Rencontre avec l’Association des Aidants Familiaux du Finistère
En 2021, j’avais reçu à ma permanence parlementaire l’Association des Aidants Familiaux du Finistère. Madame Dominique Brion, vice-présidente, m’alertait alors sur la situation des proches aidants, en particulier ceux dits « inactifs », notamment en termes de reconnaissance ou de soutien financier. [Actualisation au 13/09/2024 – L’antenne nord finistérienne de l’Association des Aidants Familiaux a été dissoute début 2024. Une nouvelle association, Cœurs d’aidants , a été créée le 10 avril 2024, présidée par Dominique Brion.]
L’utilité sociale des aidants sans emploi
Le proche aidant est une personne qui intervient auprès d’un membre de sa famille dépendant ou en situation de handicap et qui n’est ni un professionnel ni un bénévole.
En France, les proches aidants sont environ 11 millions – soit plus d’un Français sur six -, très majoritairement des femmes, et leur nombre est appelé à croître avec l’avancée en âge de la société française.
Un actif sur quatre sera proche aidant en 2030 selon l’Insee. Une journée nationale leur est d’ailleurs dédiée le 6 octobre, signe d’un fort besoin de reconnaissance.
Les aidants sans emploi, inactifs au sens de l’Insee, prennent également soin d’une personne en situation de handicap, malade ou âgée, au même titre que les aidants actifs et, bien souvent, à temps plein. Leur utilité sociale est évidemment comparable, comme l’a encore démontré la période de crise sanitaire. Ces aidants, qui peuvent aussi être des mineurs ou de jeunes adultes, ont également droit à la reconnaissance et à la considération, ou encore au répit. Le proche aidant n’étant ni un professionnel, ni un bénévole, j’ai souhaité connaître les actions que le Gouvernement entendait développer pour reconnaître l’utilité sociale des proches aidants dits inactifs, ainsi que les nouveaux droits sociaux ou le statut susceptibles de leur être attribués.
La réponse ministérielle à ma question sur les proches aidants dits « inactifs »
Ayant interrogé la secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, je viens de recevoir une réponse officielle (lire la question et la réponse ministérielle).
Le ministre rappelle que dans le cadre de la Stratégie « Agir pour les aidants 2020-2022 » 62,55 M€ de crédits pérennes supplémentaires ont été mis à disposition des Agences régionales de santé afin qu’elles créent de nouvelles solutions de répit sur l’ensemble du territoire national. Les plateformes d’accompagnement et de répit (PFR) ont été renforcées et élargies aux aidants de personnes en situation de handicap.
Des dispositifs existent également pour les aidants sans activité professionnelle qui se consacrent à leur proche en situation de handicap : un bénéficiaire de la prestation de compensation du handicap peut utiliser la prestation pour salarier un membre de sa famille dans des conditions particulières. De plus, pour les aidants ayant interrompu leur activité professionnelle, la refondation de la VAE et son ouverture aux aidants, instituées par la loi « portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi » pourront permettre de faciliter les parcours professionnels des aidants qui est le plus souvent marqué par des périodes d’interruptions plus ou moins longues et plus ou moins fréquentes. L’ensemble des mesures mises en œuvre au titre de la Stratégie « Agir pour les aidants 2020-2022 » contribuent à apporter un soutien concret au plus proche des besoins des proches aidants qu’ils soient en activité professionnelle ou non et dans toutes les dimensions de leur vie.
Elles sont poursuivies puis accompagnées de nouvelles mesures dans la nouvelle stratégie en faveur des aidants annoncée le 6 octobre 2023 par la Ministre des solidarités et des familles. Celle-ci prévoit notamment le développement de 6 000 nouvelles solutions de répit ainsi qu’un accès simplifié aux aides au répit.
– 30 octobre 2023 –