Face au projet de suppression d’une partie du personnel de l’aéroport de Brest (Tour de contrôle) j’ai alerté avec 5 autres parlementaires du Finistère, le nouveau Ministre des Transports, Monsieur Patrick Vergriete.
L’aéroport de Brest-Bretagne est aujourd’hui le premier aéroport de Bretagne en nombre de passagers. En effet, ceux-ci devraient être plus d’un million en 2024 à utiliser les lignes de l’aéroport qui est désormais – depuis la fin des vols commerciaux entre Quimper et Paris, le 24 novembre 2023 – le seul aéroport desservant l’extrémité ouest de la péninsule bretonne. Cet accroissement du nombre d’usagers va de pair avec l’implantation de nouvelles compagnies et l’ouverture de nouvelles lignes tournées, notamment, vers l’international engendrant de nouveaux emplois directs ou indirects.
Or, c’est dans ce contexte favorable que nous avons appris que la DGAC envisageait la suppression d’une partie du personnel (contrôleurs et électroniciens) de l’aéroport de Brest au moment même où son activité s’intensifie. Cette réduction du personnel aéroportuaire s’inscrirait, selon nos informations, dans le cadre d’une démarche plus globale de réforme de la DGAC visant, entre autres, à regrouper les services de contrôle d’approche de Bretagne à Rennes puis à Nantes. Dans cette logique, la tour de contrôle réalisant la fonction approche de l’aéroport de Brest serait ainsi supprimée.
Il faut rappeler que l’aéroport de Brest dispose d’atouts, en particulier :
- la tour de contrôle brestoise et le service de lutte contre les incendies d’aéronefs sont disponibles 24h/24,
- la piste de 3.100 mètres et les équipements d’atterrissage permettent une accessibilité optimale pour tous les avions, y compris les Boeing 747-400,
- la position de l’aéroport en fait une plateforme de déroutement idéalement située sur les trajectoires européennes nord-sud et intercontinentales est-ouest.
- en raison du positionnement géographique idéal de Brest, le Service de la Navigation Aérienne (SNA) va mettre en service sur son aéroport un système de positionnement VOR/DME avant le 31 décembre 2024.
La réforme de la DGAC avancée pour justifier la réorganisation de nos infrastructures aéroportuaires s’est déroulée sans concertation des principaux acteurs concernés, à commencer par les régions.
Pourtant, en tant que cheffes de file des questions d’aménagement du territoire et de développement économique, les Régions planifient à travers leur Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), l’orientation des mobilités régionales et agissent sur la politique d’orientation du transport aérien. Certaines Régions, comme la région Bretagne, élaborent ainsi une stratégie régionale du transport aérien ainsi qu’une gouvernance aéroportuaire associant les différents acteurs du territoire. Il est donc fâcheux qu’a minima, ces régions et, en l’occurrence, notre région, la Bretagne, n’aient pu être jusque là associées à ces décisions.
D’autant que les conséquences de ce type de décisions prises unilatéralement ne seront pas sans impact sur l’attractivité de l’aéroport de Brest-Bretagne au moment où de nouveaux acteurs y développent leur activité. En outre, de telles restructurations nous paraissent inopportunes alors que la question de l’accessibilité de la pointe bretonne se pose toujours, notamment dans le domaine aéroportuaire.
C’est la raison pour laquelle nous avons, collectivement, avec mes collègues Sandrine LE FEUR, Graziella MELCHIOR, Liliana TANGUY et Annaïg LE MEUR, députées, et Nadège HAVET, Sénatrice du Finistère, sollicité une rencontre et un réexamen urgent par le Ministre des Transports de la réforme de la DGAC affectant l’aéroport de Brest-Bretagne.
=> Voir ICI notre courrier au Ministre des Transports.
– 14 02 2024 –
Photo : Copyright Yann Rabuteau
