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SPACE 2025 : au-delà des difficultés, la force d’un secteur qui innove !

Arrivé tôt ce matin à Rennes, au SPACE, j’ai retrouvé comme chaque année de nombreux acteurs essentiels de notre territoire : des producteurs, des représentants des filières, des coopératives, des banques, des organisations syndicales, des institutionnels, des personnes de mon département avec qui je suis en relation tout au long de l’année, sur ma circonscription et à Paris. Ces rencontres au SPACE sont toujours un moment privilégié d’écoute, de dialogue et de travail commun, l’occasion de prendre le pouls des différentes filières.

 

Carrefour européen pour l’agriculture

Salon professionnel avant-gardiste pour toutes les filières d’élevage, le SPACE propose des solutions adaptées aux agriculteurs du monde entier. Pour sa 39ᵉ édition, qui se tient du 16 au 18 septembre, le SPACE 2025 (Salon international de l’élevage / Salon des Productions Animales – Carrefour Européen) rassemble 1230 exposants, dont un pourcentage important d’étrangers : près de 30 % venant de près de 40 pays.

Le salon est complet, ce qui témoigne du fort intérêt généré par l’évènement. Certains halls sont très demandés (nutrition & alimentation animale, équipements laitiers, …). Le SPACE confirme donc son rôle de carrefour européen majeur pour l’agriculture. Cette année, le fil rouge est l’intelligence artificielle agricole, c’est-à-dire l’usage en agriculture de l’intelligence artificielle, autant d’innovations pour préparer l’avenir de nos élevages.

Space : il y a de l’avenir à l’Ouest ! (retour sur l’édition 2024)

La France : premier producteur agricole européen, malgré des tensions sur certaines filières

 

Poids du secteur agricole en France

Le secteur agricole génère actuellement 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) français. Ce poids du secteur agricole subit une diminution régulière depuis les années 1950.

Le secteur agricole génère actuellement 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) français
Source : La finance pour tous

Chiffres clés

  • 349 600 exploitations agricoles en 2023 : c’est une baisse de près de 10 % en trois ans, soit environ 40 000 fermes en moins depuis 2020. Cette diminution traduit une concentration du secteur, avec des exploitations qui ferment, fusionnent ou disparaissent, ce qui fragilise le tissu agricole local.
  • 93 hectares en moyenne par exploitation en 2023, contre 89 ha en 2020 et 76 ha en 2010. L’agrandissement des exploitations illustre un phénomène de concentration, pendant de la disparition des élevages de petite taille, phénomène lié à la difficulté pour les plus petits à rester viables.
  • Les élevages spécialisés (bovins, ovins) reculent davantage que les productions végétales. Certaines filières animales traversent une crise structurelle, accentuée par la volatilité des prix et la pression concurrentielle internationale.
  • 88,2 milliards d’euros de production agricole en 2022, dont 31,4 milliards pour l’animal et 56,9 milliards pour le végétal. La France conserve son rang de premier producteur agricole européen, malgré des tensions sur certaines filières.
  • -17,4 % sur les engrais et -9,7 % sur les aliments pour animaux en 2024, après les fortes hausses des années précédentes. Si les coûts de production reculent légèrement, la charge financière pour les exploitants reste très lourde, notamment pour l’énergie et le carburant.
  • 10,36 % des surfaces agricoles utiles (SAU) cultivées en bio en 2023, en léger recul par rapport à 2022 (10,50 %), après plusieurs années de progression. L’attrait pour l’agriculture biologique et les labels environnementaux demeure, mais la dynamique reste fragile, car fortement dépendante des prix et de la demande des consommateurs.
  • 619 000 actifs agricoles en 2022, soit 2 % de l’emploi total. Le vieillissement des exploitants et les difficultés de renouvellement des générations posent un enjeu majeur : assurer la transmission des exploitations et attirer de nouveaux jeunes vers le métier.

Ces données mettent en évidence un secteur agricole à la fois pilier de l’économie nationale et fragilisé par de profondes mutations structurelles.

 

Bretagne première région agricole de France !

