Concilier production alimentaire, conservation des ressources naturelles et maîtrise des coûts énergétiques des exploitations
Alors que s’ouvre ce mardi 12 septembre 2023 la 37e édition du Space, le salon international de l’élevage de Rennes, j’ai cosigné cette tribune portée par ma collègue députée Nicole Le Peih pour appeler à concilier production alimentaire, conservation des ressources naturelles et maîtrise des coûts énergétiques des exploitations.
POINT DE VUE. L’alimentation doit devenir notre préoccupation commune
« La voie de notre neutralité carbone n’est pas la décroissance mais une croissance raisonnée. » À l’occasion de l’ouverture du salon international de l’élevage de Rennes (Space), Nicole Le Peih et 34 députés cosignent une tribune pour appeler à concilier production alimentaire, conservation des ressources naturelles et maîtrise des coûts énergétiques des exploitations.
Pour préserver notre chaîne de valeur alimentaire et notre environnement, il nous faut concilier production alimentaire, conservation des ressources naturelles et maîtrise des coûts énergétiques des exploitations.
Résoudre cette équation dans un contexte de dérèglement climatique, nous engage à poursuivre des transitions majeures et assumer collectivement le prix de ces changements car il n’est pas concevable que seuls les agriculteurs en supportent le coût social.
Malgré un contexte inflationniste, les lois Egalim et la loi renforçant l’équilibre dans les relations entre fournisseurs et distributeurs ont permis la sécurisation des revenus des agriculteurs. Une prochaine loi d’orientation agricole attendue pour décembre continuera à défendre notre agriculture.
Alors que la population mondiale dépasse les 8 milliards d’individus et que beaucoup de nos agriculteurs partent en retraite, il faut rendre nos filières plus compétitives pour garantir à nos régions un vivier conséquent de producteurs pour l’avenir.
Des agriculteurs qui retrouvent une digne place dans la chaîne de valeur alimentaire, c’est une agriculture qui redevient attractive et source de vocations. Consolider les avancées de ces dernières années demeure une priorité à l’heure du renouvellement des générations.
Canicules, pénurie d’eau, pluies diluviennes, baisse des rendements, nouvelles maladies : nous devons nous adapter aux effets de la fièvre climatique et décarboner nos pratiques. Ces transformations, voyons-les comme des leviers de progrès.
Les voies de l’agroécologie
L’agroécologie doit devenir notre matrice commune. Pratiquer la sobriété, réutiliser l’eau, optimiser les coûts de production par les data, transformer les déchets en ressources, pratiquer l’agroforesterie, produire de l’énergie à la ferme sont des voies à emprunter sans attendre.
Sur ce dernier point, la loi pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables vise à nous libérer de notre dépendance aux énergies fossiles. Elle facilite, entre autres, la production de gaz vert et l’essor de l’agrivoltaïsme tout en encadrant raisonnablement leur déploiement. Des choix responsables et des outils complémentaires proposés à nos agriculteurs pour les rendre plus autonomes et leur permettre une diversification.
Partout dans nos territoires émergent des partenariats associant agriculteurs, collectivités locales, industriels, qui donnent corps à des projets concertés de dimension locale et nous engagent sur la voie des transitions agricole, alimentaire et environnementale. Ces initiatives apportent des solutions concrètes à faibles émissions pour un développement durable et acceptable.
L’accélération vers une agriculture à faible coût carbone nécessite la collaboration de tous les acteurs, y compris les citoyens consommateurs, car nous avons la co-responsabilité de léguer une planète vivable aux générations futures.
Promouvoir les métiers d’une nouvelle agriculture, séduire des actifs de façon pérenne, viser un développement agricole local compétitif et responsable, consommer au juste prix, sont les leviers qui nous feront gagner en indépendance.
Dans cette quête de souveraineté, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire sont sources de solutions ; encore faut-il laisser nos producteurs produire et nos usines transformer la matière première en alimentation saine.
Nos champs ne sauraient être des terrains d’affrontements !
La voie de notre neutralité carbone n’est pas la décroissance mais une croissance raisonnée rendue possible par la limitation de l’artificialisation des sols et l’investissement dans l’innovation.
Signataires de la tribune :
* Députée (Renaissance) du Morbihan. Tribune cosignée par 34 députés : Antoine ARMAND, Erwan BALANANT, Thierry BENOIT, Eric BOTHOREL, Chantal BOULOUX, Jean-Luc BOURGEAUX, Françoise BUFFET, Frédéric DESCROZAILLE, Stella DUPONT, Christine CLOAREC LE NABOUR, Michael COSSON, Joël GIRAUD, Yannick HAURY, Alexis IZARD, Jean-Michel JACQUES, Luc LAMIRAULT, Jean-Charles LARSONNEUR, Pascal LAVERGNE, Sandrine LE FEUR, Didier LE GAC, Anne LE HENANFF, Annaïg LE MEUR, Laurence MAILLART-MEHAIGNERIE, Jacqueline MACQUET, Éric MARTINEAU, Graziella MELCHIOR, Lysiane METAYER, Paul MOLAC, Jimmy PAHUN, Anne-Laurence PETEL, Véronique RIOTTON, Liliana TANGUY, Huguette TIEGNA, Stéphane TRAVERT.
– 12 septembre 2023 –
