« L’An II » de la LPM et la situation de la Marine nationale
Dans le cadre de la préparation du projet de Loi de finances pour 2020, nous auditionnons durant le mois d’octobre avec mes collègues de la Commission de la défense nationale et des forces armées, un certain nombre d’autorités civiles et militaires. Objectif : Préparer l’An II de la loi de Programmation militaire (LPM).
Le Projet de loi de finances du ministère de la défense a été présenté le vendredi 27 septembre en Conseil des ministres par Florence Parly, et prévoit pour l’année 2020 une enveloppe globale de 37,5 milliards d’euros.
Modernisation des équipements majeurs, créations de postes et innovation sont les grands axes du budget 2020.
J’ai donc participé aux auditions de la semaine dernière (du 1er au 3 octobre) avec notamment la présence de Florence PARLY, Ministre des Armées, ou Geneviève DARRIEUSSESQ, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées.
J’ai également pu auditionner l’Amiral Christophe PRAZUCK, Chef d’Etat Major de la Marine, pour préciser les besoins et enjeux du PLF pour la marine nationale ;
En résumé, le projet de loi de finances pour 2020 est, concernant la Défense, conforme aux engagements de la loi de programmation militaire 2019-2025 dont il constitue la deuxième annuité (l’An II).
Ainsi, il est prévu :
- d’augmenter le budget de 1,7 Md€ par an jusqu’en 2022 : le budget 2020 atteint ainsi 37,5 Md€, soit une hausse de 4,5 % par rapport à 2019 ;
- de consolider le financement des Opérations extérieures (OPEX) et Missions intérieures (MISSINT) à 1,1 Md€ dès 2020 : le PLF 2020 normalise et sécurise le financement des opérations avec une hausse de 250 M€. De plus, 100 M€ sont affectés pour la masse salariale des MISSINT ;
- de préserver la capacité d’investissement des armées, sans risque majeur de remise en cause des commandes et des livraisons de matériels.
- de relever l’effort national de défense à 2 % du PIB en 2025 : le budget 2020 porte l’effort à 1,86 % (contre 1,84 % en 2019) ;
Conformément aux engagement pris l’année dernière, le PLF 2020 décline plusieurs mesure en faveurs des personnels militaires et civils et de leurs familles, confirmant ainsi une programmation militaire « à hauteur d’homme ». La marine nationale en bénéficiera également à Brest et dans les bases navales du territoire, notamment par l’amélioration de l’hébergement et des équipements.
Sur le plan des matériels, le PLF accélère la modernisation annoncée : 2/3 de la hausse de 1,7 Md€ sont consacrés au renouvellement des capacités et à la modernisation. Le PLF 2020 poursuit également les investissements qui contribuent à l’autonomie stratégique nationale et à la construction d’une autonomie stratégique européenne. Ainsi, il consacre 4,7 Md€ à la dissuasion pour le renouvellement des deux composantes océanique (moyens de la marine nationale / Force Océanique Stratégique) et aéroportée. Dans le domaine spatial, 448 M€ sont alloués au renouvellement des capacités satellites.
Les chiffres clés du PLF 2020 :
- 37,5 Md€ pour la mission Défense, soit une hausse de 1,7 Md€ (+4,5 %), conforme à la LPM = 1,86 % du PIB
- 2, 1 Md€ pour la mission Anciens combattants
- 1,1 Md€ de provisions OPEX et MISSINT
- 300 créations nettes d’emplois
- 14,7 Md€ d’engagements pour les équipements (+83 %)
- 80 M€ pour le plan famille, 120 M€ pour l’hébergement des militaires
Focus sur la Marine nationale :
En dehors des mesures annoncées plus haut, la situation de la Marine est aussi à souligner avec la confirmation de :
- la commande de 3 avions-radars de type « Hawkeye » E-2D qui embarqueront sur le porte-avions Charles de Gaulle et son successeur ;
- la commande des systèmes de lutte antimines du futur (Slamf) commandés à Thales ;
- la commande de 7 avions de surveillance maritimes « Albatros » auprès de Dassault aviation.
Sont également confirmés les 6 patrouilleurs pour l’outre-mer, mais avec quelques mois de retard. L’année 2020 verra également la livraison du SNA « Suffren » mis à l’eau en juillet dernier et actuellement en préparation pour les essais en mer prévus dès le mois de février prochain.
La concrétisation du plan Mercator destiné à améliorer l’entrainement des équipages (tirs) est également prévu par le budget 2020.