Ce jeudi 24 juillet, j’ai eu le plaisir de visiter l’entreprise Breizhwood située à Plabennec, avec ma suppléante Anne-Thérèse Roudaut.
Spécialisée dans la construction et l’aménagement bois, Breizhwood place l’apprentissage et l’épanouissement de ses salariés au cœur de son modèle.
=> Nous avons été accueillis par Renaud Fermentel, gérant de l’entreprise, Didier Lamade, directeur du CFA du Bâtiment du Finistère et Mathilde Legrand, responsable communication à la FFB Finistère.
Soutenir l’apprentissage et valoriser les salariés
Ancien compagnon du devoir en charpente-construction bois, Renaud Fermentel a toujours eu la fibre de la transmission. Il a d’abord partagé son savoir en tant que formateur, avant de franchir le pas de l’entrepreneuriat en 2011. En parallèle de sa casquette de chef d’entreprise, il s’est investi dans le monde syndical, au sein de la FFB Finistère, pour défendre la voix des entreprises du bâtiment.
14 ans après sa création, Breizhwood compte 23 salariés. Particulièrement attentif au bien-être de ses équipes, Renaud Fermentel collabore étroitement avec la CARSAT et l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) pour mettre en place des équipements innovants, allégeant la charge physique du travail.
Cette visite a également été l’occasion d’échanger avec plusieurs apprentis, aux parcours aussi riches que variés. Après un CAP charpente puis un BTS au lycée de l’Elorn à Landerneau, Gwendal est aujourd’hui en licence professionnelle à l’Université de Nantes. Il alterne trois semaines chez Breizhwood et trois semaines en cours. Il a fait le choix d’étoffer son cursus pour maîtriser à la fois les réalités du terrain et les exigences du bureau d’études.
Paul a également témoigné de son parcours. Après une première expérience dans la préfabrication bois, il a rejoint Breizhwood, animé par le désir de se rapprocher d’un travail du bois plus artisanal. Timtéo, de son côté, est titulaire d’un CAP en charpente bois et poursuit à la rentrée dans un CAP couverture.
La diversité de ces parcours et l’enthousiasme de ces jeunes illustrent à quel point l’alternance est une voie d’avenir.
=> Durant très longtemps, l’apprentissage n’a pas été reconnu à sa juste valeur dans notre pays. Injustement considérée comme une voie par défaut, trop peu de jeunes s’orientaient vers cette modalité de formation.
Aujourd’hui, cette image a changé : l’apprentissage séduit de plus en plus, tous niveaux de qualification confondus. C’est désormais un choix assumé, porteur de sens et d’opportunités concrètes. Cette évolution n’est pas le fruit du hasard mais d’une politique volontariste que nous menons depuis 2017. Et les résultats sont là ! En octobre 2023, nous avons atteint l’objectif symbolique d’un million d’apprentis. Une vraie réussite collective, au service de la jeunesse et de l’emploi.
Les métiers du bois ont le vent en poupe !
Si certaines activités du bâtiment peinent à recruter, les métiers du bois bénéficient d’une image attractive. Renaud Fermentel ne rencontre ainsi pas de difficultés particulières pour renforcer ses équipes.
Avant d’embaucher un apprenti, il propose systématiquement un stage de découverte. Cette étape est essentielle pour s’assurer que le jeune et l’entreprise partagent les mêmes attentes, les mêmes valeurs, et que chacun s’engage dans les meilleures conditions.
Point sur les règles et les aides à l’apprentissage
Cette rencontre a également été l’occasion de faire un point sur les dispositions législatives et règlementaires relatives à l’apprentissage.
Maintenir les aides à l’apprentissage pour ne pas casser la dynamique
Nous avons abordé plus en détail la question des aides à l’apprentissage.
≥ L’an dernier, la question du montant et des critères d’éligibilité à ces aides avait suscité de vives préoccupations chez les entreprises et les acteurs de la formation. Si, au final, une baisse avait bien été actée, le soutien financier en 2025 est resté à un niveau significatif : il est en effet passée de 6000 euros à 5000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés et 2000 euros pour les structures de taille supérieure. L’aide continue, en outre, à couvrir tous les niveaux de diplôme. Un signal fort, marquant notre volonté de maintenir une politique ambitieuse en faveur de l’apprentissage (sur ce sujet : mon rapport sur la mission travail et emploi du PLF 2025 ; mon communiqué de presse du 31 décembre 2024).
Mais les récentes annonces du Premier Ministre sur l’état de nos finances publiques laissent présager un nouveau coup de rabot pour 2026. Rapporteur pour avis du budget « travail et emploi », j’ai souhaité recueillir l’avis de mes interlocuteurs sur l’effet levier « réel » de ces aides (pour en savoir plus : budget 2026 – j’ai été nommé rapporteur pour avis de la mission « Travail et Emploi »).
Didier Lamade et Renaud Fermentel ont unanimement souligné l’importance de ces aides pour les entreprises.
En effet, accueillir un apprenti représente un investissement pour l’entreprise. En plus de l’encadrement technique, il s’agit aussi d’un engagement humain, qui implique un accompagnement sur les savoir-être, l’intégration et la montée en compétence.
=> Je serai particulièrement attentif à ce point dans le cadre des débats budgétaires, afin de ne pas enrayer cette belle dynamique en faveur de l’apprentissage.
CFA : alerte sur les conséquences de coupes budgétaires
Monsieur Didier Lamade a, par ailleurs, attiré notre attention sur la nécessité de soutenir les Centres de Formation des apprentis (CFA). Le CFA du Bâtiment du Finistère, qu’il dirige, est un acteur majeur de la formation dans le département, avec deux sites — à Quimper et à Gouesnou — accueillant 850 jeunes sur 13 formations, du CAP à la licence professionnelle.
Il nous a en particulier alertés sur les conséquences possibles des coupes budgétaires sur la politique de l’apprentissage. Le risque : que des services des CFA perçus comme « non productifs » – mais pourtant essentiels pour la réussite et l’accompagnement des jeunes, en particulier sur les volets socio-éducatifs – soient fragilisés. Il a également rappelé que le coût de la formation varie considérablement selon les secteurs : dans le bâtiment, les investissements en matériel et en équipements spécifiques rendent les formations naturellement plus coûteuses, ce qui justifie un soutien renforcé.
=> Nous avons convenu avec Didier Lamade de refaire un point à la rentrée plus approfondi sur l’ensemble de ces points.
Un grand merci à Renaud Fermentel et à ses équipes pour cette visite et nos échanges !
> A voir également sur ce sujet :
Au salon Foromap dédié à la formation et l’apprentissage – 18 janvier 2025
Chez les Compagnons du devoir – 6 décembre 2024
Accompagner, former et innover – le socle de l’AFPA – 28 octobre 2024
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-24 juillet 2025 –