Visite de l’IMP à Lorient : « Ancrer la sécurité au cœur du métier »
Toujours à l’écoute et soucieux d’échanger avec l’ensemble des acteurs du monde maritime, j’ai souhaité rencontrer l’équipe de l’Institut Maritime de Prévention. En tant que membre du Conseil Supérieur des Gens de Mer, mais également comme vice-président du groupe d’étude sur l’amiante à l’Assemblée, et très mobilisé notamment sur le volet social des marins, il était important que je fasse connaissance avec l’IMP. J’ai ainsi été reçu lundi 8 juillet par Monsieur Philippe CASTEL, Président de l’Institut, et Madame Françoise DOULIAZEL, sa Directrice.
Installé à Lorient, l’IMP est, depuis 1992, un acteur associatif spécialisé dans l’étude de l’accidentologie du secteur maritime qui intervient principalement pour renseigner l’ENIM sur le sujet. On sait que les métiers de la mer, marins-pêcheurs, professionnels des cultures marines et marins au commerce, sont particulièrement exposés aux risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles (sur les 29 marins professionnels décédés en 2018, 23 étaient marins-pêcheurs), et si la prévention des accidents est une priorité (notamment les chutes à la mer), son succès passe par une connaissance des causes, de la réalité des métiers, des contraintes ou encore des comportements à risques.
C’est pourquoi l’IMP intervient d’abord pour expertiser les risques professionnels maritimes en se fondant sur :
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- l’étude de l’accidentologie : par la collecte et le traitement de questionnaires sur les circonstances des accidents du travail (QCATM), en quantifiant et caractérisant les circonstances des accidents dont les marins sont victimes ;
- l’analyse du travail à bord des navires : en posant un diagnostic sur la sécurité et les conditions de travail des gens de mer, puis en proposant des pistes d’amélioration adaptées à la réalité de leur activité ;
- le test d’équipements de protection individuelle (EPI) et collective : leur pertinence et leur efficacité pour les métiers de la mer sont évaluées par les experts de l’IMP.
Ensuite, à partir de cette expertise, l’Institut Maritime de Prévention propose des actions de prévention qui se traduisent par :
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- le conseil aux professionnels dans leur démarche de prévention : l’évaluation des risques, la rédaction du Document Unique, la recherche de solutions d’amélioration y compris avec l’ergonomie dans la conception des navires ou l’aménagement des postes de travail. Armateurs, chefs d’entreprises maritimes, professionnels de la pêche, du commerce, du portuaire sont concernés ;
- la formation des gens de mer et des acteurs de la prévention : avec des méthodes d’analyse des situations de travail et des accidents, la connaissance des équipements de protection ;
- la sensibilisation et l’information des professionnels : par des campagnes de prévention, de la vulgarisation des connaissances, de la communication.
Pour cela l’IMP dispose d’une équipe de 8 personnes, basées à Lorient et d’un réseau d’experts mais également de partenaires institutionnels et privés du secteur maritime. Le financement de l’Institut est assuré par des partenariats publics (ENIM, Régions Bretagne et Normandie), des prestations rendues aux entreprises et des concours publics. Le budget de l’IMP s’élève en moyenne à 670.000 euros annuel.
Les objectifs de l’IMP sont clairement la baisse des accidents du travail maritime et des maladies professionnelles qui concernent les 17.500 marins du secteur de la pêche maritime, les 16.000 marins au commerce et les 5.000 marins du secteur des cultures marines. L’action de l’IMP contribue ainsi largement à l’amélioration des conditions de travail et de sécurité des marins, et donc à l’attractivité des métiers de la mer. C’est pourquoi je soutiens l’action de l’Institut et serai à l’écoute des besoins de cette acteur incontournable de la connaissance de l’accidentologie maritime.