Ce lundi 21 juillet, je me suis rendu à Plouarzel pour rencontrer Hubert et Christophe Le Coz, éleveurs laitiers. Ils participent au projet ABAA (Ammonia Brittany Air Ambiant), piloté par la Chambre d’agriculture de Bretagne et Air Breizh. Ce projet regroupe plusieurs exploitants du Pays d’Iroise. La visite s’est déroulée en présence de Klervi Geffroy, conseillère en élevage de la chambre d’agriculture, et de Thierry Le Hir, agriculteur à Porspoder et élu à la Chambre d’agriculture.
Moins d’ammoniac, plus d’azote pour les plantes : un exemple concret à Plouarzel avec le GAEC de Saint Kay
N’ayant pas pu participer aux portes ouvertes proposées sur cette exploitation le 17 juin dernier dans le cadre des Journées Innov’Action, événement organisé en partenariat avec la Chambre d’agriculture, c’est avec plaisir que je me suis rendu au GAEC de Saint Kay ce 21 juillet.
ABAA, lauréat du programme Européen LIFE
👉 Engagés dans une démarche volontariste de réduction des émissions d’ammoniac, les associés du GAEC m’ont partagé leur expérience et les résultats concrets obtenus dans le cadre du projet européen Life ABAA. Sur leur exploitation de 100 hectares, ils élèvent 100 vaches laitières et s’impliquent depuis quatre ans dans la dynamique collective réunissant une vingtaine d’éleveurs du secteur de Brest pour quantifier et réduire les émissions d’ammoniac, un gaz volatil issu principalement de l’épandage des effluents d’élevage, et qui peut avoir un impact sur la qualité de l’air.
👉 Pour cela, l’exploitation a bénéficié d’un diagnostic Cap’2ER (outil d’évaluation environnementale).
» Je voulais savoir concrètement ce que nous émettons, en tant qu’éleveurs, et comment améliorer nos pratiques », explique Hubert Le Coz.
Épandage : un levier majeur de réduction des émissions
L’essentiel des émissions d’ammoniac agricoles provient des phases d’épandage (35 %), suivies par les émissions issues des bâtiments (30 %) et du stockage (15 %). C’est donc sur le matériel et les pratiques d’épandage que se concentrent les efforts. En utilisant des pendillards, le GAEC de Saint Kay réduit de 50 % les pertes par volatilisation par rapport à une buse à palette classique. L’usage d’un injecteur à dents permet même de diminuer les émissions de 70 à 90 %.
« Nous sommes adhérents à une CUMA qui s’est équipée en pendillards dès 2005, et nous utilisons un injecteur depuis trois ans », précise Hubert Le Coz. Les résultats sont au rendez-vous : un essai mené sur colza fourrager montre une hausse de 1 tonne de matière sèche par hectare, ainsi qu’une meilleure absorption d’azote par la plante, à hauteur de 50 unités supplémentaires.
Une agriculture à la fois responsable et productive
Avec des pratiques agronomiques adaptées, des outils de mesure performants et une volonté affirmée d’agir pour l’environnement, le GAEC de Saint Kay montre qu’il est possible de conjuguer performance économique et respect de l’environnement. Une belle illustration du dynamisme et de l’engagement des agriculteurs finistériens.
Le Gaec de Saint-Kay, à Plouarzel, est engagé dans la qualité de l’air © Le Télégramme
– 21 juillet 2025 –