Dans un courrier adressé au président de la République, des députés et sénateurs demandent la mise en place de trois mesures prioritaires pour permettre la survie du réseau Diwan, écoles, collèges et lycées dans lesquels l’enseignement est dispensé en breton.
Quelques jours après la visite du président de la République en Bretagne, et le discours d’Emmanuel Macron à Quimper le 21 juin 2018(Finistère), 28 parlementaires bretons appellent le chef de l’État à prendre des mesures pour soutenir le réseau Diwan, écoles, collèges et lycées dans lesquels l’enseignement est dispensé en breton.
« Nous avons été particulièrement attentifs au discours dans lequel vous vous êtes engagé clairement pour une reconnaissance toujours plus grande de notre singularité culturelle. Nous sommes sensibles à cette volonté politique et nous ne pouvons que vous encourager à agir dans ce sens », indiquent les députés et sénateurs dans un courrier adressé à Emmanuel Macron.
La « fragilité » du réseau Diwan
Les hommes et femmes politiques signataires de ce courrier partagent le souhait du chef de l’État « qu’à travers les différents réseaux d’éducation, nous puissions accompagner la juste place de la langue bretonne, qu’ils s’agissent des écoles publiques, des écoles privées sous contrat ou des écoles Diwan ».
Les parlementaires alertent le président de la République sur la santé du réseau Diwan : « après quarante années d’existence, porté par un engagement bénévole exemplaire, son développement s’essouffle ».
En cause : le nombre d’emplois aidés nécessaires pour faire fonctionner les établissements. « En principe pensés dans une logique d’insertion de courte durée, ces emplois sont en réalité essentiels au bon fonctionnement des établissements. À défaut d’être inscrits dans la durée, ils entretiennent une certaine précarité. Leur réduction en 2017 a eu de lourdes conséquences sur l’effectif des employés non-enseignants de Diwan ».
Trois mesures prioritaires proposées
Dans le courrier adressé à Emmanuel Macron, les parlementaires avancent trois mesures qui « pourraient être menées prioritairement ».
La première de ces trois mesures : la création d’un nouveau dispositif dédié de salariés non-enseignants. Les élus bretons souhaiteraient également « repenser le forfait scolaire : alors que certaines écoles le perçoivent, d’autres n’en bénéficient pas. Or, pour ces dernières le manque à gagner est préjudiciable ; cette contribution pourrait être utilisée pour assurer le financement des postes périscolaires ».
La troisième mesure « porterait sur une contractualisation des écoles avec l’Éducation nationale dès leur ouverture. La contractualisation est nécessaire au versement du forfait scolaire et à la mise en place de postes d’enseignants ».
La liste des 28 parlementaires signataires :
François André, député d’Ille-et-Vilaine, Erwan Balanant, député du Finistère, Thierry Benoit, député d’Ille-et-Vilaine, Maryvonne Blondin, sénatrice du Finistère, Eric Bothorel, député des Côtes-d’Armor, Michel Canevet, sénateur du Finistère.
Yves Daniel, député de Loire-Atlantique, Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, Jean-Luc Fichet, sénateur du Finistère, Françoise Gatel, sénatrice d’Ille-et-Vilaine, Bruno Joncour, député des Côtes-d’Armor, Yannick Kerlogot, député des Côtes-d’Armor, Joël Labbé, sénateur du Morbihan, Jean-Charles Larsonneur, député du Finistère.
Gaël Le Bohec, député d’Ille-et-Vilaine, Sandrine Le Feur, députée du Finistère, Marc Le Fur, député des Côtes-d’Armor, Didier Le Gac, député du Finistère, Annaïg Le Meur, députée du Finistère, Jacques Le Nay, sénateur du Morbihan, Gilles Lurton, député d’Ille-et-Vilaine, Graziella Melchior, députée du Finistère.
Paul Molac, député du Morbihan, Philippe Paul, sénateur du Finistère, Hervé Pellois, député du Morbihan, Christophe Priou, sénateur de Loire-Atlantique, Gwendal Rouillard, député du Morbihan, Michel Vaspart, sénateur des Côtes-d’Armor.