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Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes

Visite d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale à Brest

En cette journée du 25 novembre 2024 dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes, j’ai visité le centre d’hébergement et de réinsertion sociale Kastell Dour à Brest, à l’invitation du Préfet du Finistère Alain Lespinasse.

Une visite qui met en lumière l’action et le rôle majeur des acteurs locaux au service de cette cause.

Sur le même sujet : à Guipavas contre les violences faites aux femmes

 

 

Une journée internationale de sensibilisation

La journée du 25 novembre, instaurée par l’Organisation des Nations Unies, vise à sensibiliser le grand public aux violences faites aux femmes. Des violences qui peuvent prendre de multiples formes :  violences conjugales, violences sexuelles, harcèlements, outrages sexistes, mutilations sexuelles féminines, mariage forcé, système prostitutionnel. 

=> Par l’organisation de différents événements et la diffusion de campagnes d’information, le 25 novembre nous rappelle la nécessité de renforcer nos actions dans la prévention et la lutte contre les violences que subissent les femmes.

Ces actions s’incarnent à plusieurs niveaux : 

  • agir pour la libération de la parole des femmes ;
  • améliorer la connaissance des dispositifs d’accompagnement ;
  • mieux outiller les professionnels susceptibles d’intervenir auprès des victimes.

 

> Pour aller plus loin : le site internet arretonslesviolences.gouv

 

 

Le CHRS, un maillon central de la chaîne

Une action coordonnée sur le terrain

La journée du 25 novembre permet également de valoriser le travail partenarial des acteurs qui, sur le terrain, accompagnent les femmes victimes dans leurs démarches et leurs parcours de reconstruction : gendarmeries, institutions judiciaires, collectivités, associations.

> Sur ce sujet : moyens attribués à la gendarmerie pour lutter contre les violences faites aux femmes dans le Finistère : ma question écrite 

Le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) a une place centrale dans ce collectif. Il assure l’accueil, le logement et l’insertion sociale des victimes, en lien avec ses partenaires.

=> En réponse à l’invitation du Préfet, j’ai pu visiter ce lundi 25 novembre le CHRS Kastell Dour à Brest. La responsable de service du centre Patricia Roué et les travailleurs sociaux nous ont présenté leurs missions et fait visiter le centre, qui dispose de 12 places d’hébergement d’urgence. Chaque femme est installée dans une chambre individuelle et des espaces collectifs de jeux sont également prévus pour les enfants.

 

L’Etat mobilisé dans le Finistère

Sur le département, il existe 4 CHRS et depuis 2019, le nombre de places pour mettre les femmes à l’abri a progressé, passant de 115 à 168.

En complément du volet « hébergement d’urgence », le Préfet nous a rappelé les autres mesures déployées par l’Etat dans le Finistère pour accompagner les femmes ayant subi des violences :

  • l’ouverture de postes supplémentaires d’intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie ;
  • la mise en place de l’aide universelle d’urgence pour les victimes (800 euros en moyenne), délivrée par les Caisses d’Allocations familiales et la Mutualité sociale et Agricole ;
  • le renforcement des dispositifs de prévention (les téléphones « grave danger », les bracelets « anti-rapprochement »);
  • la simplification du dépôt de plainte dans les centres hospitaliers
  • la création d’un centre de prise en charge des auteurs de violences en octobre 2021 à Brest (6 hébergements), géré par l’association Don Bosco.

En parallèle, les moyens financiers alloués aux différents acteurs – notamment associatifs – intervenant auprès des victimes sont en augmentation.

=> Si l’engagement de l’Etat est indéniable, le Préfet concède qu’il doit être encore amplifié : le nombre de victimes finistériennes continue de croître (1 564 entre janvier – octobre 2024 contre 1 439 sur la même période en 2023). En outre, les violences conjugales constituent le premier motif de placement en garde à vue dans le département.

 

Pour en savoir plus : communiqué de presse de la Préfecture du Finistère

 

 

Face à ce fléau, la mobilisation du Gouvernement ne faiblit pas

Cette journée est l’occasion de faire un point d’étape sur les différentes actions initiées au niveau national et déployées sur le territoire pour prévenir et combattre les violences que subissent les femmes.

L’égalité entre les femmes et les hommes, érigée en grande cause nationale depuis 2017 par le Président de la République, a vu ses moyens budgétaires multipliés par deux et demi.

