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Édition 2024 des Assises de l’économie de la mer

Le rendez-vous incontournable de la communauté maritime

Mardi 19 et mercredi 20 novembre se sont déroulées les Assises de l’économie de la mer à Bordeaux. Cette manifestation – à laquelle je me rends chaque année –  est un moment fort pour la communauté maritime, à la fois composite et portée par une ambition commune : conforter l’avenir maritime de la France.

 

Elu d’un territoire maritime, j’attache une grande importance à cet événement. 

Le Finistère, une place forte de l’économie maritime

Le département du Finistère compte près de 44 000 emplois dans l’économie maritime, dont 68 % sur le Pays de Brest (chiffres 2022 – source : publication de l’Agence d’urbanisme Brest Bretagne de mai 2024 – l’économie maritime du bassin de Brest)

Le secteur maritime finistérien recouvre des activités très diverses. Dans le top 3 en termes de nombre d’emplois, nous retrouvons la défense (17 400 emplois), les produits de la mer alimentaires (8 870 emplois) puis la construction-réparation navale (8 630 emplois).

En outre, la pointe bretonne est reconnue pour son expertise dans le domaine de la recherche et de l’innovation, avec pour vitrine le campus mondial de la mer. Implanté sur le site du Technopôle Brest Iroise à Plouzané, le campus rassemble et anime une communauté d’une centaine d’acteurs, aussi bien des instituts de renom (IFREMER, Institut universitaire européen de la mer, etc) que des entreprises (Thalès, Eolink, etc) et des collectivités (Brest métropole, Conseil régional de Bretagne).

La protection du littoral et de la biodiversité marine est également une priorité. Elle se traduit notamment par l’action du Parc Naturel Marin d’Iroise.

 

 

Une édition placée sous le signe des transitions

Après une édition 2023 consacrée à la souveraineté, plein phare cette année sur les transitions et ses déclinaisons multiples :

  • Energétique, avec les enjeux liés à la décarbonation de la flotte et le développement des énergies marines ;
  • Industrielle, avec la question de la transformation des ports et zones industrialo-portuaires ;
  • Numérique, qui comprend la cybersécurité et l’intelligence artificielle. C’est une fierté d’avoir d’ailleurs sur la circonscription France Cyber Maritime.
  • Militaire, au regard du contexte géopolitique particulièrement tendu.
  • Social, face notamment aux dérives du dumping social.

 

=> Pour nous éclairer sur tous ces enjeux, nous avons bénéficié d’un programme extrêmement riche en conférence et table-ronde. En parallèle, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec de nombreux partenaires nationaux, avec qui je suis en relation toute l’année (ENIM, les Armateurs de France, le Comité des Pêches, le Cluster maritime entre autres).

 

 

Que retenir de cette 15ème édition ?

Cette édition a rencontré un franc succès ! Plus de 1500 personnes ont participé à ces Assises (dirigeants d’entreprise, acteurs institutionnels, organisations, syndicats, décideurs politiques, etc.), représentant la diversité de l’économie maritime (marine nationale, marine marchande, pêche, activités nautiques, etc.).

=> L’un des faits marquants est la venue du Ministre délégué chargé de la Mer et de la Pêche Fabrice Loher. Lors de ce premier « grand oral » devant la communauté maritime, il a exposé sa vision du secteur et a fait plusieurs annonces.

 

Des moyens confirmés pour la marine nationale

Le Ministre a réaffirmé le volontarisme de l’Etat sur le sujet de la souveraineté, rappelant que la loi de programmation militaire 2024 – 2030 avait reconduit les moyens dédiés à la Marine nationale. Avec deux priorités, présentés par le chef d’Etat major de la Marine nationale, l’amiral Nicolas Vaujour :  renforcer notre capacité à combattre et anticiper les ruptures technologiques. Invité à intervenir sur la thématique des « nouvelles conflictualités maritimes », Jean-Yves Le Drian a indiqué que la dimension maritime occupait une place croissante dans les affaires militaires.

