sentiment d’appartenance à la communauté des citoyens et développer la volonté de participer à la vie démocratique.
Nos communes sont également un formidable laboratoire pour appréhender la citoyenneté ! Le Conseil municipal des jeunes (CMJ) est en effet une autre façon d’acculturer les jeunes à ces enjeux et revigore le fonctionnement de notre démocratie. J’ai pu récemment le constater lors d’un échange avec le CMJ Saint-Renan, venu à Paris visiter l’Assemblée nationale.
> Sur ce sujet :
A quoi sert le député ?
Notre échange a tout d’abord porté sur mon parcours et les motivations qui m’ont conduit à me présenter comme député. Rappelant mon passé d’élu local (maire et conseiller départemental), j’ai indiqué que le mandat de député s’inscrivait dans la suite logique de cet engagement politique (pour en savoir plus : mon parcours ).
La question du non-cumul des mandats a également été abordée. Cette réforme a eu de nombreux mérites : elle a permis un renouvellement profond de la classe politique, de rendre plus accessible le mandat parlementaire qui semblait auparavant réservé à certains « notables » . Une très bonne chose pour la démocratie ! Mais avec quelques revers : parfois une déconnection avec le terrain et des difficultés à se départir du militantisme pour embrasser la culture du dialogue parlementaire. Le fait d’avoir eu une expérience d’élu local – et d’avoir ainsi côtoyé les citoyens et participé à la construction de la décision politique dans un autre cadre – est à mon sens un atout pour se préserver de ces écueils.
Autre point sur lequel les jeunes m’ont interrogé, mon changement de parti politique. Je leur ai expliqué ne plus me sentir en adéquation avec plusieurs idées défendus par mon précédent parti. En particulier la valorisation du travail, une conviction au cœur de mon engagement.
Nous avons ensuite pu échanger sur le quotidien et le rôle d’un député. Le parlementaire a pour mission de voter la loi et de contrôler l’action du gouvernement. Si le député est un « représentant de la nation », cela n’exclut pas la proximité avec le terrain, bien au contraire. J’attache en effet une grande importance à toutes ces rencontres en circonscription, ces échanges avec les citoyens, entreprises, associations, etc. Elles sont de nature à nourrir le travail parlementaire et permettent de jauger de l’efficacité du déploiement des politiques publiques. Un partage entre Paris et la circonscription qui requiert une certaine organisation !
> Pour en savoir plus : mon agenda
Et le collaborateur dans tout ça ?
Lors de ce déplacement, j’étais accompagné par l’une de mes collaboratrices, Klervi, qui s’est également prêtée au jeu des questions. Elle a présenté son parcours et les missions du collaborateur parlementaire : gestion des sollicitations locales, préparation et participation aux rendez-vous et déplacements, appui dans la communication. L’accent a été mis sur le blog, l’outil que je privilégie pour retranscrire toute mon activité, en particulier mes travaux à l’Assemblée et mes échanges en circonscription.
Des précisions ont été apportées quant au statut du collaborateur. Tout d’abord, il convient de bien le distinguer du militant politique : si le collaborateur doit bien entendu partager les même valeurs que le député, il n’a pas l’obligation d’avoir sa carte dans le parti politique. En outre, il est par nature sur un poste à « durée déterminée » car tributaire du mandat du député. Autre sujet évoqué, les compétences que requiert ce poste : curiosité, loyauté, sens du relationnel, capacités rédactionnelles entre autres. Klervi a également souligné la diversité des activités et des sujets traités, une polyvalence qui selon elle fait la richesse du poste.
Elia, en stage durant deux semaines à la permanence parlementaire de Saint-Renan, est également intervenue auprès des élèves. Actuellement en Master Conflictualités et Médiation à l’Université Catholique d’Angers, elle a précisé les raisons qui ont motivé sa demande de stage auprès d’un député, telles que l’envie de mieux comprendre le lien entre la décision nationale et l’action locale. Elia est, par ailleurs, originaire de Plouzané, l’une des 32 communes de la circonscription.
Une actualité politique qui prête au débat !
Au vu de la situation politique inédite, les questions des élèves ont porté sur l’actualité et la motion de censure, l’un des moyens à disposition du Parlement français pour contrôler le gouvernement et lui exprimer son désaccord.
Récemment adoptée, celle-ci met malheureusement encore une fois la France à l’arrêt. Je leur ai donc fait part de ma vision sur le sujet et sur l’avenir politique français.
> Sur ce sujet : motions de censure : ma réaction
Le projet des élèves
Cet échange s’inscrit dans le cadre d’un projet collectif porté par les élèves. Ils doivent créer un parti fictif, un programme, tenir des discours. Une véritable campagne politique ! A travers cet exercice, ils apprendront à se construire une opinion personnelle, à débattre et comprendront davantage notre système politique. Ce qui est primordial pour ces étudiants à l’aube de la majorité.
J’ai pris beaucoup de plaisir à discuter avec ces jeunes, curieux et attentifs ! Un grand merci à eux pour ces échanges spontanés ainsi qu’à l’établissement pour cette invitation.
– 9 décembre 2024 –