yellow button

Crise financière à Diwan

Risque de cessation de paiement

Ce lundi 23 septembre, je me suis rendu au siège de Diwan, situé à Landerneau. Le point de départ de cette rencontre était l’alerte lancée début septembre sur la crise financière que rencontre l’association.

 

Pour l’année 2024, l’école a besoin de 500000 € !

Avec la députée de la circonscription Graziella Melchior et la sénatrice Nadège Havet, nous avons ainsi échangé avec Yann Uguen, président du réseau Diwan, que ainsi que des membres de l’équipe de direction, sur les raisons de la crise financière.

Membre du groupe d’études langues et cultures régionales à l’Assemblée nationale sous la précédente législature, je fais partie des parlementaires, tout comme mes collègues présentes à Landerneau, qui suivent cette association pionnière de l’enseignement immersif en langue régionale.

 

Lire aussi :

Langues régionales : Didier Le Gac salue le vote historique

Tribune : Mobiliser les maires pour les langues de Bretagne

Diwan Ploudalmézeau, berceau du réseau

Rencontre à l’Assemblée nationale avec Diwan du 19 juin 2018

 

Mieux comprendre le fonctionnement du réseau pour le soutenir

Le réseau Diwan délivre un enseignement en immersion selon des modèle collaboratif. Les écoles Diwan forment 4014 élèves dans les cinq départements bretons un réseau de 46 écoles, 6 collèges et 2 lycées (voir la carte). L’association mère Diwan gère ces 46 écoles, sous contrat avec l’éducation nationale, réparties en Bretagne et en Loire-Atlantique.

L’objectif de Diwan est d’emmener des élèves jusqu’au lycée pour avoir des locuteurs en breton qui font vivre la langue.

 

  • L’enseignement est gratuit, laïc et ouvert à tous ; c’est à ce titre que les collectivités locales sont partenaires du réseau. L’enseignement en immersion proposé doit conduire les élèves à une maîtrise complète de la langue bretonne et de la langue française, à l’oral comme à l’écrit. Les établissements sont en contrat avec l’Education nationale : L’État prend donc en charge les salaires des enseignants. Ces enseignants suivent les programmes officiels établis par le ministère et sont inspectés comme leurs homologues de l’enseignement public et privé.

  • Les écoles, les collèges et le lycée sont des établissements associatifs, gérés bénévolement par les familles dans des associations d’éducation populaire.

 

  • Chaque établissement adosse son financement aux activités d’un ou plusieurs comités de soutien ; en organisant des animations culturelles, conviviales ou sportives, ces comités de soutien récoltent de l’argent qui contribue à la gratuité de l’enseignement.

Ainsi, l’écosystème du réseau Diwan correspond à un budget annuel de plus 18 millions d’euros, répartis en trois tiers entre le réseau, les établissements primaires et les établissements secondaires. La mission éducative et de transmission de la langue bretonne y est menée par plus de 600 professionnels : 248 agents de l’Éducation nationale, 187 salariés employé par le réseau Diwan (enseignants, animateurs, administratif…) et 180 salariés employés par les établissements (ASEM, personnel d’entretien…).

 

Où sont les difficultés ?

Le président nous a présenté le fonctionnement du réseau, les canaux de financement, la prise en charge des salaires des enseignants par l’Etat, et a rappelé les contraintes d’éloignement imposées aux familles et aux élèves

En février 2024, la Chambre régionale des comptes avait publié un rapport sur l’association Diwan. Le réseau d’enseignement immersif en breton était alors appelé à simplifier ses statuts, à réfléchir à une vision à long terme de son développement et à diversifier ses ressources financières, en particulier dans un contexte budgétaire difficile. Il était également noté que des mutualisations tardent à se développer à l’échelle du réseau.

 

Rapport d’observation de la Chambre régionale des comptes

 

Baisse des effectifs, défaut de moyens, problème de pilotage, conditions d’accueil et adaptation des bâtiments, fragilité juridique, contentieux sur le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), les complications de tous ordres ont été abordées lors de cet échange.

Les difficultés financières du réseau tiennent surtout à la gestion des deux lycées (collège-lycée de Vannes et lycée de Carhaix).

 

 

Les soutiens financiers déjà obtenus

Le réseau Skol Diwan a donc lancée une levée de fonds pour trouver les 500 000 € nécessaires à l’équilibre de son exercice comptable 2024.

  • Le département du Finistère abonde à hauteur de 50 000 €
  • Six collectivités bretonnes (dont Gouesnou) apportent 112 000 €
  • La Région Bretagne fournira également une aide exceptionnelle 

 

Lire aussi : Langues régionales : une convention spécifique pour la transmission des langues de Bretagne et le développement de leur usage dans la vie quotidienne (2022-2027)

 

Diwan, en breton, signifie « germer, sortir de terre »

Soutenant la vitalité du breton, j’avais cosigné en juillet 2023 le courrier commun à l’adresse du Ministre de l’Eduction nationale pour relayer la mobilisation Pour que vivent nos langues régionales. Alors que s’ouvre cette XVIIè législature, il est essentiel de défendre le breton.

 

 

– 23 septembre 2024 –

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

2 commentaires sur “Crise financière à Diwan”

Inscrivez-vous à notre newsletter

Aller au contenu principal