La Bretagne est la première région agricole de France. Elle concentre des filières d’excellence : leader national en production de porcs (56 %), de poulets (32 %), d’œufs (37 %), de lait (23 %) et de veaux (19 %). Elle domine aussi dans plusieurs productions légumières comme le chou-fleur, l’artichaut ou l’échalote. Ce dynamisme économique irrigue nos territoires et participe directement à la vitalité de nos campagnes. Pourtant, cette vitalité est mise à l’épreuve. Le nombre d’exploitations baisse, les transmissions sont difficiles, et de nombreux éleveurs expriment leurs inquiétudes face à la hausse des charges, à la concurrence internationale et aux aléas climatiques. Chaque année, en Bretagne, environ 700 jeunes choisissent de s’installer, mais cela ne suffit pas à compenser les départs en retraite. Le renouvellement des générations agricoles reste donc un enjeu central.

 

Le rôle majeur de l’intelligence artificielle en agriculture

Les difficultés du secteur sont réelles : Coûts de production élevés et incertitudes, prix de vente souvent non rémunérateurs, concurrence internationale et accords de libre-échange, réglementation et normes, changements climatiques et aléas environnementaux, déclin du nombre d’éleveurs et homogénéité des exploitations, pression sociale et attentes sociétales…

Dans ce contexte, il existe des pistes de solutions, issues des discussions, des propositions syndicales et études : Prix planchers et juste rémunération, réforme des accords commerciaux, soutien aux filières animale en difficulté, transition écologique maîtrisée, les dispositifs d’assurance pour aléas climatiques, sanitaires et la résilience face aux aléas, les outils sur l’attractivité du métier et la transmission des exploitations, les politiques publiques et le soutien financier (subventions, aides pour investissement, accès au crédit, retards de paiement, simplification administrative, etc).

Et enfin l’innovation et la technologie ! Car utiliser l’IA, la donnée, de nouvelles techniques, c’est améliorer les rendements, réduire les coûts, mieux gérer les ressources (eau, intrants), optimiser les filières. L’édition 2025 met en avant l’innovation et l’IA, au service de la gestion des élevages, de la santé animale, de l’alimentation, et de la durabilité. Cette dynamique est essentielle pour que la Bretagne, et plus largement la France, restent des terres agricoles fortes et compétitives.

Pour rappel, le 4 avril 2025, je m’étais rendu à Plouvien pour rencontrer Lionel et Xavier Rivoal, éleveurs de dindes dont l’exploitation illustre le rôle majeur de l’intelligence artificielle en agriculture. Pilotage en temps réel des élevages, prévision des rendements, sélection génétique optimisée : autant d’innovations qui renforcent la compétitivité et la durabilité de nos filières animales. Première région agricole de France, la Bretagne doit rester à la pointe de cette transformation. Je continuerai à soutenir les initiatives locales qui conjuguent tradition, qualité et innovation pour préparer l’avenir de notre agriculture bretonne.

Intelligence artificielle en agriculture

 

Un salon sous le signe du dialogue et de l’innovation

Dans ce contexte, le SPACE joue un rôle unique : il rassemble les professionnels, les syndicats, les entreprises, les chercheurs, mais aussi les responsables politiques.

Ci-dessous, un retour en images de quelques uns de mes échanges sur place.

 

Un engagement durable

En tant que député, je tiens à être présent chaque année à ce rendez-vous majeur. Pour moi, il est important de soutenir nos agriculteurs, défendre nos filières et préparer l’avenir de l’agriculture bretonne et française.

Dans les semaines à venir, les discussions nationales autour des accords commerciaux, des normes environnementales et de la rémunération des producteurs devront se poursuivre avec exigence et équité.

 

Mercosur : je vote contre

[Tribune] Non au Mercosur

 

Un secteur qui innove, qui exporte, et qui nourrit la France et l’Europe !

La France reste un leader européen en agriculture en termes de valeur de production, mais les indicateurs montrent des fragilités structurelles. L’équilibre entre productivité, durabilité, justice sociale et compétitivité est délicat : il nécessite un dialogue politique fort, des engagements législatifs, une vision à long terme, et de la cohérence (PAC, normes UE, traités internationaux). Dans ce contexte, le SPACE 2025 illustre une fois de plus la richesse et la résilience de notre monde agricole. Et au-delà des difficultés, il démontre la force d’un secteur qui innove, qui exporte, et qui nourrit la France et l’Europe ! 

 

– 17 septembre 2025 –

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