La lutte contre les violences faites aux femmes est au cœur de cet engagement et s’est concrétisé par l’adoption d’un arsenal de mesures législatives et règlementaires.

 

Renforcement de la répression contre les violences sexistes et sexuelles

La loi « Schiappa » du 3 août 2018  prévoit, entre autres, l’allongement des délais de prescription des crimes sexuels commis sur mineurs (il est porté de 20 à 30 ans) et l’instauration d’une présomption de non-consentement pour les mineurs de moins de 15 ans en cas de relation sexuelle avec un majeur. Elle crée également une infraction d’outrage sexiste visant à réprimer le harcèlement dit « de rue » et élargit la définition du harcèlement en ligne.

 

Le Grenelle des violences conjugales

Lancée en 2019, cette grande concertation (11 groupes de travail thématiques – 54 mesures) a permis des avancées majeures dans la lutte contre les violences conjugales, notamment en améliorant :

  • la prévention, avec le renforcement de la plateforme nationale d’écoute, d’information et d’orientation des victimes de violences intrafamiliales (3919), ouverte 24h/24 et 7j/7, ainsi que la possibilité de signaler les violences par sms (114) ou en ligne (signaler une violence conjugale, sexuelle ou sexiste ) ;
  • le recueil de la plainte et son traitement, via la formation des gendarmes et policiers aux violences conjugales ;
  • la mise à l’abri, par la création de nouvelles places d’hébergements et  la suspension du droit de visite et d’hébergement des enfants mineurs pour les parents violents ;
  • la protection contre les auteurs de violence, avec l’ouverture de centres de prise en charge des auteurs de violence, le déploiement des téléphones « grave danger » (multipliés par 6 entre 2020 et 2023), la généralisation du bracelet « anti-rapprochement » dans les juridictions, etc.

 

> Pour en savoir plus : trois ans après du Grenelle des violences conjugales quel premier bilan ?

 

25 novembre 2024 – Lancement d’un plan interministériel 

Si la lutte contre les violences faites aux femmes s’est enfin imposée dans le débat public, les faits de violences sexistes et sexuelles restent à un niveau élevé.

Le Gouvernement Barnier a pris l’engagement de poursuivre ce combat.

Cette volonté se traduit dans le budget 2025 :  l’enveloppe consacrée à l’égalité entre les femmes et les hommes devrait augmenter encore d’un peu plus de 10 % et atteindre 85,1 millions d’euros, dont les deux-tiers sont fléchés vers la lutte contre les violences.

En complément, ce lundi 25 novembre 2024, le Premier ministre a annoncé une série de mesures afin de renforcer et d’intensifier les actions engagées depuis 2017, dans la continuité du plan interministériel 2023 – 2027 présenté le 8 mars 2023. Elles s’articulent autour de trois volets :

 

1. Répondre à l’urgence

L’une des mesures vise à élargir le nombre de bénéficiaires de l’aide universelle d’urgence, via une augmentation significative de l’enveloppe budgétaire allouée (+ 7,4 millions d’euros). Mis en place fin 2023, ce dispositif permet aux victimes de faire face aux dépenses immédiates lorsqu’elles quittent leur conjoint violent. Entre décembre 2023 et octobre 2024, 33 000 femmes en ont bénéficié.

2. Accueillir et accompagner

  • Elargir le dispositif permettant aux femmes de déposer plainte dans un hôpital (d’ici fin 2025, il sera étendu à 377 établissements) ;
  • Doter chaque département d’une Maison des femmes d’ici fin 2025 ;
  • Amplifier la formation initiale et continue des professionnels en première ligne ;
  • Lancer d’une campagne de sensibilisation contre la soumission chimique ;
  • Accélérer le déploiement des dispositifs mobiles, en lien avec les associations pour accompagner les victimes ;
  • Doter chaque territoire d’un bus itinérant pour renforcer l’accès à l’information et l’accompagnement.

 

3. ⁠Aider à la reconstruction

L’objectif est de pouvoir apporter à toutes les femmes souffrant de violences un soutien psychologique, avec notamment l’expérimentation d’une plateforme sécurisée.

 

> Pour en savoir plus : communiqué de presse du Gouvernement

 

 

> Sur le même sujet :

Femmes victimes de violences : quatre choses à savoir sur l’hébergement d’urgence à Brest © Le Télégramme

Dans ce centre de Brest, les femmes victimes de violences sont protégées © Ouest France

 

– 25 novembre 2024 –

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