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La Maison d’Arrêt de Brest agit pour la réinsertion des détenus

Echanges avec les enseignants de la Maison d’Arrêt de Brest

J’ai reçu à la permanence parlementaire mardi 17 septembre l’Unité Locale d’Enseignement (ULE) de la Maison d’Arrêt de Brest.

Jean Fraissinet, coordonnateur de cette unité, était accompagné de Sandrine Pasquet, enseignante, et de Myriam Schwab, enseignante et responsable du quartier « mineurs » et du quartier « femmes ».

Très attentif à la situation de la Maison d’Arrêt de Brest, je suis toujours à l’écoute des professionnels exerçant dans cet établissement.

Cette année, au cours de mes deux déplacements à la Maison d’Arrêt en février et avril, j’ai pu visiter les différents quartiers de détention et m’entretenir avec la direction, le personnel et ses représentants syndicaux ainsi que les détenus. Dans le prolongement de ces échanges, j’étais notamment intervenu à l’Assemblée nationale en séance publique pour que des travaux de sécurisation soient engagés.

 

 

Enseigner en établissement pénitentiaire, une vocation

Au sein de chaque établissement pénitentiaire existe une unité locale d’enseignement. Elle est régie par une « double tutelle » :

  • Les enseignants de l’ULE relèvent de l’Education nationale et donc du rectorat d’académie ;
  • L’environnement dans lequel ils exercent leur activité (locaux, matériel, etc.) est quant à lui du ressort de la division interrégionale des services pénitentiaires, administrée par le ministère de la justice.

 

Pour promouvoir l’enseignement en milieu carcéral et garantir sa bonne organisation, une convention de partenariat a été signée le 15 octobre 2019 entre le ministère de l’Education nationale et le ministère de la Justice.

Enseigner au sein d’un établissement pénitentiaire est complexe. Au-delà de la singularité du public, il convient d’agir dans des conditions compatibles avec la vie en détention : dispositifs de sécurité ; entrées et sorties permanentes ; hétérogénéité des niveaux ; contraintes liées aux horaires (déjeuners, changements des équipes de surveillants, etc.). La mission s’accompagne également d’une charge administrative importante.

Toutes ces contraintes et l’adaptabilité qu’elles requièrent ne freinent pas l’engagement de ces professeurs, bien au contraire.

 

 « On se sent utile et on a un retour ».

 

Pour plus d’enseignants face à l’augmentation du nombre de détenus

A Brest, l’ULE est composée de 3 enseignants à temps plein et de 12 vacataires, parfois soutenus par des bénévoles. Mes interlocuteurs m’alertent sur le fait que face à l’augmentation du nombre de détenus, les moyens dédiés à l’ULE n’ont pas évolué : l’unité est actuellement configurée pour 250 détenus – soit la capacité opérationnelle d’accueil de la Maison d’Arrêt – alors que plus de 450 personnes se trouvent actuellement dans l’établissement. L’équipe souhaiterait un poste supplémentaire d’enseignant permanent.

=> Ayant bien conscience de la problématique de surpopulation qui affecte l’établissement, je me suis engagé à appuyer leur demande auprès du rectorat.

> A lire également :

Soutien aux personnels de la Maison d’Arrêt de Brest

 

L’enseignement, une clé pour la réinsertion

En milieu carcéral, la finalité de l’enseignement est de permettre à la personne d’acquérir les compétences nécessaires pour s’insérer dans la vie sociale, professionnelle et citoyenne. Dans ce cadre, une attention particulière est portée sur la prise en charge des mineurs, ainsi que des majeurs ne maîtrisant pas la langue française (analphabètes, illettrés, allophones) et/ou les savoirs fondamentaux (lecture, écriture et calcul).

Obligatoire pour les mineurs, l’enseignement pénitentiaire est sur la base du volontariat pour les majeurs.

Plus de 90 % des détenus s’entretiennent avec l’équipe de l’ULE.

Dès l’arrivée du détenu au sein de la maison d’arrêt, l’Unité Locale d’Enseignement lui propose un entretien afin de déterminer ses besoins de formation. L’accompagnement proposé est personnalisé, incluant un bilan pédagogique initial et une organisation en modules.

Afin de garantir une homogénéité, les groupes sont constitués en fonction des niveaux. D’après mes interlocuteurs, la dynamique de groupe a un effet porteur sur l’ensemble des élèves et les cours se déroulent dans un climat serein.

S’agissant des formations dispensées, elles peuvent être de base (par exemple la lecture), de niveau secondaire ou supérieur mais aussi diplômantes (brevet des collèges, CAP, CFG , etc…). En complément, des partenaires extérieurs de l’emploi, de la formation et de l’orientation interviennent auprès des détenus.

 

Un projet pour mieux s’intégrer en Bretagne

En lien étroit avec la direction et les surveillants, les enseignants développent de nombreux projets innovants, avec toujours pour objectif de faciliter la réinsertion des détenus lorsqu’ils seront en milieu ouvert. A l’image de la mixité : environ 1/3 des cours sont désormais organisés sous ce format.

L’équipe de l’ULE m’a exposé son projet de proposer un cours de découverte de la culture et de la langue bretonne. Cette initiation, qui répond à une demande des détenus, vise à favoriser leur intégration socio-culturelle – en particulier celle du public étranger – et à leur apporter une meilleure connaissance des spécificités du bassin d’emploi.

=>  Les enseignants sont actuellement à la recherche d’un partenaire financier en vue d’expérimenter ce module. Je leur ai assuré de mon soutien pour les accompagner dans cette démarche.

 

 

Un grand merci pour cet échange qui m’a permis de mieux connaître cette mission, essentielle pour la réinsertion des détenus.

J’ai convenu avec eux de venir visiter prochainement le secteur scolaire de la Maison d’Arrêt.

 

 

– 19 septembre 2024 –

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