A l’écoute des propositions des représentants des policiers
Régulièrement, je m’entretiens avec les syndicats de police ainsi qu’avec la direction du commissariat et de la sécurité publique, attentif aux moyens dédiés à la protection et à la sécurité de la population.
Ce vendredi 21 février, j’ai accueilli à la permanence parlementaire une délégation d’Alliance Police nationale, menée par Monsieur Yann Dupont, secrétaire départemental du syndicat.
> A relire mes entretiens précédents avec le syndicat de police Alliance :
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Nous avons réalisé un point sur les effectifs et les moyens alloués à la police. La délégation m’a également exposé ses revendications.
Des effectifs insuffisants
Le secrétaire départemental m’a alerté sur les effectifs déployés. Bien qu’il y ait eu quelques renforts ces derniers mois dans le Finistère (16 en septembre 2024, 6 en décembre et 4 à venir en mars), il considère qu’il manque plus de 50 fonctionnaires. Sur le terrain, mes interlocuteurs me signalent une détérioration de la situation, avec une augmentation préoccupante de la délinquance. Or cette évolution n’est pas prise en considération dans les projections d’effectifs destinés à la Bretagne. Pour Monsieur Julien Le Camp, qui a exercé en région parisienne, nous sommes face un système à double vitesse : l’Ile-de-France qui bénéficie de nombreux renforts au détriment de la province .
En outre, mes interlocuteurs déplorent le manque d’anticipation dans les recrutements, alors que la police devra faire face à un pic de départ à la retraite à compter de fin 2025 . Des fonctionnaires qui malheureusement ne pourront pas transmettre leurs compétences ni leur expérience aux nouveaux arrivants.
Renforcer les moyens
Pour un système informatique plus performant
La question des moyens matériels a également été abordée. Madame Betty Winter, déléguée locale du syndicat à Brest, m’informe que la fibre devrait arriver prochainement à l’hôtel de police, ce qui est un bon début pour accélérer le traitement informatique des dossiers.
Autre point d’amélioration fortement attendu, le logiciel de rédaction de procédure pénale. Celui actuellement en vigueur est obsolescent, provoquant une lourdeur administrative au détriment des autres missions des policiers. Ayant en mémoire l’échec du précédent projet dénommé « Scribe », le syndicat est vigilant quant au logiciel national en cours de développement. A ce titre, il revendique :
- un programme pratique et simple d’utilisation ;
- des onglets commun police / justice ;
- un onglet anonymisation ;
- une phase expérimentale avant la généralisation du dispositif ;
- le recueil de l’avis des enquêteurs pour optimiser l’outil numérique.
En parallèle, mes interlocuteurs me signalent un parc informatique vieillissant. Ils doutent quant à la capacité des ordinateurs d’intégrer ce nouveau programme.
Vidéoprotection de la voie publique
La délégation plaide, par ailleurs, pour l’installation d’un centre de supervision urbain à Brest. Avec une salle de visionnage en temps réel et une salle de relecture, une telle structure favoriserait l’exploitation des vidéos et caméras. A la clé un gain d’efficacité : ce centre permettrait notamment d’intervenir plus rapidement sur les lieux de l’infraction et d’améliorer le taux d’élucidation des enquêtes.
12 propositions pour relancer l’investigation
Afin de relancer les missions d’investigation, le syndicat a adressé un questionnaire à l’attention des policiers pour recueillir leurs propositions. A ce jour, plus de 12 000 réponses ont été récoltées.
Les propositions visent en particulier à revaloriser les conditions de travail (horaires, primes, repos, etc), faciliter l’accès à ce service et améliorer l’attractivité de la profession.
Toutes ces idées seront consignées dans un rapport, présenté prochainement au ministre de l’Intérieur.
Un grand merci pour cet échange approfondi. Comme pour les autres organisations représentatives, je relayerai les préoccupations et propositions exprimées par nos policiers.
– 21 février 2025 –