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Le premier ferry européen décarboné bat pavillon français !

A la cérémonie de francisation du navire « Saint-Malo » de la Brittany Ferries

Jeudi 5 décembre, à l’invitation du président de la Brittany Ferries Jean-Marc Roué, je me suis rendu à Santander pour la cérémonie de francisation du Saint-Malo. Cet événement, hautement symbolique, marque l’entrée de ce navire décarboné dans la marine marchande française.

 

La cérémonie s’est déroulée en présence d’Olivier Le Bras, représentant le Président du Conseil régional Loïg Chesnais-Girard, de Marianne Carré, consule générale de France en Espagne, de don César Díaz Maza, président de l’autorité portuaire de Santander et de Carmen Martinez Ruiz, cheffe de la police de la région Cantabrie. 

Le Saint-Malo est le premier grand ferry hybride européen !  Il est l’emblème de la transition engagée par le secteur de la marine marchande française face à la lutte contre le réchauffement climatique.

Ce navire prend la suite du Bretagne, ferry historique de la Brittany Ferries qui a relié pendant 35 ans Saint-Malo et Portsmouth. J’avais eu l’opportunité de participer à sa dernière traversée le mois dernier.

> Pour en savoir plus : 

La dernière traversée du Bretagne – article blog du 5 novembre 2024

 

Une prouesse technologique

Le Saint-Malo fonctionne sur la base d’un système de propulsion hybride, incluant du gaz naturel liquéfié (GNL/ bio-GNL) et des batteries électriques. Sa conception a obéit à un cahier des charges ambitieux, surpassant les normes environnementales européennes actuellement en vigueur. Dans son communiqué de presse, le Président de l’armateur breton précise que cette « double propulsion GNL/électrique, et à terme BioGNL/électrique, est la seule qui permette de garantir zéro émission d’oxyde de soufre et de particules fines dans les ports que nous desservons « . En outre, le navire devrait émettre entre 20 et 25 % de CO2 de moins. Un système hybride qui permettra ainsi de réduire à la fois la consommation d’énergie et l’émission de gaz à effet de serre.

A noter qu’une telle innovation n’aurait pu voir le jour sans le soutien du Conseil Régional de Bretagne, premier investisseur public.

L’entrée en service du Saint-Malo est prévue pour le 12 février 2025. Le navire, d’une capacité d’accueil de 1 290 passagers et de 470 voitures, sera le plus vertueux à opérer sur la Manche.

 

Le transport maritime face aux enjeux de la décarbonation

Le contexte impose au secteur du transport maritime d’engager sa mue écologique. A l’occasion des Assises de l’économie de la mer, le secrétaire général de l’Organisation Maritime Internationale nous avait rappelé quelques éléments :

  • 90 % des marchandises mondiales sont aujourd’hui transportées par voie maritime.
  • Ces flux rendent le transport maritime responsable de 3 % des émissions de CO2 par an dans le monde.
  • Le transport maritime devrait doubler d’ici à 2050

> Pour en savoir plus :

L’édition 2024 des Assises de l’Economie de la Mer – article blog du 21 novembre 2024

 

 

L’adaptation des ports et des armateurs face au renforcement des contrôles

Autre enjeu auquel sont confrontés nos ports et compagnies maritimes, le dispositif de l’EES (système d’entrée-sortie ou Entry Exit System).  J’ai pu m’entretenir lors de ce déplacement avec les autorités espagnoles sur les investissements engagés par le port de Santander pour se conformer à cette nouvelle règlementation.

En effet, l’une des répercussions du Brexit est le rétablissement des contrôles, obligeant ainsi les ports à mettre en place l’EES. Plus précisément, il s’agit d’un système automatisé de collecte numérique des données personnelles applicable aux ressortissants de pays tiers à l’Union européenne. Ces derniers devront réaliser un dossier biométrique exigeant reconnaissance faciale, empreintes digitales et informations biographiques.

Or l’arrivée de cette nouvelle règlementation préoccupe fortement les ports et les compagnies maritimes français ; ils craignent une augmentation du temps d’attente des passagers et, in fine, que les clients ne se détournent du transport maritime. Initialement prévue en octobre 2024, l’entrée en vigueur de l’EES a été repoussée par la Commission européenne début 2025, en raison de l’impréparation générale des acteurs concernés.

 

La sauvegarde de l’emploi maritime

Avec Jean-Marc Roué, nous avons de nouveau échangé sur les contrôles en application de la loi visant à lutter contre le dumping social sur le transmanche. Ce texte –  que j’avais porté sous la précédente législature – avait été adopté à l’unanimité en juillet 2023. Les décrets d’application ont été publiés en mars 2024.

La loi comporte deux grandes avancées :

  • un salaire minimum imposé aux armateurs qui emploient des marins sur les liaisons transmanche ;
  • une parité obligatoire entre le temps de repos à terre et le temps d’embarquement.

 

Au-delà de cette loi, je demeure particulièrement vigilant quant à l’emploi et à la protection sociale des marins, comme en témoigne mes interventions lors des débats budgétaires.

> Pour en savoir plus :

Soutien à la marine marchande – article blog du 28 octobre 2024

Garantir les droits et la protection sociale des marins – article blog du 31 octobre 2024

 

Merci à la Brittany Ferries de m’avoir convié à cette cérémonie ! C’est une grande fierté de voir cette entreprise bretonne à l’avant-garde de la décarbonation.

 

– 6 décembre 2024 –

« La France peut être fière » : Brittany ferries passe le « Saint-Malo » sous pavillon français © Le Marin

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