Le sujet des risques liés à l’exposition à l’amiante constitue un enjeu de santé publique, et concerne aussi bien les professionnels que les particuliers. C’est pourquoi je suis toujours à l’écoute des acteurs du secteur de la prévention, de l’analyse et du désamiantage.
Ainsi j’ai reçu mardi 15 mars 2022 MM. Pierre-Yves Le Dreff, Ingénieur commercial auprès de la Direction Générale Adjointe de LABOCEA, et Anis Megdiche, Directeur des Opérations chez ITGA, pour échanger sur le secteur des professionnels de l’analyse de l’amiante.
LABOCEA, installé sur le site de la Pointe du Diable, au cœur du Technopôle Brest-Iroise, à Plouzané, et le premier laboratoire public territorial d’analyses de France : 600 collaborateurs et 22 000 m² de plateaux techniques sont répartis sur cinq sites en Bretagne (Brest/Plouzané, Quimper, Ploufragan, Combourg et Fougères). Au sein de ses nombreuses activités d’analyses, LABOCEA a également développé une capacité analytique et une offre élargie de prestations dans le domaine de l’amiante.
ITGA, société privée, est également acteur et leader de l’analyse et du repérage de l’amiante, parmi de nombreuses autres activités dédiées aux pollutions des bâtiments et à la chaine hygiène-sécurité-environnement.
Mes interlocuteurs représentants de deux structures expertes de l’analyse amiante sont venus me présenter les activités et enjeux de l’AFEL : « Abestos French Ethic Lab », association créée en janvier 2021 et regroupant les principaux laboratoires français accrédités pour l’excellence et l’identification d’amiante dans le bâtiment.
A ce titre le but principal de l’association est de valoriser et promouvoir la filière afin de conserver les compétences, le savoir-faire et les emplois en France pour développer une expertise à l’international.
Une filière d’excellence qui apparaît menacée :
Selon Monsieur Megdiche, également Président de l’AFEL :
« Si la capacité de procéder aux analyses sur le sol national devait disparaître sous la pression d’une concurrence non régulée, c’est l’excellence française développée depuis des décennies qui serait réduite à néant. Comme ailleurs, nos marchés évoluent, mais nous sommes convaincus que les avancées technologiques et les réflexions organisationnelles et structurelles sont des réponses plus adaptées pour préserver notre compétitivité. »
Ainsi, l’activité de laboratoires européens non soumis aux mêmes cadres réglementaires et grilles analytiques nationales menace aujourd’hui le développement de la filière française de l’analyse amiante, non seulement en termes économiques et d’emplois, mais également en termes d’exigences des méthodes et résultats. A terme c’est bien le développement, voire l’existence des compétences françaises en matière de repérage et d’analyse amiante – pourtant reconnues internationalement – qui apparaissent en danger sans une harmonisation des méthodes au sein de l’Union Européenne.
J’ai bien noté les inquiétudes exprimées par l’AFEL et resterai en contact avec ses membres sur ce sujet.