Je suis très régulièrement en contact avec l’association des vétérans des essais nucléaires (AVEN), en tant qu’élu d’une circonscription où vivent de nombreux anciens militaires et personnels civils ayant participé au différents essais nucléaires français dans le Sahara, mais surtout en Polynésie jusqu’en 1996.
Ce mardi 18 avril je recevais ainsi à nouveau MM. Lardier, Président de l’AVEN 29 et 22, et Youinou, Secrétaire, pour un point de situation des actions de l’association et des attentes de ses membres, aussi bien au niveau départemental que national.
Parmi les sujets que nous avons abordés :
La liste des maladies radio-induites, c’est à dire des maladies reconnues par la réglementation comme étant directement provoquées par l’exposition aux radiations ionisantes issues des essais nucléaires, doit être remise à jour régulièrement pour intégrer l’évolution des maladies chez les vétérans et permettre l’indemnisation des victimes. Ainsi, la liste prévue par le décret du 15 septembre 2014 doit être revue par la Commission Consultative de Suivi des Conséquences des Essais Nucléaires (CCSCEN). Cette Commission ne s’étant pas réunie depuis 2021, j’ai alerté le Ministre de la Santé, François Braun, sur la nécessité de tenir au plus vite une réunion du CCSCEN. Voir mon courrier au Ministre des Solidarités et de la Santé, ICI.
La question des préjudices par ricochet mobilise également l’AVEN afin de faire reconnaître les préjudices supportés par les proches des victimes d’une maladie radio-induite. J’ai déjà soutenu cette démarche, notamment en interrogeant le Gouvernement par une Question Ecrite sur ce sujet.
=> Voir ma Question Ecrite, ICI.
Le sujet du préjudice d’anxiété est aussi porté par l’association pour voir reconnaitre l’inquiétude permanente de déclarer une maladie radio-induite chez les personnels ayant participé aux essais nucléaires. Dans le même esprit que ce qui est pratiqué au bénéfice des victimes de l’amiante, l’AVEN défend ainsi une reconnaissance de ce préjudice. Je suivrai avec attention les démarches en cours à ce sujet.
Ensuite, nous avons échangé sur les conséquences des expositions aux radiations sur la descendance des vétérans ; une enquête sanitaire est actuellement en cours chez les enfants et petits-enfants. Je note qu’une première série de résultats avait été communiquée lors de la table ronde organisée en juillet 2021 par le Président de la république, et à laquelle j’avais demandé à la Ministre des Armées que l’AVEN soit associée.
Enfin, j’ai noté que le prochain Congrès National de l’AVEN, se tiendra le 4 et 5 novembre prochains, à Saint-Quay-Portrieux. En fonction de mes disponibilités je tenterai de m’associer à ce moment important pour la vie de l’association.
=> Mieux connaitre l’AVEN : ICI.
Monsieur le Député,
j’habite à Clohars-Carnoet. J’ai 75 ans dont deux ans et demi à Totégégie et Fangataufa pour les besoins du service. J’étais militaire à la 115ème CMGA section produits noirs. Le travail consistait à la réfection et la décontamination des sites entre les tirs. Cela s’effectuait en short et sandalettes. J’ai porté plusieurs dosimètres dont un m’a contraint le 30 septembre 1968 à des examens médicaux (sur place assurés par le SMSR) anthropospectrogammamétrique radiotoxicologique et un voyage dans le caisson. De retour en métropole, des problèmes de santé surgissent. En 1975, éclatement des gencives, pertes de dents, nourriture 1er âge. Diagnostic : importante ostéolyse traitement au Propofan puis errance thérapeutique. En 2005, je rencontre un Professeur des Universités Praticien hospitalier et Directeur d’une unité dentaire qui, tout en pratiquant une exérèse totale, me conseille de me rapprocher de l’armée. J’obtiens en 2006, signé de la ministre des armées de l’époque, mon Livret Médical Militaire sur lequel est décrit une contamination avec traces de Cérium 144 et Strontium 90 en date du 30/11/68 (citée supra). Au crépuscule de la vie, après plus d’un demi-siècle d’anxiété et la crainte de développer une maladie grave même si le cancer de la prostate et 37 séances de radiothérapie ne compose pas la liste des maladies radio induites établie unilatéralement. Dois-je me satisfaire du mépris de l’état puisque encore de nos jours il est appliqué l’adage du : devoir servir, droit d’en mourir.
Je vous écris comme j’ai pu écrire à tant d’autres qui ne m’ont pas répondu.
Bonsoir Monsieur Tanguy,
Le député Didier Le Gac accuse réception de votre commentaire et vous en remercie.
Nous faisons le point sur votre demande et revenons vers vous rapidement.
Bien à vous,
Yann Rabuteau
Collaborateur du député Didier Le Gac
Bonjour Monsieur le Député, je tiens à cous remercier pour l’intérêt que vous portez envers notre association.
Merci de recevoir régulièrement Messieurs J Youinou (membre du bureau directeur de l’AVEN ) et Denis Lardier président départemental .
J’ai personnellement interpellé les différents ministères en particulier celui de la santé afin qu’une réunion en présentiel de la commission de suivi soit organisée ainsi que notre descendance et celui des armées ne serait que pour classifier les vétérans des essais nucléaires (A combattant ou OPEX?) qui nous permettrait de prétendre au TRN .
Je ne manquerai pas de vous informer des suites de ces interventions .
Je souhaite vivement vous rencontrer lors de notre prochain congres comme invité .Avec mes cordiales salutations jL (Président National AVEN )
Monsieur le président,
Le député vous remercie vivement pour votre commentaire et reste à votre disposition sur l’ensemble de ces sujets.
Bien à vous,
Yann Rabuteau – Collaborateur parlementaire de Didier Le Gac