 

Développer les projets maritimes locaux

Dans le cadre des arbitrages budgétaires, le ministre défend la mise en place d’un instrument financier visant à soutenir les projets maritimes portés par les acteurs locaux, dans le même esprit que le fonds d’intervention maritime. Au cours de ces trois dernières années, cet outil a accompagné 250 projets, via 40 millions d’euros de subvention. Je m’étais d’ailleurs mobilisé pour que le phare du Petit Minou à Plouzané soit éligible.

 

Préserver l’emploi dans la marine marchande

Le Ministre a affirmé son soutien à la taxe au tonnage et aux exonérations de charges en faveur des armateurs, particulièrement exposés à la concurrence internationale. Un point sur lequel j’étais intervenu lors des débats budgétaires.

 

Accélérer le développement des énergies marines

Un 10ème appel d’offre de l’Etat sera prochainement lancé pour le développement de la production éolienne en mer. Objectif : que cette source d’énergie représente 20 % de notre production d’électricité.

> Sur le même sujet :

Echanges sur l’éolien en mer avec Skyborn

Création d’une coalition parlementaire en soutien à l’hydrolien

 

Soutien à la filière halieutique

En soutien aux ostréiculteurs, régulièrement frappés par des crises sanitaires, un fonds sanitaire conchylicole sera mis en place en 2025. Il est également prévu l’organisation d’assises annuelles de la qualité des eaux côtières.

Sur la pêche, le ministre a pris plusieurs engagements : 

  • il plaidera à Bruxelles en faveur d’une évolution de la réglementation pour accélérer la modernisation de la flotte,
  • il sera pleinement mobilisé dans le cadre des négociations européennes sur les quotas de pêche, prévues les 9 et 10 décembre prochains.
  • une feuille de route sera dévoilée au premier trimestre 2025, porteuse d’une vision stratégique co-construite entre l’Etat et la filière,
  • la création d’un observatoire économique des pêches.

 

=> Des signaux positifs, qui font écho aux inquiétudes soulevées par la filière halieutique bretonne lors des Universités de Breizhmer le 18 octobre dernier.

 

Décarbonation du transport maritime

Le défi est immense. Dans une intervention vidéo, le secrétaire général de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) Arsenio Dominguez a rappelé le contexte :

  • 90 % des marchandises mondiales sont aujourd’hui transportées par voie maritime.
  • Ces flux rendent le transport maritime responsable de 3 % des émissions de CO2 par an dans le monde.
  • Le transport maritime devrait doubler d’ici à 2050.

 

L’ambition portée par l’OMI est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Est-ce un objectif tenable ? Pour en débattre, une table-ronde a réuni Édouard Louis-Dreyfus, président des Armateurs de France, Nathalie Mercier-Perrin, présidente du Cluster Maritime Français, Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique et Pierre Éric Pommellet, PDG de Naval Group. Rodolphe Saadé, PDG du Groupe CMA-CGM a, par ailleurs, affirmé le plein engagement de son entreprise au service de cet objectif.

Au niveau national, la feuille de route décarbonation de la filière maritime définit les étapes clés pour atteindre la neutralité carbone du secteur en 2050. En vue d’accompagner ce mouvement, un appel à projet sera prochainement publié, doté d’une enveloppe budgétaire de plusieurs dizaines de millions d’euros.

 

Lutte contre le dumping social

Attentif à la mise en application de la loi contre le dumping social que j’avais portée, le Ministre s’est engagé à accentuer les efforts en matière de contrôle.

 

En ligne de mire : 2025, l’année de la mer

En conclusion de son intervention, Fabrice Loher a évoqué le lancement de l’année de la mer en 2025. Il avait d’ailleurs eu l’occasion de nous présenter l’ambition française en la matière lors d’une rencontre de la Team maritime à l’Assemblée nationale le 30 octobre dernier.

 

C’était un grand plaisir de participer à cet événement, riche en échanges et en rencontres, avec une communauté maritime plus soudée que jamais dans sa diversité !

 

Sur le même sujet : 

[Tribune] Conforter l’avenir maritime de la France

 

– 21 novembre 2024 –

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