Le 3 décembre 2018, j’ai pu visiter à Plourin, aux côtés du maire Antoine Corolleur et d’autres élus, la station de méthanisation de Menez Avel. Ce site de traitement a été créé par plusieurs agriculteurs associés du secteur, avec des capitaux uniquement indépendants, au début des années 2000.
Un équipement essentiel pour le Pays de Brest
La méthanisation permet de produire du biogaz à partir de résidus agricoles et des déchets. Ce biogaz peut être injecté directement dans le réseau d’approvisionnement, ou brûlé en cogénération pour produire électricité et chaleur à partir de générateurs.
La méthanisation présente donc un intérêt indéniable pour le territoire du Pays de Brest, et la station de Menez Avel est un équipement innovant et performant des plus utile. Elle traite et valorise des déchets organiques issus d’élevages locaux, des biodéchets alimentaires (cantines, collectivités, industries) et des graisses animales provenant des collectivités et industries agroalimentaires.
Pour le développement de ce site, unique en France, de lourds investissements ont été entrepris par les membres de la SAS. Aujourd’hui, ce sont 4 salariés à plein temps qui y travaillent.
Le visage innovant de l’agriculture d’aujourd’hui
Lors de l’inauguration de la station en juin 2016, j’avais d’ailleurs déjà pu relever le « visage innovant de l’agriculture d’aujourd’hui » révélé au travers de ce projet.
Les intérêts économiques de la méthanisation pour les exploitations agricoles sont désormais reconnus. Diversifier l’activité est un levier de renforcement pour les exploitations agricoles (apport de revenus complémentaires stables).
Dans sa déclaration le 27 novembre 2018 sur la stratégie et la méthode pour la transition écologique, le Président Macron a d’ailleurs rappelé que « la méthanisation offre aussi des perspectives à nos agriculteurs, dont certains souhaitent aller plus vite sur cette transformation, et pour lesquels c’est un complément de revenus utile et sur nos territoires. C’est donc une stratégie agricole, une stratégie aussi en matière de biodiversité qu’il faut prendre en compte sur ce sujet, dans tous nos territoires, qu’il faut décliner. » (lien : ).
Il est certain que du fait de l’essor des énergies renouvelables la méthanisation va continuer à jouer un rôle important dans notre mix énergétique. Je souligne à ce propos une caractéristique importante du site de Plourin, à savoir la présence depuis 2005 d’un parc de 4 éoliennes à proximité immédiate des installations de production de gaz (3.400 kW de production totale). Une logique d’occupation de l’espace à favoriser, sans doute, pour optimiser la production d’énergies renouvelables et son acceptabilité sur le territoire.
Pour donner suite à ce déplacement sur site, j’ai notamment interrogé les cabinets ministériels sur la question des différences de tarifs de rachat du gaz produit par la méthanisation.
Un groupe de travail sur la méthanisation
Le Gouvernement fait le choix de s’appuyer sur les agriculteurs pour accélérer le développement de la filière car ils disposent de la matière première permettant la production de biogaz. La méthanisation doit devenir un complément de revenus évident pour le secteur agricole.
C’est d’ailleurs pour cette raison que le secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu a installé en février 2018 un groupe de travail sur la méthanisation. L’objectif ? Mettre en place des mesures concrètes pour accélérer le développement des installations. Des mesures bien évidemment attendues par les acteurs de notre secteur.
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