Salle comble pour une réunion publique à la croisée de l’innovation et du dialogue citoyen
Ce mardi 22 avril, à l’espace culturel de Saint-Renan, j’ai eu le plaisir d’organiser une réunion publique sur l’intelligence artificielle (IA). L’objectif ? Démystifier cette technologie et montrer comment elle s’intègre déjà dans notre vie quotidienne, ici même dans le Finistère. Cet échange a rassemblé près de 200 personnes, citoyens, experts et curieux, tous désireux de mieux comprendre les enjeux de cette révolution technologique.
Une table ronde grand public sur ce tsunami technologique
L’intelligence artificielle, ou IA, désigne la capacité d’une machine à imiter certaines fonctions de l’intelligence humaine : comprendre, apprendre, raisonner, décider. Prenons un exemple : lorsque vous tapez une question sur un moteur de recherche et qu’il vous propose une réponse pertinente, c’est déjà une forme d’intelligence artificielle. Quand votre téléphone reconnaît votre visage pour se déverrouiller, ou quand un GPS propose l’itinéraire le plus rapide, l’IA est à l’œuvre.
Mais depuis peu, l’IA fait un bond spectaculaire : elle peut maintenant rédiger des textes, traduire des langues, créer des images, voire prendre des décisions complexes dans le domaine médical, juridique ou économique. Ce changement rapide donne parfois le sentiment d’un tsunami technologique : une vague puissante, imprévisible, qui transforme en profondeur notre monde.
Depuis 2010, grâce au Big Data, à la puissance des ordinateurs et aux algorithmes, l’IA progresse à toute vitesse !
A mon invitation, des experts locaux sont venus partager leurs expériences concrètes, illustrant les multiples facettes de l’IA dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la santé, la banque et le conseil. Entre démonstrations, échanges et écoute, l’animation état assurée par Jean-Louis Le Corvoisier.
➡️ L’IA au service de l’agriculture : améliorer le bien-être animal
Jean-Luc Martin, fondateur de Tell Élevage, a présenté comment l’IA est utilisée pour optimiser les conditions d’élevage. Grâce à des capteurs et des algorithmes, il est possible de surveiller en temps réel la répartition des animaux dans les bâtiments, améliorant ainsi leur bien-être et la performance des élevages. Cette technologie permet également de réduire la consommation d’énergie et les coûts de santé animale.
➡️ L’IA en santé : une oreille attentive pour les patients
Hélène Colin, de l’entreprise brestoise OSO-AI, a introduit l’ »Oreille Augmentée des Soignants ». Ce dispositif innovant utilise l’IA pour analyser les sons dans les établissements de santé et détecter des situations anormales, comme des chutes ou des appels à l’aide, permettant ainsi une intervention rapide des soignants. Une avancée majeure pour la sécurité des patients et le soutien au personnel médical.
➡️ L’IA dans la banque : personnaliser les services pour mieux servir
Maxime Havez, du Crédit Mutuel Arkéa, a expliqué comment l’IA est utilisée pour mieux comprendre les besoins des clients. En analysant les données, la banque peut proposer des services plus adaptés, anticiper les attentes et optimiser ses opérations. Une approche qui place l’humain au centre, tout en tirant parti des technologies avancées.
Former pour ne laisser personne de côté
Tristan Bréhier, du groupe Polaria, a souligné l’importance de la formation et de l’accompagnement dans l’adoption de l’IA. Son entreprise aide les organisations à intégrer l’IA de manière éthique et humaine, en mettant l’accent sur la formation des équipes et l’adaptation des processus. L’objectif est clair : faire de l’IA un outil au service de tous, sans exclusion.
L’école face à l’IA : préparer les citoyens de demain
L’IA transforme notre manière d’apprendre et d’enseigner. Il est essentiel que notre système éducatif évolue pour intégrer ces nouvelles technologies, former aux compétences numériques et développer l’esprit critique.
C’est un enjeu majeur pour garantir l’égalité des chances et préparer les jeunes aux métiers de demain.
Souveraineté numérique : une priorité nationale
La maîtrise de l’IA est également une question de souveraineté. Il est crucial que la France développe ses propres technologies et infrastructures pour ne pas dépendre exclusivement d’acteurs étrangers. Cela passe par le soutien à la recherche, l’innovation et la formation, afin de bâtir une IA éthique et au service de l’intérêt général.
Un public impliqué et curieux
Cette réunion a été l’occasion de constater que l’IA n’est pas une technologie lointaine ou abstraite, mais une réalité concrète qui façonne déjà notre quotidien. La richesse des échanges avec le public a été le vrai cœur de cette soirée. Des questions sur l’empreinte écologique de l’IA, ses impacts sur l’emploi, ou encore son utilisation dans les services publics ont nourri un débat vivant et constructif.
L’IA n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Tout dépend de ce que nous, humains, en faisons.
En tant que parlementaire, je crois qu’il est essentiel d’encadrer le développement de l’intelligence artificielle. L’objectif n’est pas de bloquer l’innovation, mais d’en maîtriser les usages au service de l’humain :
- Protéger les données personnelles des citoyens.
- Garantir la transparence des algorithmes.
- Former les jeunes et les travailleurs aux nouveaux métiers de demain.
- L’Europe a pris les devants avec l’AI Act, une législation pionnière. La France aussi doit être à la hauteur de cet enjeu civilisationnel.
Renforcer l’autonomie stratégique numérique de la France
C’est d’ailleurs ce même 22 avril – jour de notre échange citoyen ! – que l’Etat français et les représentants de la filière ont signé le premier contrat de filière « logiciels et solutions numériques de confiance » pour la période 2025-2028 afin de renforcer l’autonomie stratégique numérique de la France. Dans les avancées attendues, on notera la création d’un annuaire des solutions de confiance, la clarification de la notion de « données sensibles » et le souhait de diversifier les solutions labellisées SecNumCloud.
La filière du numérique de confiance a sa feuille de route !
Un outil au service de l’humain
Oui, l’intelligence artificielle est un tsunami numérique. Mais souvenons-nous : chaque grande invention a fait peur, avant de s’imposer comme une force au service du progrès. Si de nombreuses questions demeurent en suspens, ce qui est certain, c’est que nous entrons dans une nouvelle ère et que nous devons – collectivement – nous saisir du sujet ! Pour reprendre l’expression d’un participant, l’IA inspire à la fois « enthousiasme et pessimisme ».
À nous de choisir la direction que prendra cette vague. L’IA peut devenir un formidable levier pour améliorer nos vies, à condition d’être guidée par nos valeurs humaines : solidarité, liberté, justice.
En tant que député, je m’engage à poursuivre ces échanges et à soutenir les initiatives qui placent l’humain au cœur de l’innovation. L’IA doit être un levier de progrès pour tous, sans laisser personne sur le bord du chemin.
– 22 avril 2025 –
