yellow button

Alerte sur la dette publique

Comité d’alerte sur la situation budgétaire du pays

Mardi 15 avril, le Gouvernement de François Bayrou a organisé une conférence de presse sur la dette publique.

Ce premier « comité d’alerte »  était destiné à partager un diagnostic sur l’état de nos finances publiques et à présenter les grandes orientations du Gouvernement, dans un contexte international complexe et imprévisible. Il s’inscrit dans la continuité du discours de politique générale du Premier Ministre du 16 janvier dernier, où il avait qualifié la dette « d’épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social ».

 

 

La question de la dette publique, qui a déjà largement animé les discussions budgétaires de 2025, sera au cœur des grands débats que notre nation doit engager. Je rejoins pleinement le Gouvernement sur l’esprit de gravité et de responsabilité qui doit nous animer face à ce sujet.

 

> Lien vers la présentation du Gouvernement

 

 

Le diagnostic : des dépenses plus élevées que les recettes

Depuis cinquante ans, nos dépenses sont supérieures aux recettes, faisant ainsi apparaître un budget en constant déficit.

Pour financer cette différence et permettre à la France de continuer à soutenir l’action publique, les administration publiques contractent des emprunts. Ces derniers constituent la dette publique.

=> Or notre dette publique augmente de plus en plus vite, en comparaison de la moyenne des pays européens. Qui plus est, elle pèse de façon croissante dans le budget de l’Etat, réduisant nos marges de manœuvre : les intérêts en 2025 sont évalués à 62 milliards d’euros (en comparaison, le budget dédié à l’Education Nationale s’élève à 63 milliards d’euros).

 

 

Quel est le cap ?

Pour rééquilibrer nos finances publiques, le plan présenté par le Gouvernement affiche cinq orientations :

 

1/ Redevenir une nation productive

La France pâtit d’un déficit de productivité. A l’appui de ce constat, deux indicateurs sont mis en avant :

  • Le PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant en France. D’après les chiffres de la banque mondiale, notre PIB s’élève à environ 54 000 dollars. Il se révèle largement en-deçà des États Unis (73 000 dollars), des Pays-Bas (environ 70 000 dollars), de la Belgique et de l’Allemagne (63 000 euros).
  • Une balance commerciale négative, avec un niveau d’importation largement supérieur à celui de produits exportés (le différentiel est estimé à 130 milliard).  A titre de comparaison, l’Allemagne bénéficie d’un excédent commercial de l’ordre de 200 milliards d’euros.

 

=> D’où la nécessité d’amplifier la réindustrialisation. Si le secteur de l’industrie se redresse après des décennies de chute, nous sommes moins dynamiques que nos voisins européens. Le Gouvernement propose ainsi de réinvestir dans les savoir-faire et l’innovation pour remonter notre niveau de productivité.

 

2/ Reprendre en main nos finances publiques en maîtrisant nos dépenses

Nous avons réalisé un premier effort dans le cadre du budget 2025, avec un déficit estimé à 5,8 % (sur ce sujet : adoption définitive du budget 2025 – article blog du 6 février 2025). La Ministre des comptes publics a rappelé la trajectoire budgétaire : ramener notre niveau de déficit en dessous de 3 % en 2029, à l’instar de l’Espagne, du Portugal et de l’Italie qui se sont engagés dans cette voie.

=> Le Gouvernement veut repenser notre budget autour de la diminution de la dépense, à la lumière de quatre grands principes :

  • Les dépenses de fonctionnement ne doivent pas progresser plus vite que la croissance économique ;
  • L’Etat doit agir efficacement et planifier  ;
  • L’intérêt général doit primer sur les intérêts particuliers ;
  • Les dépenses injustifiées doivent être supprimées. Sont notamment ciblées les dépenses liées à la désorganisation et à l’enchevêtrement des compétences, l’efficacité de tous les opérateurs de l’Etat, la hausse « incontrôlée » des arrêts maladies depuis la fin du COVID, la dérive des coûts payés par les acteurs publics (achats, communication).

 

Le Premier ministre s’est, par ailleurs, engagé à ne pas recourir à une augmentation des impôts. 

 

3 / Faire contribuer la sphère locale

Le Gouvernement appelle également les collectivités locales à participer à l’effort de redressement, à l’instar du budget 2025. Plusieurs pistes sont évoquées : mieux maîtriser les dépenses de fonctionnement ; prioriser les investissements ; réduire les coûts des normes.

> Sur ce sujet, à relire :

Budget des finances locales en débat – article blog du 23 octobre 2024

 

4 / Réformer notre modèle social pour le préserver

En préambule, le Premier ministre a rappelé notre attachement à notre modèle social français. En effet, notre système de Sécurité sociale contribue à faire de notre espérance de vie en bonne santé une des plus élevées parmi les pays de l’OCDE.

Mais plusieurs défis doivent être relevés pour le préserver : le niveau de déficit de la sécurité sociale est très élevé et notre population vieillit.

=> Dans cette perspective, le gouvernement souhaite rééquilibrer l’effort entre les générations et poursuivre la diminution du déficit de la Sécurité sociale.

 

5 / Renforcer notre compétitivité par le travail

La ministre du Travail a soulevé plusieurs problématiques auxquelles nous faisons face : le taux insatisfaisant d’emploi des seniors et des jeunes, la difficultés des publics les moins qualifiés à s’insérer durablement sur le marché du travail. Des points que j’avais eu l’occasion d’approfondir dans le budget 2025, en tant que rapporteur de la mission « travail et emploi » (sur ce sujet : mission « travail et emploi » du PLF 2025 – mon rapport – 12 novembre 2024).

Nous devons agir pour augmenter le nombre de personnes qui travaillent et renforcer l’acquisition des compétences fondamentales.

 


🗓️Les prochaines échéances

  • AVRIL 2025 : début des échanges avec les parlementaires visant à les associer aux revues de missions ainsi qu’aux travaux thématiques sur les différents chantiers de réforme.
  • 6 MAI 2025 : organisation d’une conférence des territoires pour partager le diagnostic de la santé financière des collectivités et bâtir conjointement une stratégie pluriannuelle de participation au redressement.
  • JUIN 2025 : à l’issue de la concertation sur les retraites, ouverture de plusieurs chantiers avec les partenaires sociaux sur la Sécurité sociale. Tenue d’un 2ème comité d’alerte.
  • JUILLET 2025 : présentation des grands équilibres retenus pour la loi de finances et la loi de financement de la sécurité sociale pour 2026.

 

Particulièrement inquiet face à la situation de nos finances publique, je compte pleinement m’impliquer dans les débats à venir. Des décisions courageuses devront être prises, car un pays lourdement endetté ne peut prétendre à une véritable indépendance.  Sans pour autant céder aux sirènes du populisme et aux « coups de tronçonneuse » . 

 

– 15 avril 2025 –

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Inscrivez-vous à notre newsletter

Aller au contenu principal