Le 10 juillet 2025, une pétition demandant l’abrogation de la loi dite Duplomb a été déposée sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale. Elle a recueilli plus de 1,6 millions de signatures au 22 juillet 2025 matin.
Portée par une mobilisation citoyenne rapide et massive, cette pétition enflamme les réseaux sociaux, polarise les opinions et alimente un débat médiatique intense.
Dans ce cadre, j’ai reçu de nombreux commentaires de votre part, opposés ou favorables à ce texte ; certains formulés de manière respectueuse, d’autres moins ou pas du tout, ce qui nuit au débat démocratique. On peut en effet ne pas être d’accord, mais pour autant respecter les avis des uns et des autres. Dans une démocratie apaisée, on devrait normalement être capable de débattre sans s’insulter.
Ces dernières semaines, j’ai aussi eu l’occasion à plusieurs reprises d’expliquer ma position en faveur de ce texte, avec le souci d’être le plus transparent possible. Je vous renvoie donc à mon site Internet et aux articles de presse ci-dessous. En effet, dès le 7 juillet, je signais une tribune dans le Ouest-France pour expliquer les raisons de mon vote.
Je redis ici mon attachement à l’agriculture bretonne, dont les pratiques d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec les excès et les abus des décennies précédentes, que personne ne contexte, moi le premier.
Mon opinion, je l’ai construite à la lumière des nombreux déplacements que j’ai effectués sur le terrain, à la rencontre de nos agriculteurs – conventionnels ou bio – et qui ne cessent d’agir pour des pratiques plus innovantes et vertueuses.
Je pense notamment aux plus jeunes d’entre eux, qui eux aussi, je le rappelle, ont des familles et des jeunes enfants. Ce sont des femmes et des hommes passionnés qui assurent notre souveraineté alimentaire. Et que la grande majorité des Français ont salués et applaudis durant la crise sanitaire du Covid parce qu’ils ont continué à nous nourrir. Des femmes et des hommes que nous avons soutenus encore lors de leur dernière grande mobilisation durant l’hiver 2023-24. Des femmes et des hommes dont je ne tolérais jamais qu’on qualifie d’empoisonneurs.
J’entends les arguments des uns et des autres, les craintes exprimées, et j’entends aussi la volonté d’un nouveau débat à l’Assemblée nationale. Le 20 juillet dernier, la présidente de l’Assemblée, Madame Yaël Braun-Pivet, s’est d’ailleurs prononcée personnellement en faveur de l’organisation d’un débat à la rentrée parlementaire, au regard du nombre de signatures sur cette pétition. Cette décision reviendra à la conférence des présidents de l’Assemblée nationale qui doit se réunir le 16 septembre 2025.
Je m’étonne cependant que ceux qui aujourd’hui réclament un nouveau débat (PS-LFI-écologistes) sont les mêmes qui ont déposé hier des milliers d’amendements empêchant l’Assemblée de débattre en séance le 26 mai dernier ; alors que le texte était bien à l’ordre du jour de nos travaux et avait déjà été examiné en commission.
Si débat il doit y avoir, je redis ici le besoin au préalable d’un avis clair, neutre et documenté. Ainsi, le débat devra, selon moi, être nécessairement précédé d’un avis scientifique de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), autorité scientifique indépendante qui n’a pas formellement rendu de conclusions défavorables concernant l’usage de l’acétamipride.
L’acétamipride dont cette loi, je le précise à nouveau, ne généralise en rien son usage en France. Alors que son usage est largement répandu partout en Europe et dans le monde, son utilisation sera en France rarissime et ultra encadrée. Elle se fera au cas par cas, réservée aux situations d’extrême urgence, face à un danger immédiat et massif sur l’exploitation et les cultures. Et uniquement si aucune alternative efficace n’est possible.
Un tel sujet ne doit pas souffrir d’imprécisions ou jouer sur les peurs, comme certains responsables politiques l’instrumentalisent. Je considère pour ma part que la science doit être notre seule boussole.
Je rappelle enfin que depuis longtemps, je suis très engagé aux côtés des victimes de l’amiante et des victimes des essais nucléaires réalisés en Polynésie françaises. Soyons clairs : jamais je n’aurais voté une loi, si j’avais considéré qu’elle est pourrait être dangereuse pour les Français.
> A relire mes prises de position sur ce sujet :
Ma réaction dans le Télégramme – 22 juillet 2025
Ma réaction dans le Nouvel Obs – 22 juillet 2025
Défendre l’agriculture, pas sa caricature – ma tribune du 7 juillet 2025
Edito sur l’agriculture – 2 juin 2025
Pourquoi j’ai voté la motion de rejet – article blog du 26 mai 2025
– 22 juillet 2025 –