A l’invitation des représentants du personnel je me suis rendu dans les locaux du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) de Brest.
Prévenir la récidive :
Dépendant des directions interrégionales des services pénitentiaires, les SPIP sont présents dans chaque département. Pour le Finistère, le SPIP est présent à Quimper, Morlaix et Brest. C’est dans les locaux de ce dernier, situés dans la zone de Kergaradec, que je me suis rendu le 23 août dernier pour un échange sur l’actualité de cet acteur incontournable de la réinsertion des personnes concernées par une sanction pénale.
Le SPIP intervient pour assurer le suivi de l’ensemble des personnes placées sous main de justice (PPSMJ), que ce soit pour exécuter une peine en milieu fermé (en détention) et en milieu ouvert – peine alternative à l’incarcération comme un TIG, ou d’une mesure d’aménagement de peine, comme la semi-liberté ou le placement sous surveillance électronique, notamment.
Le SPIP intervient également pour les personnes concernées par une mesure restrictive ou privative de liberté par décision de Justice (Contrôle Judiciaire, Assignation à Résidence sous Surveillance Electronique, Assignation à Résidence sous Surveillance Electronique Mobile).
Ainsi à Brest, si la Maison d’Arrêt comptait – à date – 401 personnes en détention, 900 PPSMJ effectuaient leur peine en milieu ouvert.
Pour mener à bien cette action essentielle de prévention de la récidive, les SPIP accompagnent les personnes concernées à travers des missions dédiées :
- évaluer la situation des personnes suivies (prise en compte des facteurs de récidive, degrés de motivation au changement)
- proposer un accompagnement adapté en travaillant sur les thématiques permettant de baisser le risque de récidive
- mobiliser l’ensemble des partenariats et politiques publiques en vue de faciliter l’insertion et la réinsertion des personnes suivies
- éclairer la magistrat dans la prise de décision
- prévenir les effets désocialisants de l’incarcération (maintien des liens familiaux, prévention contre le suicide, activités culturelles, éducatives et sportives)
=> Pour en savoir plus sur le rôle et missions des SPIP : Voir ICI.
Valoriser le travail des SPIP et mieux coordonner les services :
Parmi les revendications portées par mes interlocuteurs représentants des personnels, j’ai noté le besoin de davantage de reconnaissance du travail accompli au bénéfice du milieu ouvert. Ainsi, les Conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) sont des partenaires des magistrats dans l’accompagnement des PPSMJ et dans l’ajustement des peines. Leurs fonctions sont essentielles aux côtés de l’ensemble des acteurs judiciaires et pénitentiaires, mais également des associations, des services de l’Etat, des collectivités… Le SPIP est bien entendu en contact régulier avec les PPSMJ – détenues ou non – et leurs familles. Ainsi, les CPIP reçoivent dans les locaux du SPIP les personnes concernées pour entretien, évaluation, et mesures d’accompagnement adaptées.
Le formation et le recrutement des CPIP est une question stratégique pour l’avenir des missions des SPIP, en particulier pour tenir compte de l’évolution de la démographie pénitentiaire.
J’ai également noté que si des progrès ont été réalisés en matière de préparation à la sortie de détention et en faveur du placement extérieur, davantage de coordination était encore attendue entre les services concernés, notamment pour l’accès au logement.
Je remercie mes interlocuteurs représentants des personnels du SPIP de Brest, pour leur accueil, nos échanges et leurs explications détaillées.
– 28 août 2023 –